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Social : Améliorer la gestion et la prise en charge du handicap

Article du 10/06/2008
Aujourd’hui, se tient la Conférence nationale du handicap à Paris. Une première du genre. Objectif : dresser un bilan de la loi de 2005 et lever les obstacles encore nombreux à l’accueil et à l’intégration des handicapés, notamment dans l’emploi.
Prévu par la loi Handicap du 11 février 2005, qui avait fixé des règles ambitieuses en matière d’accessibilité, scolarisation ou emploi, ce rendez-vous est très attendu par les associations représentant quelque 5 millions de personnes handicapées. Si elles reconnaissent pour la plupart l’importance de la loi de 2005, qui a notamment créé une « prestation de compensation du handicap » permettant de financer les aides à l’autonomie, les associations regrettent la lenteur dans l’application des textes.
Un sondage réalisé fin mai par l’Ifop auprès de 400 adhérents de l’APF (association des paralysés de France) montre que les trois-quarts d’entre eux estiment n’avoir perçu aucun changement dans leur vie quotidienne, sauf dans l’accessibilité des lieux publics et des transports. Une majorité a même ressenti une dégradation dans le domaine des ressources et du pouvoir d’achat.
Fait rarissime, plusieurs milliers de personnes handicapées sont descendues dans la rue à Paris le 29 mars dernier pour exiger « un revenu d’existence décent » au moins égal au Smic pour les « centaines de milliers » de personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler et vivent au-dessous du seuil de pauvreté (817 euros par mois pour une personne seule).
Le gouvernement actuel veut s’atteler à la tâche et vient de lancer des pistes pour repenser la prise en charge de la dépendance qui affecte une partie des handicapés.

Lutter contre les dépendances

Ce matin, Nicolas Sarkozy qui présidait l’ouverture de la conférence a annoncé un « plan de création de places » pour personnes handicapées prévoyant la construction de « 50 000 places nouvelles » en cinq ans. « Actuellement, il y a 15 000 enfants et 12 000 adultes sur des listes d’attente », a déclaré le président de la République, relevant que « des familles sont obligées d’aller (trouver des places d’accueil) en Belgique ». « C’est un scandale », a-t-il dit.
« Ces 50 000 places sont un effort indispensable pour ne plus laisser les parents dans la crainte de mourir » sans savoir ce que deviendront leurs enfants handicapés, a estimé Nicolas Sarkozy.
Ce plan devra également s’adresser aux adultes les plus lourdement handicapés. « Je tiens particulièrement à ce qu’un grand nombre de places d’accueil (soient consacrées) aux pathologies lourdes », a-t-il souligné.

Favoriser l’emploi

Le président de la République a également annoncé une réforme de l’Allocation adulte handicapé (AAH), « attribuée parfois de manière arbitraire » et « inadaptée » à ceux qui peuvent travailler. L’AAH doit devenir, a indiqué le président de la République, « un tremplin pour les personnes handicapées qui peuvent travailler ».
« Je souhaite
, a-t-il dit, que toute demande de perception de l’AAH soit l’occasion pour la personne concernée de bénéficier d’un examen non plus seulement de ses incapacités, mais aussi de ses capacités, et donc de son employabilité ». La personne reconnue capable de travailler « bénéficiera automatiquement de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé » et aura ainsi accès aux « aides nécessaires à son insertion professionnelle ».
L’emploi reste encore difficilement accessible. « Aujourd’hui, 23 000 entreprises ne recrutent aucun travailleur handicapé », a récemment regretté la secrétaire d’Etat à la solidarité Valérie Létard.

Faciliter la scolarisation

La scolarisation des enfants handicapés est un autre point fort de la mobilisation des associations. La loi de février 2005 fait obligation aux établissements scolaires d’accueillir les enfants handicapés que leurs parents souhaitent voir intégrés en milieu ordinaire. Ce droit, que Nicolas Sarkozy affirme « opposable », est mal appliqué, disent les parents, faute d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) et d’enseignants « référents » en nombre suffisant et bien formés.
A la rentrée 2007, 32 000 enfants étaient accompagnés, quelques heures par semaine ou à temps complet, par un AVS et 22 700 l’étaient dans le cadre d’un établissement spécialisé, selon le ministère. 160 000 enfants handicapés sont inscrits dans l’école de leur quartier (20 % de plus qu’en 2005).

Francebourse.com, avec AFP

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