Chine : le paradoxe d'une croissance trop forte et dangereuse
Article du 19/10/2006
Qu'elle semble loin, la Chine, des sempiternelles interrogations européennes sur la façon de relancer la croissance. Non seulement le PIB de l'empire du Milieu a crû de 10,4 % au troisième trimestre, mais en plus Pékin se félicite du ralentissement intervenu par rapport au trimestre précédent où la hausse avait atteint 11,3 % - le taux le plus fort depuis dix ans. Un ralentissement qui permet d'éloigner quelque peu le spectre de la surchauffe.
Entre juillet et septembre, la Chine a réussi à freiner légèrement le rythme effréné de progression de certains indicateurs comme les investissements en capital fixe ou la production industrielle qui tendaient à s'emballer. Mais la croissance, que le gouvernement voudrait voir davantage reposer sur la consommation intérieure par exemple reste fortement portée par les investissements et les exportations.
Les investissements en capital fixe ont ainsi augmenté de 27,3 % en glissement annuel depuis janvier, alors que l'objectif initial du gouvernement était de contenir leur augmentation dans la limite des 18 %. L'excédent commercial de la quatrième économie mondiale a totalisé 109,85 milliards de dollars de janvier à septembre, contre 68,33 milliards sur la même période de 2005 (+ 60,76 %). Il a d'ores et déjà dépassé l’année 2005, qui avait été exceptionnelle.
Autre jauge du gouvernement pour mesurer ses efforts visant à freiner l'économie, la production industrielle, en hausse de 17,2 % entre janvier et septembre, a ralenti à + 16,2 % au troisième trimestre.
