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Interview d'Alain Conrard, PDG de Prodware

Article du 01/08/2018
Notre rédacteur en chef Jean-David Haddad a rencontré le DG de Prodware, Alain Conrard pour une interview exclusive sur une de nos entreprises préférées du moment.


JDH : Monsieur Conrard, bonjour. Prodware est une des valeurs chaudement recommandée par Francebourse depuis deux ans, et qui satisfait pleinement nos lecteurs puisqu’elle réalise depuis un parcours boursier remarquable. J’ai déjà interviewé Stephane Conrard, mais aujourd’hui c’est à votre tour ! Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Francebourse ? En particulier, votre fonction chez Prodware, votre ancienneté, votre parcours, etc.

AC : Bonjour. J’ai rejoint Prodware en 2002 en tant que Directeur Général. Je suis venu pour redéfinir la stratégie du groupe et la mettre en place afin que nous devenions le partenaire incontournable des Moyennes et Grandes Entreprises. Cela signifiait, il y a 10 ans, la fourniture Système d’Information à forte valeur ajoutée, avec cette spécificité de mettre la technologie au cœur de la stratégie. Depuis un peu plus de 3 ans, nous avons pris en compte l’apport des nouvelles technologies et de la transformation digitale pour faire bénéficier nos clients des formidables nouvelles opportunités liées à ces profonds changements, que ce soit en terme de Conseil que de Solutions Technologies Innovantes, toujours au service de la performance accrue de nos clients.

JDH : Nous n’allons pas présenter l’historique de Prodware, cela a déjà été fait. En revanche, quels sont aujourd’hui, selon vos termes, les principaux métiers de Prodware ?

AC : Nous sommes une société informatique mais nous n’avons pas la même approche que les sociétés informatiques traditionnelles. Nous sommes à la fois Société de Conseil en Technologie de l’Information, Editeur, Intégrateur tout en accompagnant nos clients dans leur exploitation 24/24, 7j/7/. . Bien évidemment aujourd’hui toute l’actualité dans notre domaine, gravite autour de la transformation digitale et ses impacts. En fait, est elle une opportunité ou un challenge pour nos clients. A ce niveau aussi notre approche est différente de celle rencontrée sur le marché. Pour schématiser, nous ne disons pas à nos clients « si tu ne fais pas ça, tu es mort », car s’ils font les choses« trop vite par rapport à leur propre contexte », ils peuvent être morts aussi ! Nous aidons nos clients à bénéficier de la transformation digitale en prenant en compte deux facteurs clefs:
-leurs priorités stratégiques (par exemple et de manière non exhaustive, a-t-elle une ambition de croissance de CA et/ou d’augmentation de sa profitabilité et/ou d’accroissement de la satisfaction clients et/ou de conquêtes de nouveaux marchés …..)
-leur capacité à se transformer (nous parlons alors de maturité liée à la transformation digitale avec par exemple les impacts organisationnels, de P&L, de modes de travail….).
Nous abordons cela avec deux axes que sont le Conseil d’une part et d’autre part la fourniture de solutions basées sur les Nouvelles Technologies (par exemple le Big data, le Cloud, l’Intelligence Artificielle, le Blockchain, l’IOT ….).En fait, nous aidons nos clients à définir et mettre en place ses chantiers de transformation digitale en fonction de paramètres étudiées minutieusement eu ai service de LA performance recherchée. Notre recommandation ne va pas forcément être celle « qui est à la mode » mais celle qui remplira ses objectifs mais qui permettra de créer le dynamique d’Innovation au sein de l’entreprise.

JDH : Avec l’Intelligence Artificielle, dont Microsoft en fait le principal sujet lors de sa convention mondiale à Las Vegas la semaine passée, des métiers sont-ils voués à se modifier ?

AC : Bien sûr mais l’Intelligence Artificielle fait partie d’un tout, on peut par exemple difficile parler d’IA sans parler de Machine Learning, l’IA fait partie d’une révolution numérique globale… et c’est sans doute cela une des complexités majeures à prendre en compte, l’association des technologies. L’IA ouvre des perspectives quasi illimitées et encore plus fortes associées au Big Data (les données massives partagées)

JDH : Votre chiffre d’affaires a légèrement régressé ces deux dernières années, en raison d’un recentrage sur des activités plus rentables. Cet accroissement de rentabilité s’est bien observé dans les comptes. Pour les années qui viennent, sans faire la moindre prévision, espérez-vous une hausse du chiffre d’affaires ? En particulier, serait-il présomptueux d’espérer le cap des 200 millions d’euros pour 2020 ?

AC : Nous ne communiquons pas sur des prévisions de chiffre d’affaires et de rentabilité. Nous pouvons cependant expliquer facilement pourquoi notre CA a un peu régressé ces dernières années. C’est du fait de deux facteurs stratégiques :
-la poursuite du recentrage de nos activités à forte valeur ajoutée (et donc la cession ou la gestion de la décroissance d’activités jugées nos stratégiques)
-le changement profond de modèle de ventes lié au Saas. Stéphane l’a expliqué à vos lecteurs il me semble, nous sommes en train de passer d’un modèle de vente de licence à un modèle SAAS (NDLR : voir interview de Stephane Conrard du 16 janvier : www.francebourse.com).

