Bourse de Paris. Perspectives semestrielles par Jean-David Haddad
Article du 08/07/2015
Ce matin, Jean-David Haddad livre ses perspectives semestrielles que voici :
Le feuilleton grec, on le voit, ne va pas trouver un dénouement rapide. L'incertitude va continuer de peser sur les marchés. Mais on constate aussi, à la lumière de ces dernières séances que tout cela est intégré par les marchés. J'ai le sentiment que les marchés financiers sont plus matures qu'il l'étaient il y a 4 ans, alors que la situation est plus incertaine encore. Sans doute ont-ils réalisé que la Grèce ne pèse que 2% du PIB européen et que les banques y sont 50 fois moins exposées qu'il y a 4 ans.
Ainsi je ne pense pas que la Grèce déclenchera un krach pour cet été, car la voie qui semble s'engager est soit celle d'un maintien de la Grèce soit d'une sortie cadrée mais pas d'une sortie anarchique. Les institutions européennes semblent aussi avoir mûri en 4 ans.
Bientôt les résultats semestriels vont arriver et aujourd'hui, j'ai le sentiment que c'est en priorité ce que les marchés vont regarder.
A la lumière des 2 dernières séances, je crains moins le krach que lundi matin.
Cependant, d'autres facteurs baissiers se dessinent. Et en particulier le spectre d'un krach sur le marché chinois qui avait bien monté ces derniers mois. L'indice vedette de la bourse de Shangaï avait gagné 150% en un an, atteignant un record le mois dernier et depuis il a perdu près de 30%. C'est surtout cela que les marchés européens ont sanctionné hier.
Le CAC est arrivé sur une zone support importante, ne gagnant plus que 9% depuis le 1er janvier.
Oui, il peut encore baisser. Le semestre sera long, même s'il sera ponctué par de bons résultats.
Je ne suis pas catastrophiste mais je ne pense pas qu'en 2015 on aille casser l'icerberg. Souvenez-vous : "iceberg droit devant!" avais-je dit en avril à propos de la résistance énorme à 5270 points (5240 aujourd'hui) qui joint les sommets de septembre 2000, juin 2007 et désormais avril 2015
Le 22 janvier, lors de notre séminaire à Val d'Europe avec Stephane Ceaux-Dutheil, nous avions évoqué un scénario de hausse à près de 5300 points au printemps puis de baisse qui suivrait avec peut-être une fin d'année vers les 4000 points, qui respecterait le fameux dicton : "première séance rouge = année rouge". Ce scénario reste tout à fait plausible!
Et même si c'était le cas, l'on doit bien se dire que le CAC aurait fait aujourd'hui plus de la moitié du chemin baissier par rapport à son sommet de la mi avril!
Et malgré cela notre portefeuille phare, le portefeuille Francebourse, continue de bien se porter.
Eh oui... c'est bien là la leçon à retenir : les marchés ont mûri. Ils regardent les fondamentaux.
Les bonnes valeurs se tiennent bien.
Je n'ai pas de boule de cristal, je ne me hasarderai pas à faire des prévisions sur un niveau du CAC en fin d'année. Car le CAC je m'en fiche un peu. Ce qui m'importe c'est que nous fassions bien mieux et que vous gagniez de l'argent en suivant nos recommandations.
Je ne valide donc pas l'hypothèse d'un grand marché baissier qui se mettrait en place, ni celle d'un krach violent, mais je pense tout à fait plausible que la correction se poursuivre. Car je dois le dire, les marchés sont montés trop haut, trop vite...
Je pense donc que l'Euro devrait continuer de baisser vues les incertitudes sur notre monnaie, mais que cela sera positif pour nos entreprises.
Je n'exclus pas une fin d'année à 4000 points, avec un passage en dessous en septembre/octobre... Mais n'exclus pas non plus une fin d'année à 5000 si la confiance revient. Car elle n'a pas totalement disparu.
Ce deuxième semestre sera, et je dis bien sera (et non pas devrait être) plus volatile que le premier.
Par conséquent, devant cette incertitude la stratégie à mener sera le suivante :
-toujours garder des liquidités
-jouer à bon escient avec les positions protectrices (je serai là pour vous conseiller comme je viens de le le faire avec efficacité, aucun abonné ne dira le contraire)
-investir en priorité sur les valeurs de croissance sous-valorisées car elles n'ont pas une marge de baisse.
-Privilégier les valeurs moyennes, avec un vrai marché (donc pas les trop petites, trop fragiles de par leur marché étroit ni les grandes trop corrélées aux indices)
-Voir devant, à plusieurs mois ; repérer les sociétés pour lesquelles des évènements importants sont prévus, susceptibles de les faire monter. Bref, anticiper avant les autres
-Poursuivre notre stratégie de haut rendement qui nous réussit si bien depuis plusieurs années...
La plus grande inconnue de ce semestre ne sera finalement ni la Grèce ni la Chine, mais la hausse des taux aux USA : se fera-t-elle? Quand? Comment?
Je serai là pour vous donner des recommandations, toujours avisées bien sur.
Sur ce, je suis très prudent comme vous le constatez, mais pas pessimiste. Et de grâce n'écoutez pas les vendeurs de peur qui refont leur apparition... Leur fiasco a été patent en 2009 et en 2011. Il le sera encore cette année.
Correction oui, tendance baissière peut-être, krach je ne crois pas mais mini-krach peut-être... Mais effondrement total, NON!
Un cycle de hausse est peut-être fini, mais dans un marché mature qui n'a pas exagéré. Donc si la baisse devait se poursuivre elle sera cadrée et nous nous en sortirons très bien!