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Allemagne : Le temps se couvre sur l’économie allemande

Article du 25/09/2007


Le temps se couvre sur l’économie allemande, comme semble le présager la sérieuse baisse de confiance des entrepreneurs mesurée par le baromètre Ifo, liée en partie à la tourmente sur les marchés financiers.
En septembre, le climat des affaires de l’institut Ifo est descendu de 1,6 point à 104,2 points, faisant nettement moins bien que prévu par les économistes, selon des chiffres publiés ce matin. Ce baromètre est le principal indice de confiance de la première économie de la zone euro.
« Le message du climat des affaires Ifo est clair : le boom en Allemagne est terminé », diagnostique Christoph Weil, analyste à la Commerzbank. Après être resté quasi stable entre avril et mai, l’indice s'est nettement replié les quatre mois suivant, assez pour confirmer une tendance.
En août, le président de l’institut bavarois, Hans-Werner Sinn, jugeait encore les perspectives économiques bonnes. Le ton est devenu plus alarmiste après le résultat de septembre, qui s’appuie sur un sondage auprès d’environ 7 000 entrepreneurs.
« Les premiers signes de ralentissement conjoncturel sont en vue. Les événements sur les marchés financiers y ont aussi certainement contribué », prévient-il.
Le coup de froid affecte surtout les secteurs du bâtiment et du commerce de détail. Déjà touchés de plein fouet par l’augmentation de la Taxe sur la valeur ajoutée début 2007 - de 16 à 19 % -, les commerçants sont à présent confrontés à une valse des étiquettes sur certains produits alimentaires, notamment laitiers. Les débats autour des prix du beurre mais aussi de l’électricité dans le pays sont propres à décourager les Allemands, déjà par nature peu enclins à la dépense, à consommer.
Et ce même si le chômage est appelé à poursuivre sa décrue, ce qui en théorie soutient la consommation des ménages. Selon Ifo, les entreprises de l’industrie manufacturière continuent à vouloir embaucher, il est vrai de façon plus modeste qu’auparavant. Et elles ne s’inquiètent pas non plus outre mesure de leurs perspectives à l’exportation, malgré l’euro fort.
« Alors que le secteur manufacturier perd progressivement de son dynamisme, la récente flambée des prix du pétrole et des prix alimentaires, conjuguée aux incertitudes causées par la tourmente actuelle des marchés financiers, semble retarder le rebond tant attendu de la consommation privée », juge Holger Schmieding, économiste à la Bank of America.
L’euro a dépassé le seuil symbolique des 1,40 dollar seulement la semaine dernière. Or les deux tiers des entrepreneurs répondent à l’Ifo lors des deux premières semaines du mois, si bien que l’impact de l’envolée de la monnaie européenne est loin d’être complètement appréhendé dans le résultat de septembre, relève dans une note la DekaBank, qui promet de nouveaux reculs de l’indice dans les mois à venir.
L’industrie allemande a beau avoir gagné en compétitivité au fil des années, à grand renfort de douloureuses restructurations, et s’être ouvert les marchés d’Europe centrale, la faiblesse du dollar face à l’euro commence à inquiéter.
Globalement, les perspectives moins réjouissantes pour l’économie allemande vont dans le sens d’un long statu quo de la Banque centrale européenne. A 4 %, le principal taux directeur de la zone euro devrait avoir atteint son pic, selon de nombreux économistes.
Pour le moment, les économistes maintiennent leur prévision de croissance. « La relance a passé son sommet et évolue à présent dans des eaux plus calmes », résume Brian Mandt, analyste à la Postbank. Berlin, qui annoncera ses pronostics révisés le 25 octobre, parie sur 2,3 % cette année, après 2,9 % en 2006.



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