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EADS : Des turbulences au décollage

Article du 21/02/2007

Mnemo : EAD

On attendait le fameux plan Power8, prévu par l’ancienne direction et repris par Louis Gallois. C’est finalement l’annonce de son report sine die qui est tombée hier, faute d’accord au sein du conseil de surveillance d’EADS, la maison mère d'Airbus, sur la répartition de la charge de travail du futur A350 XWB entre les sites allemands et français.
Le 18 janvier dernier, lors d’une première présentation des résultats financiers d’Airbus, le nouveau patron, Louis Gallois, semblait confiant. « Airbus doit devenir plus global, plus intégré, plus rapide, plus efficace et travailler plus étroitement avec ses sous-traitants. Cela nous demandera des années, car notre plan Power8 n’est pas seulement un programme de réduction des coûts mais une complète ¬restructuration de l’organisation industrielle de l’entreprise ».
« Ce plan prend en compte tous les aspects de notre société afin de la rendre plus rationalisée, plus intégrée, plus efficace et plus productive. Power8 est la condition de notre réussite et de notre rentabilité à l’avenir et nous permettra de servir encore mieux nos clients », ajoutait-il.
Avertissant que « ces réorganisations seraient, certes, dures, mais justes et équitables entre les différents pays (France, Allemagne, Espagne et Angleterre) liés à Airbus ».
Un optimiste mis à mal hier par des divergences franco-allemandes révélées au grand jour. Les actionnaires français et allemands ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la répartition industrielle du futur long-courrier A350.

Des clivages nationaux

Le gouvernement allemand est bien décidé à protéger les quelque 21 000 salariés et les sept sites que compte Airbus en Allemagne, allant jusqu’à menacer de rompre des contrats de défense avec la maison mère EADS si l’Allemagne n’était pas traitée de façon équitable dans le plan d’assainissement.
Hier matin, Dominique de Villepin confirmait sur RTL le chiffre de 10 000 suppressions d’emplois même si la proximité de l’élection présidentielle française rend toute annonce de suppressions d’emplois massives délicate. « Nous avons posé une règle claire : il doit être trouvé une solution pour chacun; pas de licenciement sec dans cette entreprise. Chaque site doit trouver sa place et sa vocation », a précisé le Premier ministre français.
De ce côté du Rhin, « le gouvernement fait entière confiance aux dirigeants, notamment M. (Louis) Gallois, à l’ensemble des dirigeants, pour trouver un juste équilibre entre la nécessité de relever les grands défis industriels et technologiques de demain et d’intégrer la dimension humaine et sociale », a déclaré Jean-François Copé devant le conseil des ministres.
« Chacun est dans son rôle. C’est au conseil d’administration de prendre et d’acter les orientations qui s’imposent », mais « il est vrai aussi que l’Etat français est actionnaire, et donc il est assez légitime qu’il soit attentif à l’ensemble des composantes de ce plan », a-t-il ajouté.
Depuis la création d’EADS en 2000, la parité franco-allemande a été respectée au sein du capital du groupe d’aéronautique, de défense et d’espace, avec d’une part l’Etat français (15%) et Lagardère (7,5%) et de l’autre DaimlerChrysler (15%) et depuis peu un groupe de financiers privés et publics allemands (7,5%).
Arnaud Lagardère, co-président du conseil de surveillance d’EADS, a déclaré dans un entretien au Monde que la partie française serait intraitable dans la défense des intérêts français dans le dossier Airbus. « Arrêtons aussi l’hypocrisie de dire que ce sont les actionnaires qui bloquent le dossier sur cette question des transferts de production. S’ils ne le faisaient pas, cela bloquerait ailleurs, au niveau des syndicats et des Etats ».
Quid du Plan Power8 ? « C’est vrai que ce n’est pas facile de boucler un plan qui est exigeant. A la fois, être fidèle au développement industriel de cette grande entreprise et faire en sorte que l’A350 puisse être réalisé dans les meilleures conditions. Mais en même temps, ajuster les besoins de l'entreprise ce qui implique des mesures en termes d'emplois qui sont difficiles », expliquait Dominique de Villepin.
« Il sera mis en oeuvre (...) dans l’équité sur tous les sites, mais avec la seule ambition de faire en sorte qu’Airbus redevienne très vite la première entreprise aéronautique mondiale », a renchéri François Copé, le porte-parole du gouvernement.
La question sera en outre au centre de la réunion vendredi entre le président frnçais Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel, à Meseberg près de Berlin.

De nouvelles commandes malgré tout

Malgré tout, le carnet de commandes de l’avionneur européen reste au beau fixe.
Bristish Airwys viendrait de commander quatre A320 supplémentaires, selon un communiqué d’Airbus. La compagnie aérienne britannique possède déjà 66 Airbus, auxquels s’ajoutent des commandes fermes pour 14 appareils supplémentaires, souligne Airbus. Mais British Airways a également commandé quatre Boeing 777, aux dépens de l’A330.
Les forces armées des Emirats arabes unis viennent de signer un protocole d’accord pour trois Airbus A330 version ravitailleur.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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