L'inflation en hausse de 3,6% sur un an, record depuis 17 ans

Les prix à la consommation en France étaient en hausse de 3,6% sur un an en juin, un record depuis près de 17 ans, principalement à cause des produits pétroliers mais aussi des produits frais et du tourisme, a annoncé l'Insee mercredi.

En juin, l'indice des prix à la consommation des ménages a augmenté de 0,4% sur un mois contre 0,5% en mai, et de 3,6% sur un an contre 3,3% le mois précédent.

La hausse des prix est à son sommet "depuis juillet 1991, quand elle avait atteint 3,9%", a-t-on indiqué à l'Insee.

En juin, hors tabac, l'indice était également en hausse de 0,4% et de 3,5% en glissement annuel.

En revanche, l'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste mesurée, à +0,2% en juin et 2,0% sur un an.

La hausse de l'indice en juin "provient du renchérissement des produits pétroliers et, dans une moindre mesure, de la hausse saisonnière des prix des produits frais et des autres services, notamment ceux liés au tourisme", commente l'Insee.

L'indice des prix de l'alimentation a augmenté de 0,2% le mois dernier (+5,5% sur un an) et celui des produits frais de 1,6% (+3,7% sur un an).

Le renchérissement des fruits frais est saisonnier (+7,1% en juin, +2,5% sur un an), indique l'Insee, qui note que, hors produits frais, l'indice des prix de l'alimentation est stable.

Les prix des produits de grande consommation dans la grande distribution sont restés stables en juin mais enregistrent tout de même une hausse de 5,3% sur les douze derniers mois.

L'indice des prix de l'énergie s'est lui accru de 3,5%, après une hausse de +4,2 % le mois précédent. Il traduit la hausse des prix des produits pétroliers (+5,4%), les prix des combustibles liquides progressant de 7,6% (après +9,5% en mai) et ceux des carburants de 5,2% (après +4,8% en mai).

Sur un an, les prix sont en hausse de 18,8% pour l'énergie, de 28,0% pour les produits pétroliers, de 23,1% pour les carburants et de 58,5% pour les combustibles liquides.

Les prix des produits manufacturés sont de leur côté stables (+0,2% sur un an).

"Si l'on admet que ces marchés vont rester tendus en raison de la vigueur de la demande et de l'inélasticité à court terme de l'offre, il faut se faire à l'idée que l'inflation va demeurer durablement élevée", commente Nicolas Bouzou, économiste d'Asterès.

Pour lui, avec une inflation à 3,6%, la consommation devrait rester "en berne" avec une perte du "pouvoir d'achat des salariés nette", même si cette forte hausse de prix est "une bonne affaire pour les agents économiques endettés".