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Interview de Pierre-Louis Germain, auteur du livre "investir dans les biotechs"

Article du 14/04/2016
Notre rédacateur en Chef, Jean-David Haddad, rencontre un confrère : Pierre-Louis Germain journaliste financier, chef de rubrique au Revenu, à l'occasion de la publication de son livre "Investir dans les biotechs", publié aux éditions Maxima.

JDH : Mr Germain, vous travaillez au Revenu, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

PLG : Bien sur, avec plaisir. J'ai une formation commerciale et de journalisme économique. J'ai commencé au Journal du Net puis suis entré au Revenu hebdo en 2007. J'ai travaillé au départ sur des pharmaceutiques, puis avec l'explosion des introductions de biotechs (47 introductions, que j'ai toutes suivies), on s'est alors mis vraiment à parler d'un secteur à part entière, celui des biotechs

JDH : 47 introductions... c'est énorme !

PLG : Oui c'est énorme. C'était une période avec beaucoup de volatilité en plus. Dès que le marché baissait, il n'y avait plus d'IPO ; dès qu'il remontait, ça repartait...

JDH : Placez-vous une société comme Carmat dans le secteur des biotechs ?

PLG : Carmat est une medtech, elle évolue dans le champs des dispositifs et équipements médicaux, alors que les biotechs stricto-sensu, sont dans celui du développement de médicaments. mais ce que je l’explique dans l'introduction, mon ouvrage s’intéresse en fait à toutes les start-ups d’innovation médicale, biotechs et medtechsje place néanmoins ce type de sociétés dans le secteur des biotechs. C'est ce que j'explique dans l'introduction de mon ouvrage, où je circonscris les choses. En dépit de leur différence (temps de développements, nature de l’innovation, besoins financiers), elles ont bénéficié ces dernières années du même engouement de la part des investisseurs.

JDH : Quel est votre sentiment général sur le secteur des biotechs, tel que vous le définissez ?

PLG : C'est aujourd'hui le secteur qui attire le plus les boursicoteurs actifs. Nous n'y pouvons rien, c'est un fait. Je me suis donc, par la force des choses, concentré sur ce compartiment.. D'autant que nos lecteurs sont particulièrement intéressés par les biotechs.

JDH : Les lecteurs de Francebourse le sont aussi et j'avoue que c'est un secteur qui me pose problème car, bien que m'intéressant à tous les secteurs, j'avoue avoir du mal à valoriser des sociétés qui ne font pas entrer un euro de chiffre d'affaires, qui font des pertes abyssales, risquent de continuer ainsi pendant plusieurs années... cela échappe par exemple à me méthode de notation des PME que j'ai mis en place. Comment faites-vous ?

PLG : Il existe une méthode que j'explique dans mon livre. On prend les DCF (cash flow attendus) et on décompose projet par projet avec une probabilité de réussite des essaisffets cliniques, puis on fait une moyenne pondérée. La faiblesse de ce modèle est que les taux de réussite sont très faibles. Et le développement incertain. L'exemple-type est Carmat qui devait finaliser son cœur artificiel en 2013... puis 2014... puis 2016... puis plus rien !

JDH : J'entends... et vous avoue que ces faiblesses, le fait qu'on ne puisse pas mettre au point un modèle solide de valorisation, me pose problème

PLG : Pour contrebalancer tous ces inconvénients, il est cependant important de noter que pour chaque produit, chaque médicament, on sait quelle serait la cible dans le monde. Contrairement à une société classique où tout dépendra du marketing et de la réaction des consommateurs, on a ici à chaqle fois une quasi certitude sur le nombre de personnes qui seront concernées par le produit vendu. C'est là que réside la force des biotechs.

JDH : Et plus cette cible est importante, plus la valorisation sera élevée ?

PLG : Exactement...

JDH : Pourquoi est-ce qu'une biotech comme Ose Pharma, que je trouve plutôt intéressante, est si peu valorisée par rapport à Genfit par exemple ?

PLG : Tout simplement car son marché est relativement petit, par rapport à Genfit qui vise un marché pratiquement sans limites...

JDH : Pour les lecteurs de Francebourse, quelles sont les biotechs que vous conseilleriez actuellement ?

PLG : Il y a des biotechs stars qui ont baissé en raison des prises de bénéfices : DBV Technologies, Innate Pharma. Je suis positif aussi sur Erytech, Cellectis ou Nanobiotics. Par ailleurs, il faut savoir que le secteur des biotechs est un secteur où il y a des effets de seuil : certaines sont à des niveaux de valorisation qui ne leur permettent pas d'entrer dans les radars des fonds spécialisés américains. Par exemple Neovacs ou Supersonic Imagine. Il est trop tôt pour les enterrer ! Voilà donc une liste de quelques titres.

JDH : Je vous remercie de ces éclairages et bonne chance pour votre livre

PLG : C'est moi qui vous remercie

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