On ne peut pas comprendre ce qui se passe sur la bourse de Paris sans regarder ce qui se passe ailleurs. Sur les autres marchés. Américains en l'occurrence.
Mais aussi et surtout en ce moment le marché obligataire. Et là on constate une hausse très forte du rendement de l'OAT France 10 ans.
Il y a un mois, la France empruntait à court terme à des taux négatifs. Une hérésie. Elle empruntait à 10 ans à 0.3%. Une hérésie. Ceux qui aiment prolonger les tendances à l'infini, qui ne comprennent rien à rien des marchés financiers, voyaient arriver gros comme une maison un taux négatif sur l'OAT France 10 ans. Aujourd'hui la France emprunte à 10 ans autour de 1%. Il y a donc une remontée très forte des taux de l'OAT France 10 ans. Ce qu'on appelle une tension. On dit que les taux longs se tendent. Il va falloir surveiller de près le marché obligataire car une telle remontée des taux longs ne signifie pas que les obligations soient achetées mais au contraire vendues (elles sont vendues donc leur prix baisse et mécaniquement leur rendement augmente).
Les investisseurs ouvrent les yeux, et pas seulement sur les obligations françaises. Le phénomène est quasiment mondial. Bien sur 1% de rendement sur les OAT France 10 ans, ça reste très faible mais le mouvement est très significatif. Le aux en question a triplé en un mois. Il faudra surveiller le seuil des 1.5%. Si le rendement des OAT 10 ans venait à dépasser les 1.5% il pourrait y avoir un krach obligataire qui suivrait et qui entrainerait dans un premier temps un krach boursier et dans un second temps une remontée très forte des actions par un effet de déplacement des flux de capitaux. Evidemment nous n'en sommes pas là, et il y a d'ailleurs peu de chances que nous y arrivons vue la politique de rachat d'actifs menée actuellement par la BCE. Quoique 60 milliards par mois sur le marché obligataire ce n'est pas si énorme. Ce marché ayant en effet une grande profondeur.
Le marché obligataire sera donc l'une des clés du second semestre 2015 qui approche à grands pas...
