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Interview d'André Malpel, spécialiste notoire des marchés financiers, trader, organisateur de salons

Article du 25/02/2013
JDH : Mr Malpel, peu connu du grand public, votre notoriété est par contre immense dans le milieu boursier, du fait que vous soyez l'organisateur des deux salons les plus pointus dans notre métier : le salon du trading (qui a lieu en septembre) et le salon de l'analyse technique (qui a lieu en mars). Pouvez-vous nous présenter en quelques mots ces salons?

AM: Je ne sais pas si ma notoriété est aussi importante dans le milieu boursier, mais j'espère surtout qu'elle ne s'arrête pas au seul fait d'organiser 2 salons, et bientôt un 3ème. Ce n'est en effet qu'une partie de mes activités, qui se composent également de conseils et d''Analyses Stratégiques auprès des institutionnels Français sur les Futures, d'un peu de Trading pour compte propre, et également de formations en Analyse Technique via les séminaires que j'anime et les cours que je donne à l'université Paris-Dauphine.
Concernant les salons que nous avons créés il y a déjà quelques années. Ceux-ci réunissent chaque année environs 16 000 visiteurs sur deux jours. Ils ont surtout une vocation pédagogique, en permettant à nos visiteurs, particuliers (75%) comme professionnels (25%), d'améliorer leurs prises de positions, et d'optimiser leurs interventions sur les marchés Boursiers. De telle sorte qu'on peut dire que nos salons ne sont pas "commerciaux" puisque reposant d'abord sur de vraies conférences, avec un vrai contenu. Il n'est pas nécessaire en effet, d'être client de telle ou telle société pour y assister, et les conférenciers présents n'ont rien à vous vendre. Venant d'un peu partout dans le monde, ces derniers ne se seraient certainement jamais déplacés en France, sans notre invitation. L'ensemble de ces présentations étant totalement GRATUITES, c'est donc l'occasion pour les intervenants boursiers, traders, investisseurs actifs, professionnels (25%) ou particuliers (75%) de se former auprès des meilleurs, sans rien avoir à débourser.

JDH : Le mois prochain aura donc lieu le salon de l'analyse technique à l'espace Cardin. Cette année, vous avez choisi de le nommer "salon de l'analyse technique et de la prévision". Pouvez-vous en quelques mots nous indiquer ce que nos lecteurs seront en mesure d'y trouver?

AM : Très exactement : "Le Salon de l'Analyse Technique et des Prévisions Boursières".
Oui en effet. Nous avons de cette manière voulu cette année, insister un peu plus sur l'un des 2 éléments qui composent cet évènement et fait partie de nos "fondamentaux". Le salon de l'Analyse Technique s'est construit selon 2 axes : Au travers d'une part de conférences pédagogiques pour comprendre et apprendre les techniques utilisées régulièrement par les professionnels des marchés, mais également, via des présentations regroupant plusieurs spécialistes venus indiquer très précisément leur perspectives et anticipations sur les différents marchés boursiers, secteurs, ou valeurs internationales. Sans délaisser les conférences pédagogiques qui seront toujours très nombreuses durant ces 2 jours, c'est sur ce point, qui était un peu passé au second plan ces derniers temps, que nous avons cette année voulu mettre l'accent. Dans ce cadre, nous avons d'ailleurs voulu faire preuve d'un peu d'originalité, en favorisant l'esprit de compétition (à l'image de nos fameux Duels de trading in real-Time and real-Money en septembre). Outre la multiplication des Débats, Discussions et Challenges prévisionnels, nous avons en effet, désiré prendre date pour chacune de ces prévisions, à revoir ultérieurement et en détail, au cours de nos différents et prochains évènements. Vous pourrez suivre ainsi : un débat sur l'Or (Faut-il encore acheter de l'Or en 2013 ?), assister à une confrontation : Analyse Technique vs Analyse Fondamentale sur les valeurs technologiques U.S. (Amazon, Apple, Facebook, Google, Microsoft ....), mais aussi à un débat organisé par le journal Le Revenu réunissant les professionnels des cabinets français d'Analyse Technique sur les perspectives des marchés en 2013, ainsi également qu'au Challenge des Analystes indépendants sur le marché des Actions (Français et U.S.), et enfin un débat sur les prévisions Forex. Les conclusions de ce dernier seront d'ailleurs rapidement réétudiées et regardées à nouveau, deux mois plus tard, lors du 1er Friday-FOREX (vendredi 24 mai - une journée dédiée aux devises uniquement), au cours de laquelle nous examinerons les scénarii envisagés précédemment, et les confronterons à la réalité des marchés. Cette étude se reproduira également pour toutes les autres prévisions : sur les Actions, et/ou sur l'Or, mais cette fois en septembre, à l'occasion du salon du Trading. Il nous parait nécessaire, sinon essentiel, de se former d'une part, et de savoir où va la Bourse ensuite, avant de prendre le moindre risque en se lançant sur les marchés financiers.


