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Nicolas Sarkozy : en visite chez "la France qui souffre"

Article du 19/12/2006
Le ministre de l'Intérieur avait choisi les Ardennes, une région durement frappée par les difficultés économiques, pour organiser hier soir une réunion publique sur le thème "Discours à la France qui souffre". Avec une phrase leitmotiv : "ici, ce n'est pas la France qui brûle des voitures. Mais ce n'est pas parce qu'ils ne brûlent pas de voitures qu'on ne doit pas s'occuper d’eux." Et le choix du lieu n'était pas anodin. La région des Ardennes a subi de plein fouet les fermetures d’usines et les délocalisations. Le chômage y atteint 13 %. La fragilité de la situation économique des Ardennes a laissé des traces dans les votes, selon le ministre, avec "41 % pour les extrêmes au premier tour de l'élection de 2002 et 62 % pour le non à la Constitution européenne". "Je suis venu comprendre pourquoi des gens sont tellement en colère qu'ils votent pour Le Pen ou pour l'extrême-gauche", a expliqué le leader politique.

Devant plus de 4 000 personnes réunies à Charleville-Mézières, Nicolas Sarkozy a réaffirmé son souhait d'"une politique qui n'oppose ni les territoires ni les Français, qui ne joue pas les jeunes contre les vieux, les services contre l'industrie, la nouvelle économie contre l'ancienne, mais qui prenne la France comme un tout, qui utilise toutes les ressources, toutes les forces, toutes les énergies, qui ne laisse rien perdre, qui n'abandonne pas une seule personne, pas un seul territoire". Le leader de l'UMP fait donc de la "capitulation sociale" un nouveau thème de la campagne électorale.

Voici les thèmes principaux abordés à Charleville-Mézières.



Sur l’emploi :

Nicolas Sarkozy est revenu sur les 35 heures qui ont selon lui "freiné les salaires et le pouvoir d'achat". "Si demain je suis élu président de la République, mon problème ne sera pas de réduire le temps de travail, mais d'augmenter les salaires et le pouvoir d'achat", a-t-il assuré.



Sur les sans-abri :

Le président de l'UMP a réaffirmé son souhait de travailler en faveur de l'hébergement social. "Je veux si je suis élu président de la République que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid." "Le droit à l'hébergement, c'est une obligation humaine. Si on n'est plus choqué quand quelqu'un n'a plus un toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s'en trouvera remis en cause", a ajouté Nicolas Sarkozy.



Sur la monnaie unique :

Concernant la monnaie européenne, Nicolas Sarkozy a considéré "la surévaluation de l’euro par rapport au dollar (comme) est une erreur économique grave". "Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu'on ira les faire fabriquer aux Etats-Unis. Il n'y a pas un pays au monde où la monnaie ne soit pas un instrument de politique économique au service de la croissance et de l"emploi", a exprimé Nicolas Sarkozy lors de la réunion publique à Charleville-Mézières. "Nous avons fait l'euro pour agir, pas pour subir. Nous avons fait l'euro pour mettre le travail européen en mesure de relever le défi de la mondialisation, non pour l'étrangler."

L'homme politique a dénoncé le "refus du dialogue" de la Banque centrale européenne, comme l'avait fait il y a une semaine la candidate socialiste, Ségolène Royal, suite au relèvement des taux directeurs de la BCE. "On ne peut pas continuer à se préoccuper d'une inflation que la concurrence a fait disparaître sans se préoccuper du chômage, du pouvoir d'achat et de la croissance."



Sur l'affaire de malversation présumée dans la liquidation du sous-traitant automobile Thomé-Génot :

Durant sa journée, Nicolas Sarkozy a rencontré quelques acteurs de l'économie locale et a rappelé la "défense du capitalisme familial et patrimonial" face au "capitalisme des fonds de pension dont on connaît ni la nationalité, ni les intentions". "Je suis libéral, mais j'ai la force de dire qu'il y a des dérives de la finance qui ne sont pas acceptables.(…)"

La polémique née autour de la mise en liquidation le 24 octobre dernier du sous-traitant automobile Thomé-Génot qui employait 300 personnes a été soulevée. "Notre pays doit s'organiser pour détecter et empêcher d'agir des actionnaires qui, comme chez Thomé-Genot ou chez Metaleurop dans le Nord, ne sont pas des entrepreneurs mais des voyous. (…) Je n'accepte pas que des patrons voyous restent impunis, que des rémunérations exorbitantes, des primes injustifiées, des stock options réservés à quelques uns, des parachutes en or puissent être accordés à ceux qui ne le méritent pas."



Sur l’agriculture :

Nicolas Sarkozy a également visité un lycée agricole à Rethel. L'occasion pour lui d'expliquer sa volonté de revoir la Politique agricole commune (PAC) avant la date limite de 2013. "Il est essentiel que l'agriculture européenne puisse concurrencer l'agriculture américaine."



Sur Jacques Chirac :

"Grâce au quinquennat de Jacques Chirac, nous avons cessé de capituler face à la délinquance, au déclin industriel, à l'immigration non maîtrisée, à l'endettement public."



Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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