Les images des centaines de litres de lait déversés dans les égouts en raison de la surproduction nationale et des quotas européens restent encore dans les mémoires. La récente annonce du renchérissement du prix du lait laisse aujourd’hui entrevoir une sortie de crise pour la filière de production de lait.
La tonne de lait se négocie désormais autour de 270 euros contre 276 euros en moyenne en 2005, 309 euros en 2001 et 289 euros en 1999. À ce prix, se rajoute une aide directe au producteur versée par la Commission européenne. Depuis 2003, cette subvention permet de compenser la faiblesse des cours du lait.
Au premier trimestre 2007, le prix du lait devrait donc augmenter de 3,71 euros pour 1 000 litres. La raison principale : la maîtrise de la production laitière. La France produit désormais moins que ses quotas. En 2006, la collecte a été inférieure de 2,4 % à celle de 2005 avec 22,7 milliards de litres selon l’Office des élevages. A cela s’ajoutent des facteurs conjoncturels : la sécheresse de juin-juillet 2006 a fortement réduit les rendements français et les modifications de la politique laitière allemande pèsent sur le marché européen.
Mais surtout, la demande mondiale a été relativement soutenue en 2006. Or, la production laitière mondiale augmente de 1 à 2 % par an, ce qui n'est plus suffisant pour satisfaire la demande tirée par la Chine et l'Inde. Yaourts et fromages continuent leur progression pendant que le lait liquide stagne, le beurre et la poudre reculent.
En France, la consommation de fromage reste stable à 25 kg par habitant et par an. En Allemagne, elle connaît une croissance de 2 % alimentée par un pic de consommation de pizzas et donc de fromages à pizza.
