La Bourse face aux attentats, par Jean-David Haddad
Article du 16/11/2015
Après ces monstrueux, fanatiques, odieux attentats qui ont frappé notre capitale vendredi soir, mes pensées et prières vont aux victimes et à leurs familles, les défunts comme ceux qui luttent encore pour la vie. Pensées également pour les témoins directs, marqués à vie désormais. Pensées pour les policiers qui font un travail difficile, courageux et dangereux.
Je ne polémiquerai pas sur un plan politique ni rhétorique, nous avons tous nos idées, nos peines, nos rages. L'heure ni le lieu ne sont à cela.
Mais face à ceux qui n'ont pas peur de mourir, il faut surtout ne pas avoir peur de VIVRE.
Et aujourd'hui la VIE, précisément, reprend son cours en France, et à Paris en particulier. Mais aussi en bourse.
La bourse est le reflet de l'économie, elle en est le baromètre et le thermomètre à la fois. La bourse est le lieu où se cristallisent rêves, espoirs et peurs... Il est évident qu'aujourd'hui la peur risque de dominer. Et que le marché risque d'être rouge. A l'heure où j'écris cette chronique, les futurs CAC 40 sont autour de 4700 points, soit 100 points de moins qu'à la clôture de vendredi. Oui, le marché risque d'avoir peur. Et qui n'a pas peur d'ailleurs? Mais la peur ne doit pas être notre moteur. Nous devons raison garder. Nous devons garder espoir. Les américains ont connu au moins autant de barbarie sur leur sol, ils s'en sont sortis. Leur économie s'est redressée. Pourquoi pas nous?
Il est évident que ces odieux attentats vont entrainer une hausse de l’incertitude. Incertitude sur nos vies à toutes et tous. Incertitude sur la croissance française déjà fragile voire inexistante et tirée vers le haut par l’industrie du tourisme qui risque d’en prendre un coup. L’économie américaine s’était très vite remise du 11 septembre. La France a-t-elle la même capacité de résilience ? Aujourd’hui, plus de questions que de réponses. C’est évident.
Les évolutions de la politique étrangère de la France, les mesures prises par le Gouvernement, les réactions du marché face à ces futures annonces et discours… le climat qui va s’installer dans les grands magasins, dans les rues, partout… Seront autant d’éléments de réponse à ces questions.
Je pense qu'il faut attendre quelques jours afin de savoir si oui ou non il sera nécessaire de protéger les portefeuilles pour la fin d'année. Il est évident qu'il ne faut pas avoir de positions au SRD pour le moment. Ni SRD ni warrants. Et ça tombe bien : dans le portefeuille Francebourse nous n'avons aucune position de ce type.
De là à prendre des protections... attendons pour voir. En général, on ne prend pas de protections fin novembre! Mais 2015 n'est pas une année générale. Donc attendons... Une réaction de panique aussi bien que patriotique sont possibles... L'heure est à l'attentisme et pas à la panique.
La panique est toujours mauvaise conseillère, et surtout en bourse.
