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PPR : François-Henri Pinault chausse Puma

Article du 20/06/2007

Puma, l’équipementier sportif allemand, a un nouveau patron en la personne de François-Henri Pinault, président de PPR et désormais président de son conseil de surveillance. Preuve que l’offre publique d’achat « amicale » devrait être un succès. Lancée le 14 mai, elle court encore jusqu’au 20 juin. Mais l’opération a obtenu la semaine dernière l’approbation des autorités de la concurrence européennes et américaines.
Montant de l’opération : Sapardis, la filiale de PPR, offre 330 euros en numéraire pour chaque action de la société Puma AG, ce qui valorise la société cible à 5,3 milliards d’euros (valeur des capitaux propres). L’offre représente une prime de 24 % sur le cours moyen pondéré de l’action au 3 avril , dernier cours non affecté par les rumeurs de rachat, et une prime de 17 % sur le cours moyen pondéré des titres Puma durant les trois mois précédant l’annonce du lancement de l’offre.
PPR détenait déjà 27,1 % du capital de Puma et cherche désormais à obtenir 100 % du groupe cible. Une fois l’opération finalisée, Puma devrait toutefois rester une entité juridique distincte au sein du groupe PPR. Le siège social de Puma sera par exemple maintenu en Allemagne.

Une acquisition cohérente pour PPR

Pour le groupe français, spécialiste du luxe (Gucci, Yves-Saint-Laurent) et de la distribution (Conforama, Redcats, Fnac), cette acquisition « représente une nouvelle opportunité de développement pour PPR et une étape importante dans sa stratégie de croissance rentable », pouvait-on lire dans un communiqué de la direction daté de mi-avril dernier.
En 2006, PPR a réalisé un chiffre d’affaires de 17,9 milliards d’euros. Si les ventes de PPR ont augmenté de 5 % au premier trimestre 2007 à 4 447 millions d’euros, le groupe se montre prudent pour le deuxième trimestre.
Par cette OPA « amicale », le groupe français entend devenir propriétaire de la notoriété et des parts de marché du concurrent de Nike et d’Adidas.
François-Henri Pinault entend également renforcer la présence de Puma dans l’univers du « sport lifestyle ». Et compte développer ses lignes de vêtements et accessoires et accélérer les ouvertures de magasins. Intégré au groupe PPR, Puma lui ferait accomplir un joli bond en chiffre d’affaires (+ 13 %) et en rentabilité (un point de marge).

Une bonne affaire pour Puma ?

Puma est le troisième équipementier sportif mondial. Dix ans après sa reprise en main par Jochen Zeitz, l’entreprise bavaroise qui était alors au bord du dépôt de bilan peut afficher de jolis résultats. Le groupe a été rentabilisé notamment grâce à la délocalisation de la production en Asie. La gamme de produits a été modernisée pour toucher un public plus large que celui des amateurs d’athlétisme. Dès 1998, Madonna ou Cameron Diaz portent des baskets à l’emblème du félin. En 2006, la marque devient championne du monde de football pour la première fois de son histoire grâce à la victoire de l’équipe d’Italie, sponsorisée par le groupe allemand. Le groupe allemand dispose de bonnes perspectives grâce à sa capacité d’innovation et au design révolutionnaire de ses chaussures, vêtements et accessoires.
Puma a réalisé un chiffre d’affaires de 2,37 milliards d’euros en 2006 et un bénéfice net de 262 millions d’euros. La société a par ailleurs récemment annoncé un résultat trimestriel en ligne avec les attentes avec un bénéfice net de 96,6 millions d’euros, en hausse de 3,7 %. Le bénéfice d’exploitation progresse de 2 % à 134,8 millions pour un chiffre d’affaires en hausse également de 2 % à 655,8 millions d’euros.
Des bons chiffres certes mais qui cachent à peine sa petite taille face aux géants Nike et Adidas. Le recul des ventes aux Etats-Unis au cours du dernier trimestre oblige Puma à revoir à la baisse ses prévisions annuelles. Pour 2007, Puma table dorénavant sur une croissance dans le bas d’une fourchette à un chiffre de son chiffre d’affaires et de son bénéfice.
L’OPA pourrait tomber à juste point. D’autant que d’aucuns disent que l’équipementier allemand aurait eu du mal à survivre dans cet environnement concurrentiel et voient dans la probable arrivée de Pinault une bonne nouvelle.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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