Le vin est devenu un véritable objet commercial. Foires expositions régionales, tourisme gastronomique, ouvrages culinaires de toutes sortes … les produits se développent autour de l’art et de la manière de déguster le vin.
Tourisme et vin : un assemblage heureux
Routes des vins, visites de caves, cours d’œnologie, découvertes des vignobles, musées des outils et métiers du vin, restaurants offrant un choix impressionnant de bouteilles… Le vin, sa qualité, sa diversité, est sans aucun doute un des attraits de la France.
Tourisme et vin se marient à merveille. Pour 45% des touristes, la découverte du vin et de la gastronomie est un élément important dans le choix de la destination, selon une étude de l’Agence Française d’Ingénierie Touristique (Afit) réalisée en 2001. Pour 29%, c’est même un critère déterminant.
Découvrir les vignobles, un métier, un savoir-faire, goûter à la saveur des vins, symboles de l’art de vivre à la française, et ramener chez soi des bouteilles que l’on conservera précieusement dans sa cave : des séjours qui attirent de plus en plus. Chaque année, 7,5 millions personnes, dont 2,5 millions d’étrangers, visitent les 5 000 caves, domaines et châteaux ouverts au public. Au total, la France compte 850 000 hectares de surface viticole. Les Parisiens sont les premiers à visiter les vignobles, suivis par les Allemands (39%). 88% des touristes achètent du vin, 50% dépensant au moins 78€ et 25% plus de 150 € au cours de leur séjour.
La découverte du vin attire à la fois le passionné pour qui le vignoble est le principal critère de choix de sa destination de vacances, l’amateur, qui n’hésitera pas à s’arrêter sur son trajet pour visiter une cave ou acheter chez le producteur, ou le néophyte qui trouve dans la culture de la vigne et du vin tous les charmes liés à la gastronomie et la fête, le patrimoine et le savoir faire, la diversité des paysages.
Alors que le monde vinicole français doit faire face à de plus en plus de concurrence et que les exportations de vin français ne cessent de diminuer (-10% en trois ans), le tourisme viti-vinicole est un moyen de continuer à attirer la clientèle. Un moyen efficace qui a de beaux jours devant lui, puisqu’en moyenne, un lieu d’accueil et de vente au sein d’une cave permet d’augmenter le chiffre d’affaires de 30%.
Foires aux vins : l’invasion des rayons de supermarchés
Comme chaque année à cette période, les grandes enseignes françaises de super et hypermarchés installent dans leurs allées centrales, les plus passantes, de nouveaux rayons où grands crus et vins de pays se côtoient sous des affiches de prix alléchantes.
Le concept a 20 ans et a été initié par le géant de la distribution Leclerc en 1975. Il faut dire que les grandes surfaces sont devenues des acteurs majeurs de la filière vin et représentent aujourd’hui 75 % des ventes en France. En deux ou trois semaines, certaines réalisent jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires annuel de leur rayon vin.
Cette année, près de 80 millions de bouteilles devraient être vendues. Avec des réductions d’au moins 20 % sur le prix de vente habituelle des bouteilles. D’ailleurs certains professionnels profitent même de ces foires aux vins pour acheter des caisses de grands vins et le revendre plus tard avec une belle marge.
Quant aux amateurs, il leur faudra s’y retrouver parmi les quelques 250 références nationales proposées en moyenne et les offres régionales plus ciblées. Ils peuvent en revanche compter sur les services et les conseils de sommeliers mis à leur disposition par quelques grandes enseignes.
Internet : du vin sur la Toile
Signe de ce succès commercial : les foires aux vins se sont également dématérialisées. Les grands groupes de distribution offrent d’ores et déjà la possibilité de commander dans leur boutique en ligne. Certains offrent pour cette période des services supplémentaires, comme la livraison à domicile.
Mais il faut également compter sur des sites entièrement dédiés à ce secteur. 1855, WineandCo, Chateauonline, Lavinia : ces sites web proposent un catalogue des plus fournis ou à l’inverse une sélection pointue de vins, des prix attractifs et de nombreux autres services.
Guides des vins : un choix débordant
Vins de Bordeaux, de Bourgogne ou du Rhône. Vins de table ou grand cru. Arôme fruité ou végétal, tannique, rond ou équilibré. Face à la diversité des vins français, choisir une bouteille peut parfois s’avérer un exercice délicat. L’amateur peut alors se tourner vers le rayon « cuisine » des librairies et faire sa sélection entre divers guides, dont les plus connus peuvent se vanter de faire la renommée d’un grand cru ou d’une année. Mais là encore, le tri peut être difficile. Le Guide Parker, Le GaultMillau, Le guide Hachette des vins, Les 1001 meilleurs vins à moins de 8€ du Petit Futé, Le guide Fleurus des vins, Le guide des meilleurs vins à petits prix de Antoine Gerbelle et Philippe Maurange, Le grand guide des vins de France par Bettane & Desseauve…. Si le marché du vin est en crise, ce n’est pas le cas de celui des guides. A chacun de savoir ce qu’il cherche : le plus grand nombre de bouteilles dégustées, le plus grand nombre de références, le guide le plus prestigieux ou le plus condensé, découvrir des bouteilles du monde entier ou dénicher les bonnes affaires… Et si certains ouvrages peuvent se vanter de faire ou défaire la renommée d’un grand cru ou d’une année, ne pas oublier que ces conseils ne sont pas parole d’évangile.
Métier : People et viticulteur
Coupe du monde de rugby oblige, les amateurs de vins pourront déguster un Bordeaux « Dédicace » dont les étiquettes sont signées Fabien Pelous. Ou un Gaillac Bernard Laporte, sélectionneur des Bleus. De nombreux sportifs ont prêté leurs noms à des productions viticoles : des footballeurs tels que Bixente Lizarazu, Sydney Govou et Djibril Cissé, l’escrimeur Philippe Riboud, le cycliste Laurent Jalabert ou encore l’ex-champion du monde de Formule Michael Schumacher, pour les étrangers.
Acteurs et metteurs en scène cultivent aussi quelques arpents de vigne en France. Le plus connu d’entre eux, Gérard Depardieu a investi une partie de ses cachets dans les vignobles, en France et à l’étranger (Maroc, Algérie, Espagne, Hongrie, Argentine). On citera également Jean-Louis Trintignant, Christophe Lambert, Pierre Richard, Jérôme Savary, Luc Besson ou Carole Bouquet.
Enfin, la vigne attire quelques capitaines d’industrie à la recherche de nouveaux investissements : Marcel Dassault, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, François Pinault… Eux ont choisi de grandes maisons viticoles.
Francebourse.com – Alexandra Voinchet et Manuelle Tilly
