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La Bourse de Paris ébranlée par les craintes sur les déficits publics

Article du 06/02/2010
La Bourse de Paris a traversé une nouvelle semaine éprouvante qui l'a ramenée nettement sous les 3.600 points, dans un marché inquiet du dérapage des déficits publics dans la zone euro et déprimé par une reprise économique qui se ferait sans une baisse notable du chômage.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 4,69% pour terminer vendredi à 3.563,76 points, retrouvant ses niveaux de début de septembre 2009.

Depuis le début de l'année, l'indice vedette a perdu près de 9,5%, soit une très forte variation dans un laps de temps si court (cinq semaines).

"Le marché tombe de haut et est vraiment pris à contre-pied", après son envolée de fin et début d'année, indique-t-on dans les salles de marché.

Le grand sujet de la semaine a été le regain d'inquiétude sur un dérapage des déficits publics des pays d'Europe du sud qui a lourdement pesé sur la Bourse.

Après la Grèce, l'Espagne et le Portugal sont désormais sur la sellette et leurs emprunts d'Etat sont considérés comme risqués par les investisseurs. Pour emprunter, ces pays doivent augmenter leurs taux d'intérêt ce qui se traduit par une perte de confiance sur l'ensemble des marchés financiers. La baisse de l'euro face au dollar en est d'ailleurs une illustration.

Certains voient derrière ces mouvements sur les rendements des emprunts d'Etat, la main des "hedges funds" (fonds alternatifs notamment anglo-saxons). Déjà montrés du doigt lors de la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, ils organiseraient la spéculation sur les taux d'intérêt, en créant un mouvement de panique pour réaliser, grâce à des opérations décalées dans le temps, de juteux bénéfices.

"Tant qu'il n'y aura pas un discours ferme de plusieurs responsables politiques et économiques pour affirmer que tous les pays vont rembourser leur dette, qu'aucun ne fera défaut, les marchés vont continuer à pâtir de ces spéculations", a souligné Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B*Capital (BNP Paribas).

Spéculation ou pas la confiance est incontestablement ébranlée sur les marchés financiers.

Et les investisseurs obnubilés par la problématique des déficits publics ignorent les publications des résultats des entreprises.

"C'est très frustant que les résultats satisfaisants des grands groupes n'aient pas d'impact sur le marché", regrette Xavier de Villepion, gestionnaire de fonds chez Global Equities. "Ces publications n'ont pas été un facteur de soutien bien qu'aucune déception forte n'ait été enregistrée", a renchéri M. Lamielle.

Jeudi et vendredi ont été des journées noires avec des baisses respectives de 2,75% et 3,40%.

Deuxième explication à la baisse du marché cette semaine : la crainte que la reprise économique se fasse sans une nette baisse du chômage, (jobless recovery). A terme cette situation est pénalisante pour les entreprises car les consommateurs craignant pour leur situation professionnelle dépensent moins.

La semaine prochaine les marchés s'intéresseront au chiffre sur les ventes de détail de janvier aux Etats-Unis qui devraient donner une indication sur les capacités de consommation des Américains. Mais les marchés attendent surtout un discours "musclé" des responsables européens pour arrêter la spéculation en cours sur les rendements des emprunts d'Etat, a souligné M. Lamielle.


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