La banque helvétique Credit Suisse a fait part de deux mauvaises nouvelles hier.
Tout d’abord, l’institution bancaire qui semblait jusqu’à présent avoir plutôt bien résisté à la crise des « subprimes » a dû se résoudre à effacer pour près de 3 milliards de dollars d’actifs. La deuxième banque suisse a précisé que son résultat net allait être entamé de 1 milliard de dollars tout en assurant qu’elle resterait bénéficiaire au premier trimestre.
Cette annonce intervient une semaine après la publication des résultats annuels de la banque qui avaient fait ressortir un bénéfice net en hausse de 3 % à 8,549 milliards de francs suisses (5,34 milliards d’euros). Une performance plutôt bonne alors que sa rivale UBS annonçait une perte nette historique de 4,384 milliards de francs suisses. Du coup, la nouvelle n’a pas manqué de décevoir les analystes.
Lors d’une conférence téléphonique, le directeur général de Credit Suisse, Brady Dougan, a assuré qu’il n’était « pas au courant » de ces dépréciations d’actifs au moment de la présentation des résultats du groupe. « La plus grande partie » des pertes a été découverte dans le courant de la semaine, à l’occasion de différentes procédures de vérifications internes, et sont dues « aux mouvements du marché au cours du premier trimestre », a-t-il indiqué. « Le problème est toujours en train d’être examiné », a-t-il précisé.
Ensuite, la banque a annoncé avoir suspendu « une poignée » d’opérateurs suite à la découverte d’erreurs dans la fixation des prix des actifs de son activité de crédits structurés. Une enquête interne est en cours. Interrogé sur d’éventuelles similitudes avec l'affaire de la Société Générale, le patron de Credit Suisse a affirmé que l’enquête n’avait pas montré de différences entre les positions réelles et celles qui étaient inscrites dans les livres de compte. « Il s’agit plutôt d’une mauvaise évaluation en raison de fautes lors de la mise à jour des cotes de valeurs », a-t-il expliqué.
Brady Dougan a précisé en outre que les pertes annoncées étaient seulement « indicatives » et qu’elles pourraient évoluer en fonction de l’évolution des marchés et n’a parlé que d’un « petit nombre d’opérateurs » exclus.
