France Bourse
Abonnez-vous

Dossier Vin : L’Union Européenne devra mettre de l’eau dans son vin

Article du 14/09/2007
A l’heure où Bruxelles essaie de créer des marchés communs – après la finalisation de la libéralisation du marché européen de l’électricité et du gaz –, le vin ne saurait y échapper. Début juillet, les tractations communautaires autour de la réforme du vin ont beaucoup fait parler d’elles.
Inutile d’insister sur les divergences existant au sein des 27, avec des pays à la tradition viticole très forte (France, Italie, Espagne). Objectif de Bruxelles : mettre fin à la surproduction chronique de vin et mieux dépenser l’argent des subventions et reprendre l’offensive face à la concurrence acharnée des vins du Nouveau Monde.
Côté économies, Bruxelles veut donc cesser de subventionner la distillation des vins de mauvaise qualité qui ne se vendent pas, ce qui permettrait d’économiser 500 millions d’euros par an. Soit plus d’un tiers du budget vinicole communautaire, qui se monte au total à 1,3 milliard d’euros.
Le projet de réforme offre aussi d’importantes primes aux viticulteurs les moins compétitifs pour arracher leurs vignes, afin de diminuer la surproduction. L’arrachage de vignes est la question la plus à même de susciter une levée de boucliers, notamment en France.
Jean-Louis Piton, responsable du groupe Vin du Copa-Cogeca, première fédération européenne de syndicats agricoles, parle de cette réforme comme d’une façon d’ « introduire dans l’UE le modèle viti-vinicole industriel du Nouveau Monde et faire disparaître le modèle artisanal européen séculaire ».
Enfin, à partir de 2014, les droits de plantation de vignes seraient libéralisés, alors qu’ils sont à présent strictement réglementés, pour que les viticulteurs compétitifs puissent augmenter leur production.
Côté commercialisation, l’UE reste de loin le principal producteur et exportateur mondial de vin mais elle subit une concurrence de plus en plus forte des viticulteurs australiens et californiens, ainsi que des chiliens, argentins et sud-africains. Les vins du Nouveau Monde, grâce à des méthodes de production plus industrielles et un marketing éprouvé, captent l’essentiel de la croissance du marché mondial et réalisent une percée en Europe même depuis une dizaine d’années.
Pour contrer cette concurrence du Nouveau Monde, plusieurs réflexions sont en cours telles que la simplification des règles d’étiquetage des bouteilles, que tout le monde juge trop complexes et qui déroutent les consommateurs, de même que le lancement d’une importante campagne de promotion mondiale pour les vins européens, dotée d’un budget de l’ordre de 120 millions d’euros par an.
Bruxelles espère une entrée en vigueur de la réforme pour la campagne 2008/09.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales