PSA : après une année 2006 bien terne, Christian Streiff vise le « Cap 2010 »
Article du 07/02/2007
PSA Peugeot Citroën publiait ce matin ses résultats annuels pour 2006.
Première constatation : dans un marché automobile européen atone, le constructeur automobile n’a pu enrayer la baisse de ses ventes. Les ventes mondiales se sont repliées de 0,7 % en 2006 avec 3,366 millions de véhicules vendus. Le bénéfice net perd donc 82,9 % à 176 millions d’euros contre 1,029 milliards d’euros en 2005.
Selon le groupe, l’évolution des volumes de production, l’impact sur les coûts de fabrication des normes anti-pollution et la hausse des prix des matières premières ont eu en 2006 « un impact fortement négatif sur la marge opérationnelle » de Peugeot et Citroën.
Cette dernière recule à 2 % du chiffre d’affaires (contre 1,7 % attendu), contre 3,4 % un an plus tôt. Le résultat opérationnel s’établit à 1,119 milliard d’euros contre 1,940 milliard en 2005 (- 42,3 %), pour un chiffre d'affaires en légère hausse de 0,6 % à 56,594 milliards d'euros contre 56,267 milliards.
Peugeot espère relancer ses ventes cette année en proposant de nouveaux véhicules et une gamme rajeunie, ce malgré un « environnement fortement concurrentiel ».
Le nouveau président du directoire de PSA, entré en fonctions hier, Christian Streiff, a annoncé un plan d’action baptisé « Cap 2010 » centré sur « la qualité, les coûts, le produit, l’international », selon un communiqué.
Rajeunir la gamme de véhicules et simplifier l’organisation du groupe
Le groupe estime qu’une « nouvelle étape dans le rajeunissement des gammes (...) combinée avec la montée en puissance des modèles lancés courant 2006, doit permettre au groupe de retrouver la croissance de ses volumes en Europe ». La sortie des nouveaux fourgons compacts Peugeot Expert et Citroën Jumpy, de la C4 Picasso, est donc attendue tout comme l’élargissement de la gamme 207 et les nouveaux 4x4 Peugeot 4007 et Citroën C- Crosser.
Hors Europe, il « poursuivra sa dynamique de croissance, notamment grâce aux lancements de nouveaux modèles par les deux marques ». PSA pourrait notamment se pencher sur une entrée sur le marché américain.
PSA table donc sur « une amélioration progressive du mix produit » pour se refaire une santé en 2007.
Autre évolution majeure : Christian Streiff a déclaré que le groupe devait simplifier son organisation pour accélérer le lancement de ces nouveaux produits. « La qualité, c’est pour moi le chantier de la décennie. La direction qui s’installe va avoir l’obsession de la productivité et du résultat à tous les échelons. (…) Il faut réduire drastiquement les coûts et les délais des nouveaux lancements », a précisé le nouveau dirigeant.
Après une année difficile donc, marquée par la fermeture en septembre dernier de l’usine britannique de Ryton, la réduction de l’appel à l'intérim et le non remplacement des employés partis en retraite, l’emploi reste une question cruciale. Christian Streiff a précisé lors d’une conférence téléphonique que « le gel des embauches mis en place il y a six mois par Jean-Martin Folz (était) maintenu ».
Concernant la filiale Faurecia, la marge opérationnelle de l’équipementier a baissé de 74 % à 69 millions d'euros. Il ne semble pas que PSA ait l’intention de se désengager de Faurecia, dont il détient 71,33 % du capital. « La situation financière de Faurecia est tendue mais est assurée pour les prochaines années (...) l’ensemble du processus de restructuration n’est pas terminé », a précisé Christian Streiff ce matin.
De plus amples détails sur l’évolution de la stratégie de PSA Peugeot Citroën devraient être communiqués mi-mai.
