Grande distribution : en grève pour une hausse des salaires

Les salariés de la grande distribution sont en grève. Les trois principaux syndicats du secteur, la CGT, la CFDT et FO, ont lancé un appel pour exiger une hausse des salaires.
Jeudi, une journée de négociation était organisée entre le patronat et les syndicats de la grande distribution mais les propositions notamment salariales n’ont pas satisfaits.
De son côté, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD, patronat) a appelé jeudi « chacun à ses responsabilités, vis-à-vis des entreprises et des salariés de la branche, compte tenu des propositions faites ». La FCD a soumis un accord salarial à signature jusqu’au 9 février. Celui-ci prévoit un relèvement de 5% du paiement des pauses qui s’ajoutera au salaire mensuel, ce que réclamaient les syndicats en tant que « remise aux normes ».
Le salaire mensuel brut (hors pause) pour le premier niveau de la grille salariale s'élève à 1.280 euros, soit le Smic. « Mais s'il y a une augmentation du Smic dans les mois à venir, cela ne tiendra pas la route », souligne la CGT. FO estime pour sa part que « l'évolution et les écarts entre les niveaux suivants sont très faibles ».
La FCD a également proposé « le lancement d'une négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) » en mars prochain, comme le demandaient les syndicats qui veulent discuter notamment de l'impact des nouvelles technologies (caisses automatiques, puces sur les produits...) sur l'emploi. FO juge que le patronat ne concède qu’une simple « commission » sur une GPEC.
Sur les temps partiels, la FCD a accepté la réunion d'un groupe de travail paritaire en avril. Selon la CGT, « du fait que ces bas salaires sont liés à des exonérations de charges, le patronat n'a aucun intérêt à des évolutions ».
Un point positif relevé toutefois par les syndicats : la proposition d'une négociation sur l'égalité hommes-femmes à partir d'avril.

Perturbations uniquement dans les entrepôts

Aujourd’hui, seuls les entrepôts des grands groupes (Carrefour, Auchan, Géant, Leclerc, U, Intermarché, Picard, Casino, Ed, Lidl, Monoprix ou encore Leader Price) devaient être touchés par la grève.
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault s'est dit « satisfait » d'avoir pu « conjuguer les efforts de trois syndicats pour mettre en avant la situation sociale et salariale des personnels de la grande distribution », « les plus précaires des salariés du commerce ».
« Il va y avoir beaucoup de répondants à cet appel à la mobilisation aujourd'hui avec des arrêts de travail significatifs, une heure, deux heures ou plus, parce que dans ce secteur-là, la réalité salariale n'est plus tenable, n'est plus supportable et il faut que les employeurs acceptent de revaloriser les salaires », a-t-il expliqué sur RMC.

Suite...

Les syndicats envisagent de se retrouver dès lundi prochain pour décider des suites à donner à ce mouvement, qui s'inscrit dans le cadre des appels à la mobilisation interprofessionnelle lancés par plusieurs confédérations -en tête desquelles la CGT et la CFDT- pour le mois de février sur le pouvoir d'achat.
« C'est la première grande grève coordonnée dans la grande distribution, nous jouons notre rôle de coordinateur, d'impulsion au plan national et nous ouvrons un cycle que nous avons mise en avant avec la CFDT, dans les quinze prochains jours, nous appelons à la multiplication des mobilisations sur la question des salaires ».

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