Les dix pays producteurs de pétrole membres de l’OPEP, réunis hier soir à Doha à titre exceptionnel, ont entériné la décision de baisser leur production journalière. Mais ils sont allés encore plus loin que ce qu’ils avaient annoncé il y a quelques jours en la réduisant de 1,2 million de barils par jour, à partir du 1er novembre prochain.
Leur objectif : enrayer la baisse des cours du brut, qui ont perdu 20 dollars depuis le début de l’été. Le pétrole passe aujourd’hui la barre des 60 dollars. "Cette situation de surproduction et de déséquilibre entre les fondamentaux offre/demande a déstabilisé le marché", a indiqué l'Opep dans un communiqué. "Un prix de 60 dollars pour le pétrole américain est considéré comme un niveau qui n'affecte pas la croissance économique, alors qu'un prix de 70 à 80 dollars l'est, ou suscite au moins suffisamment d'inquiétude pour que les banquiers centraux commencent à relever leurs taux", déclare Mike Wittner, analyste chez Calyon.
La baisse de production est également censée répondre au niveau élevé des stocks dans les pays consommateurs, Etats-Unis en tête, et au tassement de la demande que l'OPEP prévoit l'année prochaine en raison entre autres de l'arrivée sur le marché de brut extrait de la Caspienne.
Cette décision ramène ainsi la production réelle de l’OPEP à 26,3 millions de barils par jour. Cela constitue la plus forte baisse depuis janvier 2002. Certains ministres membres n'ont pas exclu une nouvelle réduction de 500.000 barils par jour lors de la prochaine réunion de l'organisation le 14 décembre à Abuja. L'Arabie saoudite, plus grand producteur du cartel, prendra en charge 32 % de cette baisse de production, avec une réduction de 380.000 barils par jour. Durant les jours précédant la réunion, le mutisme de ce pays avait soulevé bien des interrogations. L'Iran, le Koweït et le Venezuela réduiront chacun leur production d'au moins 100.000 bpj.
L’OPEP produit 40 % du pétrole dans le monde.
