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Allemagne : La patience a ses limites

Article du 25/10/2007

Alors qu’il s’apprête à paralyser à nouveau le trafic ferroviaire, le syndicat GDL des conducteurs de trains voit son capital de sympathie auprès de la population s’éroder et les responsables politiques l’accusent de saper la paix sociale en Allemagne.
Compréhensifs au départ, les Allemands commencent en effet à perdre patience à la veille de cette quatrième mobilisation en un mois. Selon un sondage réalisé pour le compte du magazine Stern, à paraître aujourd’hui, ils sont 45 % à soutenir les conducteurs de trains. Ils étaient encore 55 % dans ce cas début octobre.
Le comportement fantasque du patron du syndicat GDL, Manfred Schell, ne fait rien pour calmer les esprits. La semaine dernière, le leader syndical avait abruptement décidé de partir pour trois semaines en cure de repos, à la veille d’une grève. Le tabloïd Bild s’était empressé de publier des photographies du syndicaliste se rendant en jogging à ses séances de remise en forme, et de persifler sur son train de vie, notamment sa passion pour les belles voitures.
Mais au-delà du problème d’image de son leader, GDL suscite désormais l’agacement des responsables politiques. Même le patron de la banque centrale allemande (Bundesbank) a mis son grain de sel : « Nous appelons à la responsabilité des deux parties pour la stabilité des prix », a dit Axel Weber. Ce qui signifie, dans le jargon des banquiers centraux, qu’il espère un accord salarial modéré pour ne pas nourrir l’inflation.
Pourtant, les discussions entre GDL et la compagnie Deutsche Bahn sont au point mort. Le gouvernement d’Angela Merkel reste discret, se retranchant derrière le principe de « l’autonomie des partenaires sociaux ».
GDL revendique des hausses de salaires substantielles pour les conducteurs (jusqu’à 31 % de hausse) et surtout une convention collective distincte de celle des autres salariés. Les conducteurs de train remettent en cause le fonctionnement traditionnel des négociations salariales à l’allemande, qui veut que de grands syndicats de branche négocient au sommet avec le patronat sur le sort des centaines de milliers de salariés.
Ce modèle, qui garantit une paix sociale rarement troublée, est actuellement remis en cause par la fonte du nombre d’adhérents des grands syndicats, au profit d’organisations corporatistes et plus virulentes comme GDL.

Francebourse.com, avec AFP

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