Interview de Herve Borgoltz, societe DBT. Par Jean David Haddad
Article du 16/12/2015
Jean-David Haddad, professeur Agrégé d'Economie et Rédacteur en chef de Francebourse.com, s'intéresse à l'introduction en bourse de la société DBT. Entretien avec Hervé Borgoltz, PDG fondateur de DBT.
JDH : La société DBT va entrer en bourse. La clôture de la période de souscription approche. Et ce sera donc une entreprise de plus que va accueillir Alternext. Mr Borgoltz, vous êtes PDG de cette société, pouvez-vous nous en dire plus sur son historique et sur son métier?
Hervé Borgoltz : DBT existe depuis 1990. A l'origine c'était une société de transformateurs électriques pour EDF mais dès 1992 nous nous sommes intéressés au secteur de la voiture électrique. Puis nous avons évolué vers la vente et l'installation de bornes de recharges pour véhicules.
JDH : A cette époque, donc il y a une vingtaine d'années, quel était votre chiffre d'affaires?
Hervé Borgoltz : L'équivalent de 3 millions d'euros
JDH : Contre 14 millions actuellement... Quand votre chiffre d'affaires a-t-il vraiment décollé?
Hervé Borgoltz : il y a une dizaine d'années mais la forte progression due à la voiture électrique c'est depuis 3 ans
JDH : Dans vos produits, y a-t-il d'autres applications que la recharge pour voiture électrique?
Hervé Borgoltz : Oui. Nous avons 4 gammes de produits :
-Des transformateurs
-Des bornes de distribution d'énergie pour les marchés forains
-Les bornes de contrôle d'accès dans les centre-ville, vous savez, ces plots qui montent et descendent...
-Et bien sur les bornes de recharge de voitures électriques, avec 5 catégories de produits selon la rapidité de charge. Ce qui monte en puissance aujourd'hui ce sont les recharges rapides. D'ailleurs dans un pays comme le Japon il n'y a que des recharges rapides
JDH : Et c'est sur ce créneau très porteur de la recharge rapide, qui me semble, en tant qu'économiste, être la condition sine qua none du développement de la voiture électrique, que vous misez le plus...
Hervé Borgoltz : Oui, c'est là que nous mettons l'accent pour la croissance future. Et c'est la raison de notre levée de fonds : pouvoir accélérer notre développement sur ce domaine. Sur les autres types de recharge aussi, bien sur, mais priorité à la recharge rapide. En tout nous visons la commercialisation de 2000 bornes par an, soit 10.000 bornes sur les 5 prochaines années.
JDH : A combien est vendue une borne?
Hervé Borgoltz : 15 à 30.000€.
JDH : A partir de là, quelles sont vos prévisions de chiffre d'affaires?
Hervé Borgoltz : Des analystes ont réalisé des prévisions, qui se trouvent dans les documents d'introduction. Pour ma part je n'en ferai pas. Je prévois juste de faire du mieux possible pour que nos objectifs de développement soient atteints.
JDH : Votre activité compte-t-elle de revenus récurrents?
Hervé Borgoltz : Oui tout à fait. Après les 2 ans de garantie des bornes, nous facturons le monitoring et la télegestion. Ce qui nous confère une forme de récurrence.
JDH : Quelle part de votre chiffre représentent les autres activités de votre groupe? Et quel est leur avenir?
Hervé Borgoltz : Environ 30%. Nous n'avons pas de projets spécifiques de développement sur ces activités. Les fameux plots dont je vous ai parlé relèvent des marchés publics. Ce sont donc des processus lents dans ce type de logique de marché. Donc nous préférons vraiment mettre l'accent sur les recharges électriques
JDH : Votre entreprise a des débouchés à l'international. Quelques chiffres rapidement?
Hervé Borgoltz : C'est très simple, 70% de notre CA est réalisé à l'international. Et nous sommes présents dans 33 pays. Notre levée de fonds nous permettra d'aller plus loin dans cette direction. Nous sommes leader européen sur les recharges rapides.
JDH : Quelques mots sur vos marges actuelles?
Hervé Borgoltz : Nous sommes déjà à l'équilibre opérationnel.
JDH : A combien est évalué votre marché d'ici 2020?
Hervé Borgoltz : Le marché mondial est évalué à 1 milliard d'ici 2023
JDH : Pour finir, une question plus personnelle... Quel entrepreneur auriez-vous rêvé d'être?
Hervé Borgoltz : Moi-même déjà! Car j'adore ce que je fais. Mais j'avoue que j'ai une admiration pour Steve Jobs, ce qu'il a fait...
JDH : Un entrepreneur iconoclaste! Avez-vous vu le film?
Hervé Borgoltz : Oui, et j'ai lu le livre. Sur le premier Apple, Jobs voulait une alimentation intérieure. Son ami qui travaillait pour lui a dit que ce n'était pas possible. Jobs l'a viré et a trouvé le moyen de mettre sur son ordinateur une alimentation interne. Ce qui a révolutionné l'ordinateur. Je ne dis pas que je virerai un ami... ni qu'il a bien fait de l'avoir viré... Car de toutes façons je ne travaillerai pas avec un ami. Mieux vaut ne pas mélanger affaires et amitié. Mais quel génie d'avoir pensé à internaliser l'alimentation!
JDH : Je vois que vous êtes un passionné de tout ce qui est alimentation électrique! Je vous souhaite bon courage et bonne chance pour la suite! Et vous remercie au nom de nos lecteurs
