Le CES de Las Vegas se termine et d'année en année, ce sont des innovations de plus en plus étonnantes qui sont présentées. Petit à petit la grand messe de l'automobile se déplace de Paris, Genève ou Détroit à Las Vegas, avec les voitures connectées et autonomes. Ce fut cette fois à NVidia de présenter sa voiture connectée. Même si Tesla se heurte à de sérieuses difficultés financières, l'entreprise d'Elon Musk aura au moins permis aux autres constructeurs de se remettre en question et de franchir un cap.
Dans mon livre "la crise jusqu'à quand?", paru en 2012, j'avais indiqué que la prochaine vague d'innovations allait être déterminante pour la sortie de crise. En parlant de vague d'innovations, je me basais sur la très célèbre théorie de Joseph Schumpeter (1883-1950) selon laquelle les innovations arrivaient par "grappes" tous les 25 ans environ, et se propageaient d'un secteur à l'autre. Innovations à l'origine de "destruction créatrice" puisque détruisant certains emplois pour en créer d'autres.
La progression de l'intelligence artificielle nous a fait entrer, me semble-t-il, depuis quelques années, dans un monde où l'innovation devient permanente. Finies les grappes d'innovations de Schumpeter et place à un continuum d'innovations en perpétuelle progression.
Réalité virtuelle, objets connectés, robotique, voitures autonomes, biotechnologies, nanotechnologies... Il n'y a plus une vague d'innovations mais une innovation permanente. C'est un nouveau paradigme économique qui est né ces dernières années, avec à la base, bien sur l'internet. Du coup, ce sont des pans entiers de métiers qui disparaissent ou vont disparaitre. Lorsque les voitures seront totalement autonomes, combien restera-t-il de chauffeurs? Certes il y aura toujours de nouvelles formes d'emplois qui seront créés mais seront-ils suffisants pour compenser la perte d'emplois peu qualifiés? Pas évident... Dans ces conditions, un chômage de masse perdurera sur le long terme et ce n'est pas pour rien que les dirigeants politiques de plusieurs pays songent à mettre en place le revenu universel...
On comprendra que la Nasdaq n'en finit plus de monter. Aujourd'hui l'indice vedette des technologiques américaines n'est plus à appréhender comme un simple indice boursier mais comme le reflet qui cristallise ce nouveau paradigme attestant la mort de la théorie de Schumpeter.
Jean-David Haddad
Rédacteur en Chef
Francebourse.com
