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Vœux : Jacques Chirac présente des vœux – programme

Article du 04/01/2007
Des propositions concrètes. Les vœux de Jacques Chirac ce matin devant les Forces vives de la Nation ressemblaient davantage à un programme électoral qu’à un discours de fin de mandature. « La France est une grande puissance : la cinquième du monde. Un pays qui a su mener des réformes sociales majeures, créer un million d’entreprises en cinq ans, redresser ses finances publiques et, depuis deux ans, réduire sa dette », a rappelé le Président de la République.
« Nous avons, en réalité, trois enjeux majeurs : parachever la construction d'un nouveau modèle social français. Faire de la participation un véritable projet de société. Faire de la France le champion de la prochaine révolution industrielle, celle du développement durable. » Le ton est donné.

Entreprises :
Et c’est sur l’économie que le président de la République a insisté, dévoilant ses objectifs pour le prochain quinquennat. Premières concernées, les entreprises. Jacques Chirac a lancé l’idée de ramener l’impôt sur les sociétés de 33 % à 20 % en cinq ans « pour conserver nos entreprises et en attirer d’autres ». A 33 % actuellement, l’impôt sur les sociétés (IS) en France est de huit points supérieur à la moyenne européenne.
« Les entreprises qui distribuent autant à leurs salariés sous forme de participation ou d’augmentations de salaires qu’à leurs actionnaires devraient bénéficier d’un taux d’impôt sur les sociétés réduit, de l’ordre de 10 % », a précisé le Chef de l’Etat.
Dans la même veine, il a suggéré que les fonds d’investissement qui revendent une entreprise reversent aux salariés une part de la plus-value réalisée, « par exemple 20 % ».
Concernant la question du pouvoir d’achat, Jacques Chirac a mentionné son désir de dynamiser la participation des salariés dans les entreprises « vertueuses ». « La participation, c’est une question de justice : les salariés doivent bénéficier d’une partie des profits qu’ils ont contribué à créer par leur travail. Gardons-nous des faux débats : la participation n’est pas un substitut aux salaires, mais une source supplémentaire de revenu. » « La participation, l’épargne salariale, sont enfin des instruments majeurs pour garantir la stabilité de nos grandes entreprises : alors que leur capital est détenu à plus de 40 % par des fonds étrangers, c’est une arme puissante et nécessaire face au risque d'OPA hostiles. »
« Dans le même esprit, il faut faciliter le rachat des entreprises par les salariés. Cela passe par des incitations fiscales, par une réglementation plus favorable, et par la création d’un fonds d’intervention de la Caisse des dépôts pour investir aux côtés des salariés », a estimé le Chef de l’Etat.

Emploi :
Jacques Chirac s’est félicité de la réduction du taux de chômage, « à son niveau le plus bas depuis un quart de siècle ». Il a également soulevé dans son discours la création d’une sécurité sociale professionnelle. « Face au chômage, il ne suffit pas d’être indemnisé, il faut disposer de compétences actualisées en permanence. »
L’idée : fusionner l’UNEDIC et l’ANPE. Dans la pratique, les demandeurs d’emploi n’auraient plus qu’un seul interlocuteur pour tout ce qui concerne leur parcours professionnel. Une seule institution gérée par les partenaires sociaux s’occuperait du « versement des allocations chômage, à l’accompagnement personnalisé pour la recherche d’emploi, l’aide à la mobilité professionnelle et la formation tout au long de la vie ». Cette réforme, depuis longtemps dans les cartons, permettrait à la fois de simplifier le dialogue et la gestion des allocations chômage, ainsi que de réaliser des économies.
Jacques Chirac en a également profité pour mettre le doigt sur les règles qui régissent les relations entre syndicats et gouvernement et qui auraient, selon lui, besoin d’être dépoussiérées.

Environnement :
Les préoccupations environnementales n’auront pas non plus échappé au Président de la République. « Nous devons prendre maintenant le tournant de la ‘nouvelle nouvelle économie’, celle du développement durable. » « Avec le réchauffement climatique, nous serons peut-être obligés de renoncer au pétrole avant même qu’il ne soit épuisé », a t-il averti. « Il est capital de développer les énergies sans gaz à effet de serre, les biocarburants qui ouvrent des perspectives immenses à notre agriculture et à notre forêt. »
Jacques Chirac a profité de l’occasion pour relancer le débat sur la « taxe carbone » sur les produits en provenance de pays refusant de s’engager en faveur du régime qui succèdera au protocole de Kyoto en 2012. Et pour redonner un élan à la filière nucléaire.
Autre thème bien d’actualité : la fusion entre Suez et GDF qui reste « stratégique pour la France et l’Europe » tout en défendant la filière nucléaire et l’énergie solaire.

Education :
Autre sujet : augmenter le budget de l’enseignement supérieur destiné aux étudiants de 30 %. « Nous avons créé les conditions pour hisser l’université française aux meilleurs standards internationaux, a relevé Jacques Chirac, dans le vif souvenir de la crise du CPE au printemps dernier. Nous devrons en faire une priorité budgétaire des cinq prochaines années, pour consacrer à nos étudiants autant que le font les grandes nations, soit 30 % de plus qu’actuellement. »

C’est finalement à un discours programme auquel ont assisté une partie du gouvernement et plusieurs centaines de représentants des syndicats, du patronat et d’associations. Quoique rejetant à la fois les « idéologies » de la gauche et le « tout libéral », Jacques Chirac ne devrait toutefois pas se prononcer sur une éventuelle candidature avant quelques semaines.
Ce discours a logiquement été plutôt bien accueilli par les représentants du Medef, Laurence Parisot soulignant la « bonne direction » qui avait été lancée par Jacques Chirac. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et Jean-Claude Mailly, de FO, ont en revanche critiqué l’annonce de la fusion entre UNEDIC et ANPE.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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