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Rachida Dati : La révélation UMP de cette campagne

Article du 29/05/2007
On la dit volontaire et travailleuse, engagé et combative, fonceuse et ambitieuse. La nouvelle Garde des Sceaux et ministre de la Justice du gouvernement Fillon a marqué cette campagne présidentielle par ses apparitions médiatiques. La porte-parole de Nicolas Sarkozy s’est véritablement révélée durant ces quelques mois.
Pourtant rien ne prédisposait cette quadragénaire à une telle exposition et désormais de telles responsabilités.

L’ascenseur social : la preuve par l’exemple

Rachida Dati est la deuxième d’une famille de douze enfants, fille d’un ouvrier marocain et d’une mère algérienne qui ne sait ni lire ni écrire. Elle grandit dans une HLM d’un quartier de Chalon-sur-Saône.
Très jeune, Rachida Dati travaille : comme vendeuse de cosmétiques au porte-à-porte, puis comme vendeuse à Prisunic, aide-soignante dans une clinique de Dijon. Ces petits boulots lui permettent de payer ses études mais aussi l’éducation des ses petits frères et sœur à la mort de sa mère.
A Chalon-sur-Saône, Rachida Dati, pourtant élevée dans la tradition musulmane fréquente un institut pour jeunes filles de la bourgeoisie provinciale encadré par des religieuses. Elle fait ensuite ses études supérieures à Dijon puis à Paris où elle obtient deux maîtrises en sciences économique et en droit public et intègre l’Institut supérieur des affaires. Ce n’est qu’en 1999, après avoir commencé une carrière professionnelle dans l’audit et le contrôle de gestion dans de grandes entreprises comme Matra ou la Lyonnaise des Eaux et occupé un poste de conseillère technique à la direction juridique du Ministère de l’Education nationale, et sur les conseils de Simone Veil, qu’elle obtient le diplôme de l’Ecole nationale de la magistrature.
Rachida Dati est ensuite auditrice de justice au tribunal de grande instance de Bobigny, juge-commissaire aux procédures collectives au tribunal de Péronne (1999), puis substitut du procureur de la République à la section financière du tribunal de grande instance d’Evry (2000).

Forcer le destin

Si Rachida Dati doit son évolution professionnelle à ses capacités intellectuelles, elle la doit aussi à sa pugnacité. L’anecdote est révélatrice : depuis son adolescence, la jeune femme collectionne les noms de personnalités qu’elle entrevoit dans les journaux et leur écrit, inlassablement. C’est en forçant ainsi le destin que Rachida Dati, 20 ans, se fait inviter à une réception donné à l’ambassade d’Algérie à laquelle est convié Albin Chalandon, ancien PDG d’Elf, devenu ministre. Sa personnalité ne le laissera pas indifférent.
En 1989, elle rencontre Jean-Luc Lagardère lors d’un gala où sa sœur est récompensée. Il financera son MBA.
Ainsi de suite. Jaques Attali, qui la fait rentrer au sein du conseil d’administration de son ONG PlaNet Finance, dira même d’elle : « Rachida Dati est une femme très rare. Fragile, sincère, intègre, inconsciente de sa propre valeur, infiniment dévouée aux autres, dans une extrême simplicité. Un de ces êtres d’exception, qui transforme le monde par leur présence et dont on se félicite d’avoir la chance d’en croiser au moins une fois dans une vie ». Bien bel hommage.
C’est donc tout naturellement que Rachida Dati a un jour écrit à Nicolas Sarkozy. En 2002, elle lui propose tout bonnement ses services. Il accepte. Rachida Dati fait alors ses premières armes politiques sur des terrains minés : la « prévention de la délinquance », les relations avec les quartiers dits sensibles, notamment après les émeutes de banlieue de l’automne 2005 qui ont terni l’image du ministre de l’Intérieur d’alors, en l’occurrence Nicolas Sarkozy.
Rachida Dati sympathise entre temps avec l’épouse, Cécilia Sarkozy, qui lui voit des talents de porte-parole. Ce qu’elle devient au soir même de la nomination officielle de Nicolas Sarkozy en tant que candidat UMP. Ses origines maghrébines, son parcours atypique – jamais élue, même pas militante – et son statut de femme arrivent à point nommé. Même si elle refuse de passer pour « l’Arabe de service », « l’Arabe qui s’occupe des Arabes », reste que Rachida Dati est tout de même la première femme issue de l’immigration à obtenir un ministère régalien.
Aujourd’hui, au Ministère de la Justice, la magistrate entend mener à bien ses projets et a commencé sa mission sur les chapeaux de roues en visitant prison et tribunal. Cet été, elle présentera deux projets de loi au Parlement contre les délinquants multirédivistes - la création de peines plancher pour les majeurs et la suppression de l’excuse de minorité pour les jeunes de 16 à 18 ans.
Elle veut aussi s’attaquer, dans un deuxième temps, aux réformes du Conseil supérieur de la magistrature, à la limitation de la détention provisoire aux personnes soupçonnées d’atteinte à l’intégrité physique des personnes. Autant de promesses de Nicolas Sarkozy durant cette campagne qui s’avèreront difficiles à mettre en œuvre. Le Canard enchaîné ne parle-t-il pas de la « Sarcosette » ?
« Souhaitez-moi bonne chance », a-t-elle demandé en conclusion de son discours devant les fonctionnaires du ministère de la Justice, lors de sa prise de fonction.


Retrouvez tous les jours sur Francebourse.com le portrait de l'un des membres du gouvernement Fillon.
Demain mercredi : Xavier Bertrand


Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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