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Allemagne : La fracture sociale

Article du 28/12/2007

Les uns gagnent des millions, les autres ont peine à subsister : aux yeux des Allemands les inégalités se creusent dans leur pays, et beaucoup sont décidés à ce que cela change en 2008.
Dans les dernières semaines de l’année, une série d’événements et de statistiques sont venus confirmer l’impression d’une érosion de la classe moyenne allemande au profit d’une société à deux vitesses. Une étude a récemment montré que les revenus de leur travail suffisaient de moins en moins à assurer à la majorité des Allemands un niveau de vie décent.
Plusieurs morts d’enfants maltraités ou abandonnés sont venus servir de toile de fond à la discussion sur les salaires, mettant en avant le problème de la pauvreté matérielle et morale de certaines familles, et les risques encourus par les enfants.
Pourtant, depuis 2006, la croissance économique de l’Allemagne est repartie, le chômage baisse mois après mois, le pays compte actuellement quelque 700 000 de chômeurs de moins qu’à la fin de l’année dernière.
Mais la plupart des Allemands n’ont pas l’impression d’en profiter : pour 85 % d’entre eux, la répartition des richesses dans le pays n’est pas juste, selon une étude de la fondation Bertelsmann publiée en décembre.
Et l’aggravation des inégalités n’est pas seulement de l’ordre du ressenti, l’écart grandit réellement entre les revenus des plus riches - qui ont crû de 31% ces quinze dernières années - et ceux des plus pauvres, qui ont chuté de 13 % sur la même période, selon des chiffres de l’institut de recherche DIW.
Dans certains secteurs de l’économie, par exemple chez les coiffeurs, des salaires horaires inférieurs à 5 euros ne sont pas rares. Environ 1,7 million de personnes travaillent et complètent un salaire de misère avec l’aide sociale. Et 17 ans après la Réunification, dans quasiment toutes les branches, le travail est moins payé à l’Est.
Dans un pays où il n’y a pas de plancher aux rémunérations, les sociaux-démocrates du SPD ont décidé de faire de l’instauration d’un salaire minimum leur cheval de bataille l’an prochain. Les syndicats aussi s’affichent combatifs. Après plusieurs années de retenue, et sur fond de hausses des prix, ils veulent que leurs membres profitent de la croissance.
Parmi les premiers à négocier leur convention collective, les 100 000 salariés du secteur de l’acier vont réclamer en janvier des hausses de salaires de 8 %. Les employés du service public veulent aussi 8 %, ceux du textile 5,5 %. Les autres branches devraient aussi faire preuve d’appétit.

Francebourse.com, avec AFP
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