Selon des source proche du dossier relayées par Reuters, la fusion concernant la Bourse Euronext et le New York Stock Exchange pourrait être terminé au début de l'année 2007.
La démarche implique logiquement l'accord des actionnaires et celui des autorités de régulations des différents pays impliqués.
Hier, John Thain, à la tête du NYSE Group a annoncé que la fusion aurait lieu dans les délais dit ci dessus en fonction de l'aval des actionnaires et des autorités de régulations.
D'après la même source, le délais paraît possible surtout au vu des assemblées générales extraordinaires des deux sociétés qui devraient se réunir à l'automne.
Toutefois, en amont de la convocation des assemblées générales, reste à établir un accord entre les autorités de régulations européennes et américaine.Une démarche qui pourrait s'étendre sur plusieurs mois.
Aujourd'hui, Jean-François Théodore, le P-DG d'Euronext,s'exprime ainsi dans une interview publiée par Les Echos.
"Aucun accord ne se fera avec le Nyse qui n'ait été préalablement approuvé par les cinq régulateurs européens d'Euronext et au moins trois ministres des Finances.
C'est une condition sine qua non qui est une garantie pour les actionnaires comme pour les utilisateurs que la loi Sarbanes-Oxley ne sera pas appliquée en Europe".
Rappel légal, «La loi Sarbanes-Oxley, que les utilisateurs d'Euronext, notamment les établissements financiers et entreprises français, ne souhaitent absolument pas voir appliquer en Europe, avait été adoptée par le Congrès américain en 2002 après les scandales comptables et financiers Enron et Worldcom.
Elle impose aux entreprises une série de mesures lourdes et contraignantes en matière de présentation, de contrôle et de transparence de leurs comptes. Elle prévoit en cas de faute des peines très lourdes, pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison, pour les principaux dirigeants de l'entreprise.»
Pourparlers marathoniens
« Le projet Euronext-Nyse, explique-t-on, ne consiste pas à créer un grand marché unique mais à harmoniser les systèmes de négociations électroniques de chaque marché national concerné.
Chaque autorité nationale de régulations aura compétence sur son marché national comme cela est le cas pour Euronext dans sa forme actuelle, qui fédère les Bourses d'Amsterdam, de Bruxelles, de Lisbonne, de Paris et le marché de dérivés londonien, Euronext.Liffe. »
Dans l'attente de l'accord des autorités de régulation, les groupes de travail mis sur pieds par Euronext et le Nyse travailleraient de concert pour finaliser l'accord presque tout les jours.
Jean-François Théodore a réaffirmé dans Les Echos que « les nouvelles propositions de fusion faites la semaine dernière par Deutsche Börse n'apportaient "rien de profondément nouveau" et redit sa préférence pour une fusion avec New York. »
"L'accord avec le Nyse est un véritable projet de développement qui ne retire rien à Euronext et lui permet au contraire d'être le moteur d'une mouvement irréversible de consolidation à l'échelle mondiale face au risque de voir d'autres créer un marché offshore en euros", a-t-il dit répondant implicitement aux responsables politiques et économiques qui ont dit leur préférence pour une fusion Euronext-Deutsche Börse au nom de la construction européenne.
Quant au président d'Euronext, il pense que le dénouement des négociations de rapprochement avec la Bourse de Milan allait prendre du temps.
"Nous ne sommes pas les seuls en lice, mais nous estimons avoir de bons arguments à faire valoir dans un processus qui ne semble pas appelé à se dénouer rapidement", a-t-il déclaré.
Le conseil de Borsa Italiana affiche ouvertement sa préférence pour une fusion avec Euronext.
C'est sans compter avec Deutsche Börse qui a proposé à la Bourse de Milan d'ouvrir des discussions, indique-t-on de source bancaire à Milan.
«Le comité directeur de Borsa italiana doit examiner les propositions respectives de Deutsche Börse et d'Euronext lors sa réunion jeudi.»
