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Présidentielle : Ségolène Royal s’attire les foudres

Article du 26/03/2007
Drapeau tricolore aux fenêtres des Français le 14 juillet, Marseillaise, discours sur la Nation et le patriotisme : les élans de la candidate socialiste, Ségolène Royal, pour tenter de s’imposer sur un terrain politique déjà fortement occupé par Jean-Marie Le Pen et, ces derniers temps, Nicolas Sarkozy qui rêve d’un Ministère de l’identité nationale, lui ont apporté une salve de critiques à gauche, comme au centre, à droite et à l’extrême droite, en dépit d’un soutien discret du Parti socialiste.
Vendredi, la candidate a appelé les Français à avoir chez eux un drapeau tricolore et à l’exposer à leurs fenêtres le jour de la fête nationale. Elle s’est aussi révélée fervente partisane de la Marseillaise, « un très beau chant porteur d’avancée de civilisation ».
Dimanche, au Grand jury RTL/Le Figaro/LCI, Ségolène Royal est revenu sur ce sujet. « Je ne fais aucune confusion entre la nation dont on doit être fier - et un chef d’Etat doit conduire chaque Français à être fier d’appartenir à la nation- et le nationalisme », a-t-elle affirmé.
« C’est en étant clair sur l’identité » de la France « que je veux, demain, inviter les Français à se tourner vers les autres », a-t-elle dit.
Précisant ses propos sur les sportifs français, elle a dit que s’ils « ne chantaient pas la Marseillaise », et si les Français n’en « connaissent pas les paroles », c’est en raison de « la violence d’une phrase » de l’hymne – « le sang impur qui abreuve nos sillons » - interprétée comme « des paroles xénophobes », ce qui n’est pas le cas.

Les réactions à droite

Dimanche, Nicolas Sarkozy, invité à l’émission de radio Le Grand rendez-vous Europe1/TV5 Monde/Le Parisien, a ironisé sur les déclarations de Ségolène Royal, demandant à la candidate socialiste qui l’a « dépassé » sur l’identité nationale, « d’arrêter avec la repentance ».
« J’ai juste un petit effort à demander aux socialistes. S’il veulent bien me rejoindre sur l’identité nationale, et je m’en réjouis, je leur demande de bien vouloir arrêter avec la repentance qui va de paire avec l’identité de la Nation », a-t-il dit. Certes « le système colonial est injuste mais de dire que tous les Français qui ont été en Algérie ont été des exploiteurs, c’est faux ». « Je me demande encore pourquoi la gauche a oublié Camus. Parce que quand Camus parle de l’Algérie, il parle d’une histoire d’amour. »

L’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s’est dit « inquiet » de voir Ségolène Royal se « prendre pour la France avec le drapeau ». « Je trouve qu’elle fait une confusion entre sa personne et la France. Personne n’a le monopole de la France », a-t-il dit sur Canal+. « Pour moi, c’est très dangereux, c’est une dérive personnelle. On a vu qu’elle adorait l’exercice solitaire du pouvoir. Le danger pour la France, c’est cet exercice solitaire du pouvoir et quand je la vois aujourd’hui se prendre pour la France, être la France, la bonne mère du peuple, je me dis attention, derrière cela, il y a l’aventure personnelle et c’est ça que je trouve inquiétant ».
Jean-Pierre Raffarin a également accusé la candidate socialiste de « dissimuler son projet ». « On pourrait aujourd’hui lancer un avis de recherche : où est le projet socialiste ? », a-t-il ironisé, réaffirmant par la même occasion son soutien à Nicolas Sarkozy. « Nicolas Sarkozy me paraît être le seul à avoir un vrai projet, à la fois rappeler l’objectif de l'Europe c’est-à-dire protéger les Français et les Européens des désordres du monde, et aussi valoriser les atouts de l’Europe », a-t-il affirmé.

Jean-Marie Le Pen, le candidat du FN, a dénoncé « l’hypocrisie électorale » de ses concurrents. « Un passeport ou une carte d'’identité n'ont jamais fait une nationalité, et un drapeau n'’a jamais fait un patriote », a-t-il déclaré.

Au centre

François Bayrou, le candidat UDF, a accusé ses deux principaux rivaux de se lancer « dans une course poursuite » sur la question de l’identité nationale. « La nation" », selon lui, « n’est pas un problème » mais « a des problèmes : chômage, éducation, environnement, exclusion, économie ».

A gauche

Rares sont les voix au PS qui soutiennent ouvertement Ségolène Royal. Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés, a tenté d’expliquer qu’elle entendait « réhabiliter le patriotisme du cœur », alors que Nicolas Sarkozy « véhicule un patriotisme de la peur ».
Le secrétaire national PS à l’égalité, Faouzi Lamdaoui, a jugé qu’il était « du devoir de la gauche de restituer au peuple les symboles de nation ».

Pour la candidate communiste Marie-George Buffet, La Marseillaise et le drapeau tricolore sont « des symboles qui appartiennent au peuple » et il ne faut pas « se les disputer comme des bouts de chiffon ».

Olivier Besancenot, candidat de la LCR, a affirmé : « Ca me choque et ça me fait flipper ». Selon lui, dans les cités et les usines, « les gens s’en foutent qu’on leur propose un drapeau bleu blanc rouge dans leur foyer », ils « ont besoin de chauffage, d’électricité, d’un emploi correctement rémunéré et parfois même, ils ont besoin d’un logement tout court ».

Pour Arlette Laguiller, « le nationalisme est un poison ». « Je trouve cela terrible, que parce que Nicolas Sarkozy cligne de l’oeil vers l'’électorat de Le Pen que Mme Royal, finalement, aille vers le nationalisme de Nicolas Sarkozy. »

José Bové a accusé Ségolène Royal de se lancer « dans une troublante surenchère nationale » et de vouloir « américaniser le pays par l’exposition du drapeau français à toutes les fenêtres ».

Un nouveau slogan de campagne pour Ségolène Royal

Dimanche, à la radio, Ségolène Royal a également défendu son nouveau slogan : « La France, présidente ». « L’idée, a-t-elle dit, remonte des débats participatifs » et est basée sur « l’idée que la France peut reprendre la main et se remettre en mouvement que si tous les Français s’y mettent ».

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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