JDH : Oui, ainsi le chiffre d'affaires est plus étalé!

AC : Tout à fait, le CA est plus étalé. En gros, au lieu de tout percevoir en une fois, on perçoit moins au début mais bien plus sur la durée car les revenus sont lissés . Et à partir d’une certaine période (entre la troisième et la cinquième année en fonction des métiers et tailles de projets) le modèle du Saas contribue beaucoup plus à la rentabilité et uniquement à la rentabilité. Il faut aussi noter que l’explosion des nouvelles technologies nous permet de proposer un portefeuille d’offres beaucoup plus large, que ce soit en terme de Conseil, d’Edition, d’Intégration ou de Service Managés

JDH : Le potentiel de croissance n’a pas de limites en soi !

AC : Effectivement il est très fort…

JDH : L’internationalisation de votre société a de quoi impressionner. Pouvez-vous nous dire quels sont aujourd’hui vos principaux marchés géographiques ?

AC : Nous sommes actuellement dans 15 pays de la zone EMEA. En dehors de la France où nos positions sont déjà fortes, nous considérons l’Allemagne et l’ Angleterre comme des marchés prioritaires . Nous restons aussi attentifs à de belles opportunités sur d’autres marchés où nous sommes bien présents comme le Benelux ou l’Espagne par exemple. Enfin, nous étudions (au-delà des alliance déjà existantes) comment encore mieux répondre aux besoins de nos clients sur les Etats-Unis et l’Asie en gardant toujours à l’esprit un objectif de croissance profitable

JDH : Israël aussi…

AC : Israël est un petit pays en terme de taille, cela signifie donc que le potentiel de développement local n’est pas comparable avec un pays phare européen. Par contre, nous y sommes présents car Israël est très mature, comme les Etats Unis, les entreprises investissent beaucoup dans un SI à forte Valeur Ajoutée car elles ont compris que c’est la pierre angulaire supportant leur stratégie. Ce marché nous fait donc gagner beaucoup en efficacité et qualité, il est très exigeant. Israël c’est bien évidemment aussi la « start-up nation ». Il est difficile, en dehors de Palo Alto peut être, de trouver une telle concentration d’Ingénieurs de très haut niveau capables de développer des produits et des services extrêmement innovants. C’est pourquoi nous avons un de nos principaux centres de développement en Israël, Prodware Innovation Center. Nous avons aussi lancé un scaler 365x, favorisant l’émergence et la pérennité de Start Up en y créant un écosystème totalement inédit.

JDH : Vue votre internationalisation, avez-vous pensé à une cotation sur le Nasdaq afin d’asseoir votre visibilité internationale?

AC : Franchement… Pas à court terme.

JDH : Au sein de votre actionnariat, à quelle proportion estimez-vous la part des actionnaires individuels, dits « petits porteurs » ?

AC : Autour de 35%. Un bon tiers du capital.

JDH : Quel message voudriez-vous leur transmettre pour la suite ?

AC : Prodware fête l’an prochain ses 30 ans. Quand vous analysez le marché, il y a en fait très peu de sociétés aussi matures. Depuis le début, nous plaçons le Client et le Collaborateur au cœur de notre stratégie. Prodware, c’est le partenaire d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Nous avons toujours su, depuis 30 ans, aborder les (r)évolutions du marché et les transformer en opportunités pour nos clients et collaborateurs. Nous avons géré avec succès (et grande modestie) de très nombreuses mutations, je pense par exemple au passage des architectures centralisées aux modes distribués, au passage du mode caractère au mode graphique (avec l’apogée de Windows), du séquentiel indexé au mode objet, du filaire au « sans fil » sans oublier les enjeux légaux tel que le passage de l’Euro et l’An 2000 qui a fait couler beaucoup d’encre. Nous passons énormément de temps à comprendre les évolutions successives du marché avec l’obsession de les transformer en atouts pour nos collaborateurs et clients. Notre stratégie est incontestablement basée sur l’accompagnement dans la durée. Cette stratégie d’accompagnement est très intimement liée à un modèle Prodware qui doit créer une croissance certes mais profitable.

JDH : Ultime question, habituelle pour tous les chefs d’entreprise que j’interroge pour la première fois. Nos lecteurs l’attendent avec impatience… Quel chef d’entreprise auriez-vous aimé être ou à défaut, que vous admirez le plus ?

AC : Très sincèrement, je n’ai pas un seul modèle. J’admire la capacité d’innovation de Steeve Jobs, les capacités de développement de Jeff Bezos, qui a amené Amazon d’un simple vendeur de livres à ce que c’est aujourd’hui… Et j’admire le courage et la capacité d’entreprendre d’Amancio Ortega Gaona, créateur de Zara qui a commencé comme vendeur de chemises à l’âge de 13 ans ! Et comment ne pas citer Bill Gates… J’admire en fait tous ceux qui ont le courage de prendre des risques calculés qui les mènent à la réussite, que leur entreprise soit très visible ou non, comme de nombreux chefs d’entreprise que je rencontre aux quatre coins du monde, et qui développent tous au quotidien une énergie formidable au service de leurs clients.

JDH : Merci beaucoup pour cette interview, et ces belles paroles… profondes… et ce formidable encouragement à entreprendre !

AC : Merci à vous.

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