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Les bourses mondiales en plein chaos spéculatif

Article du 18/08/2007
L’indice parisien a terminé cette semaine plus qu’agitée sur une note verte et sur un record absolu sur le plan des volumes d'échange puisque ces derniers ont atteint un record historique vendredi, avec plus de 13 milliards d'euros qui ont changé de main sur le CAC 40. Celui-ci a ouvert la séance de vendredi en légère baisse, cédant 0,16 %, à 5 256,86 points. En cours de séance, l’indice a marqué un rebond, revenant dans le vert après l’annonce de la Fed (cf ci-dessous), à l’image des autres places boursières européennes.
Mais au final, le CAC est resté plombé toute la séance par les craintes entourant le secteur des crédits immobiliers à risques ( « subprimes » ) américains. Il rebondit en clôture de 1,86 % à 5 363,63 à points.
Sur la semaine il perd 1.56%. Vendredi soir le rebond s'est installé mais ne s'est pas amplifié sur les bourses américaines. Dow Jones et Nasdaq ont gagné autour de 2%, mais la semaine reste baissière.

Ces gros volumes, ces variations imprévisibles montrent que la spéculation bat actuellement son plein.

Bercy veut rassurer

Rentrée précipitamment de vacances, la ministre française de l’Economie Christine Lagarde a multiplié les interventions afin de rassurer les investisseurs et les épargnants.
Mais hier elle s’était déclarée bien décidée à obtenir des « explications » de la part de BNP Paribas qui a surpris les places financières européennes et même américaines à l’annonce du gel de trois de ses fonds d’investissements adossés à des portefeuilles de créances, notamment des crédits immobiliers hypothécaires, le 9 août dernier. D’autant plus que la tête de la banque assurait une semaine plus tôt que la liquidité des trois fonds était « totalement assurée ».
Chose faite. La ministre a reçu dans la matinée le directeur général de BNP Paribas, Beaudoin Prot.
« J’ai reçu tout à l’heure le directeur général de la BNP, qui m’a fourni des informations dont j’avais besoin concernant les trois fonds dont ils avaient la gestion », a déclaré la ministre sur Europe 1 à la mi-journée. L’encours de ces fonds, dont les clients sont des investisseurs institutionnels, était estimé par la banque à environ deux milliards d'euros.
« On se soucie de ce que font les opérateurs », a-t-elle expliqué. Christine Lagarde entend surtout rassurer et a invité les épargnants à « garder la tête froide », dans un entretien au Parisien de ce vendredi.
« Tous les experts s’accordent pour considérer qu’il ne s’agit pas d’une situation de crise systémique, mais bien plutôt d’un réajustement brutal à la suite d’une surévaluation des risques qui avaient été sous estimés », a-t-elle déclaré sur France 2 hier soir.
Ces risques concernaient en particulier « une valorisation excessive » de certains actifs immobiliers américains, avait ajouté la ministre, qui a maintenu la prévision de croissance du gouvernement pour 2007.

Une mesure en urgence de la Fed

A Wall Street, la Bourse a ouvert en forte hausse, dopée par l’annonce de la baisse du taux d’escompte de la banque centrale américaine.
La Fed a en effet abaissé son taux d’escompte de 0,50 point à 5,75 %, soulignant une « hausse importante » des risques pour la croissance avec les récentes turbulences financières, selon deux communiqués. Cette mesure vise à « rétablir des conditions financières ordonnées sur les marchés financiers ».
Il ne s’agit pas du taux d’emprunt interbancaire ou « Fed Funds », qui est toujours fixé à 5,25 %, mais d’un autre instrument de politique monétaire plus rarement utilisé. Le taux officiel d’escompte est le taux d’intérêt auquel la Banque consent des prêts d’une journée aux institutions financières.
« Les marchés financiers se sont détériorés, et le resserrement des conditions de crédit ainsi que la hausse des incertitudes ont la capacité de freiner la croissance économique à l’avenir », ajoute ce communiqué.
Il est extrêmement rare que la Fed intervienne entre ses réunions habituelles. La dernière fois qu’elle l’avait fait, c’était en 2001 après les attaques du 11 septembre.
Depuis une semaine, la pression s’était accrue sur la banque centrale pour qu’elle baisse le taux de son principal taux directeur. Mais elle avait préféré injecter des liquidités sur les marchés par le biais de ses prises en pensions au jour le jour. Depuis le 9 août, elle a ainsi injecté 88 milliards de dollars.
A la clôture à Paris, le Dow Jones Industrial Average gagnait 0,95 % à 12 967,22 points et l’indice composite du Nasdaq 1,74 % à 2 493,82 points.

L’Allemagne joue la sérénité

Alors que la Fed a réagi, l’Allemagne a jugé ce soir inopportune une réunion extraordinaire du G7. Nicolas Sarkozy, en vacances, avait envoyé un courrier à la Chancelière allemande Angela Merkel afin de la mobiliser sur la crise des « subprime ».
Or, le gouvernement allemand se démarque de la France qui multiplie les appels pressants à la vigilance. La ministre française des Finances, Christine Lagarde, a lancé hier l’idée d’une réunion anticipée du G7. Berlin juge suffisant d’attendre la prochaine rencontre régulière, qui se tiendra en octobre à Washington.

Panique en Asie

En Asie, les places boursières ont été frappées de plein fouet cette semaine par la crise du crédit hypothécaire et les inquiétudes que celle-ci suscite sur une possible contagion à l’ensemble de l’économie.
La Bourse de Tokyo a subi vendredi sa plus forte baisse en plus de sept ans à la suite de la brusque appréciation du yen. L’indice Nikkei a chuté de 5,42 %, un plongeon record depuis avril 2000 qui a effacé tous ses gains des douze derniers mois. Depuis le début de la crise boursière mondiale le 10 août, il a abandonné plus de 11 %.
C’est principalement la remontée galopante de la monnaie nipponne ces derniers jours face au dollar et aux autres monnaies qui pousse les investisseurs à se débarrasser massivement des actions des grands groupes exportateurs nippons.
Ce mouvement de panique est d’autant plus paradoxal que, de l’avis de la plupart des analystes, la deuxième économie mondiale est très peu concernée par les risques de non recouvrement des prêts « subprime » aux Etats-Unis.
Ce d’autant plus que les institutions financières nippones, allergiques aux risques depuis le krach bancaire des années 1990, dont elles sortent à peine, sont restées à l’écart des paris risqués sur les prêts « subprime ».
Le yen est également victime de la stratégie du « carry trade », qui consiste à emprunter une devise à bas prix, dans une économie à faibles taux d’intérêt, pour l’échanger contre une devise permettant d’investir dans une économie à meilleur rendement.
Les investisseurs empruntent habituellement du yen - le taux directeur de la Banque du Japon est à 0,50 % - et l’échangent contre du dollar australien, du dollar néo-zélandais ou de la livre sterling par exemple, des devises offrant des rendements de 6,50 %, 8,25 % et 5,75 % respectivement. Depuis des années, les capitaux japonais s’exilent donc massivement.
Selon certaines estimations, les avoirs nippons placés à l’étranger totaliseraient environ 1 000 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB annuel du Canada.
La stratégie est rentable mais risquée : la tourmente financière actuelle incite les investisseurs à liquider les positions de « carry trade » au bénéfice du yen.
La devise nipponne évolue donc en sens inverse de la plupart des actifs financiers frappés par les craintes d’une crise du crédit généralisée. Depuis une semaine, plus les Bourses dégringolent, plus le yen se renforce.
Alors que les spéculations se multiplient sur une pause monétaire en zone euro et aux Etats-Unis, voire sur une baisse des taux d’intérêt due aux circonstances exceptionnelles, les analystes n’excluent pas à l’heure actuelle que la Banque du Japon aille à contre-courant, en portant de 0,5 à 0,75 % son taux directeur le 23 août.
La plupart des autres places asiatiques ont chuté à l’instar de Tokyo. Séoul a fortement chuté en clôture (- 3,19 %).
A Hong Kong, l'indice Hang Seng a terminé en baisse de 1,38 % après avoir chuté de 6 % en séance, reculant temporairement sous les 20 000 points.
Relativement épargné jusqu’ici, Shanghai a tourné le dos à ses records en série pour chuter à nouveau. L’indice composite a reculé de 2,28 %.
Manille a également replongé dans le rouge et terminé à son plus bas niveau depuis le 27 décembre, abandonnant 1,97 %.
Taïpei a terminé en baisse de 1,35 % à son plus bas niveau sur trois mois.
Singapour a clôturé en légère baisse de 0,68 % mais à l’issue d'une séance mouvementée qui a vu l'indice Straits Times s'effondrer de 4,99%. Même scénario à Kuala Lumpur, où l’indice a plongé à plus 5 % avant de limiter ses pertes et de finir en baisse de 1,3%.
Bombay a fermé en baisse de 1,51 % après un recul de 3,06 % à la mi-séance.
Sydney a connu une séance moins noire : l’indice général a terminé en baisse de 0,73 %.

Le pétrole orienté à la hausse

Côté statistiques, les prix à la production industrielle ont augmenté de 1,1 % en juillet en Allemagne, par rapport au mois correspondant en 2006, selon l’Office Fédéral de la Statistique.

Les cours du pétrole sont orientés à la hausse après la décision de la Réserve fédérale américaine.
Les cours sont également soutenus par la perspective de l’arrivée de l’ouragan Dean. Les marchés de l'énergie sont extrêmement sensibles aux conditions météorologiques.


Une semaine à venir très importante

La rentrée des investisseurs va se faire la semaine à venir. Jamais les volumes d'échange sur les bourses mondiales n'avaient été aussi importants pendant un mois d'aout. Tout cela pour dire à quel point cette semaine sera déterminante...

Ce sera aussi la reprise du rythme de 3 messages audiotel quotidiens par notre rédacteur en chef Jean-David Haddad qui fera également sa rentrée, sans pour autant avoir délaissé les marchés pendant les vacances puisque la crise fut très bien gérée, notre portefeuille (le QI) gagnant près de 7% depuis le 1er janvier alors que le CAC 40 perd désormais 3%

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