France Bourse
Abonnez-vous

EADS : L'Etat « irréprochable »

Article du 05/10/2007
L’Etat a été « irréprochable » dans le dossier EADS, a déclaré aujourd’hui l'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton, se disant « choqué » que l'Etat ait été accusé d'avoir joué « un rôle néfaste, mauvais ».
Thierry Breton s'exprimait devant la commission des Finances du Sénat, réunie en urgence après les informations publiées mercredi sur des soupçons de délit d'initiés massif au sein du groupe EADS fin 2005-début 2006.
Il a indiqué qu'il avait fait part de sa « très grande réserve » quand, en novembre 2005, les coprésidents des deux actionnaires privés, Manfred Bischoff (DaimlerChrysler) et Arnaud Lagardère (groupe Lagardère), lui avaient annoncé leur « intention éventuelle de céder conjointement une partie de leur participation » dans EADS.
Il a estimé que cette entreprise « stratégique » engagée « dans des programmes de très long terme » devait bénéficier d'un actionnariat stable.
L'ancien ministre a aussi affirmé n'avoir été prévenu d'un nouveau retard dans la livraison de l'A380 que « la veille » de l'annonce officielle par les dirigeants d'EADS, le 13 juin 2006. Le lendemain, le titre EADS avait chuté de 26,32%.
De son côté, l'Agence des participations de l'Etat, chargée de gérer les participations de l'Etat dans les entreprises publiques, a récusé les accusations d'avoir recommandé une cession de titres EADS appartenant à l'Etat en ayant connaissance des retards de l'Airbus A380.
« Ecrire que l'APE aurait recommandé une cession sur la base d'informations non révélées au marché est non seulement totalement mensongère mais grave et diffamatoire », a déclaré son directeur général Bruno Bézard, devant la commission des Finances du Sénat.
Thierry Breton a ajouté qu'il avait été « vraiment mécontent » que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) se soit portée acheteuse de 2,25% des actions cédées par Lagardère, dans le cadre de la cession annoncée le 4 avril par le groupe de 7,5% du groupe d'aéronautique et de défense.
« Cela pouvait donner le sentiment à la partie allemande que nous voulions contourner l'esprit du pacte interdisant à la France de monter au-dessus de sa participation indirecte de 15% dans le capital », a déclaré l'ancien ministre.
En vertu de ce pacte, les intérêts français sont gérés par le groupe privé Lagardère, au sein de la holding Sogeade.
Assurant que la Caisse était « indépendante » de l'Etat, Thierry Breton a affirmé qu'elle ne l'avait « pas prévenu » et qu'il avait appris cet achat par la presse.
Il a souligné qu'il n'avait « pas donné la moindre consigne » à la Caisse, en soulignant qu'elle rend compte au Parlement et non au ministère de l'Economie.
Quant au président Nicolas Sarkozy, alors ministre, il n'a pas eu connaissance des difficultés de l'Airbus A380, au centre de l'affaire de possibles délits d'initiés au sein de la maison mère EADS, a déclaré vendredi le porte-parole de l'Elysée.
« Non », a simplement répondu David Martinon, interrogé lors de son point de presse hebdomadaire sur la possibilité que le président Sarkozy, qui était ministre de l'Intérieur à la fin de 2005, ait eu alors connaissance en tant que membre du gouvernement des difficultés de l'Airbus A380.
L'Elysée souhaite que « toutes les explications soient apportées » sur le rôle du gouvernement en place au moment du délit d'initié présumé chez EADS, a poursuivi David Martinon.
« L'exigence de transparence est très forte », et concernant « les questions sur le rôle du gouvernement précédent, on ne peut que souhaiter que toutes les explications soient apportées », a-t-il déclaré.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet avait affirmé vendredi matin qu'à sa connaissance, l'Etat « n'était pas au courant » des difficultés de l'A380.
Le retard de ce programme est au coeur de l'affaire de délits d'initiés présumés dans laquelle sont cités de nombreux dirigeants du groupe européen EADS, dont Arnaud Lagardère, ami personnel de Nicolas Sarkozy.
Le groupe Lagardère a pour sa part rejeté des « accusations infondées » et annoncé mercredi qu'il allait intenter une action en justice pour obtenir « réparation ».
Par ailleurs, le patron de l'avionneur européen Airbus, Thomas Enders, a clamé son innocence dans une note interne adressée à l'ensemble de ses employés et dont l'AFP a obtenu une copie vendredi.
« Pour être clair avec vous tous, je n'ai jamais commis de délit d'initié et je n'ai pas été accusé de délit d'initié par qui que ce soit, y compris par l'Autorité des marchés financiers. Je refuse catégoriquement les allégations et les insinuations qui sont dans la presse », écrit-il.

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Avis JDH
Suivi de recommandation
Recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales