Zentiva, le plus grand laboratoire tchèque, est à vendre. Le groupe financier tchèque PPF, propriétaire du premier assureur national Ceska Pojistovna, est déjà en lice avec une offre de 950 couronnes tchèques par action.
La surprise est venue du français Sanofi-Aventis puisque que le groupe pharmaceutique a proposé une contre-offre valorisant Zentiva 1,65 milliard d’euros, soit une prime de 10,5 % par rapport au prix proposé par PPF. Sanofi-Aventis, numéro quatre mondial du secteur, propose 1 050 couronnes par action, soit une prime de 14,6 % par rapport au cours de Zentiva (916 couronnes), la veille de l’annonce de PPF. Cette offre porte « sur l'intégralité des actions émises et en circulation composant le capital social de Zentiva à un prix de 1 050 couronnes tchèques » en numéraire, explique Sanofi-Aventis. Elle « valoriserait Zentiva à 40 043 millions de couronnes tchèques (1,655 milliard d’euros), sur la base de 38 136 230 actions émises à la fin de l’année 2007 », ajoute-t-il.
L’opération qui pourra être initiée par Sanofi ou une de ses filiales devrait prendre « la forme d’une offre publique », selon le communiqué. Elle devrait être assortie « d’une condition de seuil de réussite » garantissant à Sanofi plus de 50 % des actions et des droits de vote de Zentiva à la clôture.
Sanofi prévoit par ailleurs d’étendre l’offre aux actions détenues sous forme de certificats de dépôts internationaux, (Depositary Receipts, GDRs).
Le laboratoire français a 15 jours pour soumettre son offre à la Banque centrale tchèque, a précisé à l’AFP un porte-parole.
Cette annonce a été plutôt bien accueillie à Paris. Zentiva pourrait constituer une tête de pont intéressante pour le développement de Sanofi-Aventis en Europe de l’Est et en Turquie. Zentiva, qui a racheté 75 % de la société turque Eczacibasi Generic Pharmaceuticals, a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires de 16,67 milliards de couronnes (665 millions d’euros) et un bénéfice net de 1,41 milliard de couronnes (56,3 millions d’euros). Ce dernier, en baisse de 36 %, a été surtout affecté par les frais dus au rachat du turc.