JDH : En plus d'organiser des salons et des concours de traders, vous êtes vous-même un trader hors pair, et un analyste technique. Puisque votre salon parle de prévision, quelle est la votre sur le CAC 40 au cours des mois qui viennent et en particulier pour 2013 et après?

AM : J'imagine que pour une meilleure compréhension, il est nécessaire de reprendre, l'antériorité de mes études et prévisions, rendues publiques soit au cours des salons précédents, soit également dans la presse (Le Revenu, Le Nouvelle Economiste, Capital.fr, Le Figaro.fr ...). Cela crédibilise mes propos en permettant à chacun de vérifier auprès de ces différentes sources, les moments où j'ai eu raison et ceux où je me suis trompé.
Il y a 1 an et demi environ, en novembre 2011, dans un interview au Revenu, j'indiquais que le marché qui se trouvait alors à 3000 points, devait progresser jusque sur 3500/3600, avant d'opérer ensuit une forte baisse. En mars 2012 à l'occasion du 13ème Salon de l'Analyse Technique, alors que le marché avait effectivement atteint les 3600, je réitérais mon analyse en envisageant un décrochage de -600 points, pour revenir sur 2900, puis après une pause sur 3200, prévoyait un nouveau plongeon sur les 2400. Après que les 2 premières étapes se soient donc assez bien réalisée : Hausse sur 3500 étape, puis perte des 1er 600 points en revenant à 2922 fin mai), l'annonce estivale de Mario Draghi (26 juillet) sur le programme de soutien aux dettes souveraines, a remis en question ce scénario. Dès le franchissement des 3300 fin juillet, comme je m'en suis exprimé dans la presse, il était devenu évident que le marché était repartie dans une nouvelle phase de retracement haussier, sorte de "rephasing" du mouvement de rebond opéré précédemment entre sept. 2011 (2693) et mars 2012 (3600). En septembre, à l'occasion du 7ème Salon du Trading, j'envisageais alors (tandis que le marché se trouvait à 3500), qu'après une courte pause sur les 3300/3400, ce dernier devait encore progresser d'environ 350 à 400 points, jusque sur les 3750/3800, et précisément aux alentours de la mi-février, avant de reprendre de nouveau la baisse ensuite vers les 2900, puis plus bas ultérieurement. Le marché s'étant comporté à ce jour, comme attendu au cours des 5 derniers mois, en ayant touché un top à 3793, devrait donc avoir amorcé depuis lors, le repli envisagé ensuite. C'est en tout cas, ce que la baisse de début février sur 3601 semblerait montrer.

Si ce premier mouvement de repli parait conforme à notre attente, en revanche le rebond qui a suivi ces derniers jours, avec en particulier des volumes plutôt soutenus, ne nous permet pas encore d'exclure toute alternative, d'un ultime dernier sursaut jusqu'à venir enfoncer les 3800, pour tester 3850. Se maintenant en effet, assez solidement autour des 3680, et n'accélérant pas encore clairement à la baisse, cette seconde hypothèse pourrait prendre encore plus d'ampleur, si le marché venait à franchir les 3750 (à surveiller de près), et à fortiori les 3793.

Nous restons donc surtout en attente de casser 3600 pour valider la baisse, renforcée ensuite en brisant 3500, ce qui devrait nous permettre de rejoindre rapidement les 3350. Si tel était bien le cas, une baisse sérieuse (retournement baissier) pourrait alors être engagée afin de prendre la direction des 2900/3000.


JDH : Cette prévision est pessimiste. Elle ne tient pas compte des fondamentaux de l'économie qui s'améliorent. Aux USA, la croissance a augmenté en 2012 et rien n'indique une baisse de celle-ci en 2013. Au contraire, le chômage commence enfin à baisser. En Europe, ce que j'appelle la "drôle de crise" est toujours là mais les entreprises continuent de prospérer. Peut-on ignorer tout cela quand on fait de la prévision, et se baser seulement sur les graphiques?

AM : On ne parle pas ici d'Economie mais de Bourse. Le Prix prend tout en compte, et ce sont directement les intervenants qui en agissant à l'achat ou la vente, en font varier les cours. Bien évidemment, nous prenons en compte ces données U.S. Ce sont d'ailleurs l'ensemble des intervenants boursiers qui entre autre, en tiennent compte dans leurs décisions. Ils interviennent sur les marchés pour toute sorte de raisons. Certes pour des raisons économiques, même si déjà ici, on notera que celles-ci sont extrêmement nombreuses, diverses et variées. Mais au-delà, on remarquera également que les intervenants agissent aussi pour d'autres motifs : Psychologiques, Croyances, Rumeurs, Perceptions différentes, Informations plus ou moins juste .... S'il suffisait de faire la somme des raisons économiques pour en déduire automatiquement l'évolution des marchés, il n'y aurait alors plus aucune erreur d'appréciation, et en cela la théorie de l'Efficience des marchés d'Eugène Fama s'appliquerait alors parfaitement, interdisant tout investissement sur les marchés financiers. La réalité est toute autre : les perceptions sont très diverses entre tous les intervenants, qui ne disposent pas de l'information de la même manière et au même moment. Ils ont ainsi chacun une interprétation spécifique des données économiques, qui les amènent ou pas à intervenir.

Ceci étant dit, je ne suis pas arcbouté sur mes analyses. Le marché ayant toujours raison, s'il change d'opinion, en évoluant dans un autre sens, il sera temps de modifier mes perspectives. Pour le moment, force est de constater, en tout cas sur le Cac, et en dehors du Dax, pour un grand nombre d'indices Européens, que les intervenants ne sont pas convaincus, ou pas encore convaincu, par ce qui semblerait être un début de reprise outre atlantique. Vraisemblablement, ils n'imaginent que si celle-ci se produit effectivement aux Etats-Unis, elle aura de fortes conséquences en Europe.

S'ils étaient aussi optimistes, cela devrait se voir dans le cours, avec un marché qui devrait fuser à la hausse. Or ce n'est pas le cas, même si on doit reconnaitre que celui-ci demeure encore orienter doucement à la hausse. Comme indiqué ci-dessus, nous restons donc en attente de casser au moins les 3600, puis les 3500, pour valider le début de la baisse.

JDH : Je pense pour ma part que l'analyse graphique est au service des fondamentaux, et qu'elle ne fait que suivre une impulsion donnée par un élément fondamental. Evidemment elle a une place importante mais vient en deuxième lieu.

AM : Je pense que l'Analyse Technique n'est au service de personne. Ce n'est qu'un outil dont l'objectif est d'étudier le comportement des intervenants boursiers, et de là, d'essayer d'en déduire les mouvements à venir. Attention, à ne pas imaginer que c'est l'Analyse Technique qui agit sur le marché. Certes par auto-réalisation, tout comme n'importe quelle sorte d'analyses (y compris l'Analyse Fondamentale), celle-ci peut partiellement influencer le marché, mais cela reste très minoritaire.

Non, l'AT permet seulement d'observer ce que font les intervenants, et ce qu'ils font quel qu'en soit la raison. A titre d'exemple, plus les esprits auront une idée assez claire de l'évolution des marchés à la hausse, ou à la baisse, et plus cela se verra dans les cours, avec des tendances claires, et des cours lissés. De sorte que si la raison de cette anticipation, est basée sur des données fondamentales ou économiques fortes, cela se verra dans les cours. On observera alors les intervenants agir en conséquence. C'est bien là, la force de l'AT, qui regroupe toutes les raisons, même si parfois, certaines d'entre elles s'imposent à toutes les autres. Ce n'est pas un problème.

JDH : Je partage certains de vos points de vue mais pas tous. Que diriez-vous d'en débattre publiquement à votre salon?

AM : Avec plaisir! J'accepte avec plaisir! Je vous invite à confronter nos points de vue sur les valeurs technologiques, en particulier américaines

JDH : Défi relevé!

AM : Rendez-vous donc à notre salon le vendredi 22 mars de 10h30 à 11h30 au forum de l'AT, si cela vous convient

JDH : Parfait! Je donne donc rendez-vous à tous les lecteurs de Francebourse pour ce salon et tout particulièrement pour cette confrontation!


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