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Rhodia : Les parachutes dorés de Jean-Pierre Tirouflet au cœur d’une nouvelle enquête

Article du 24/09/2007

En octobre 2004, les juges financiers Henri Pons et Jean-Marie d’Huy avaient déjà ouvert une enquête visant le groupe Rhodia pour « présentation de comptes inexacts, diffusion d’informations fausses et mensongères sur la situation d’un émetteur coté sur un marché réglementé ».
Cette première enquête faisait suite à des plaintes déposées en 2003 par le banquier Edouard Stern, assassiné en février 2005 à Genève, et en août 2004 par le financier Hughes de Lasteyrie, décédé d’un infarctus en juillet dernier.
Peu avant sa mort, ce même Hughes de Lasteyrie, actionnaire minoritaire de Rhodia, avait fait parvenir aux juges des informations concernant l’illégalité présumée de l’attribution d’un parachute doré à Jean-Pierre Tirouflet, selon une source proche du dossier.
Le parquet de Paris a donc autorisé les juges Pons et d’Huy à enquêter sur les indemnités de départ de Jean-Pierre Tirouflet, l’ancien patron du groupe chimique Rhodia.
Selon Hughes de Lasteyrie, Rhodia aurait alloué des indemnités à Jean-Pierre Tirouflet au titre de la rupture d’un contrat de travail inexistant, l’ex-PDG ayant été rémunéré en tant que mandataire social durant les cinq ans passés à la tête du groupe né en 1998 de la séparation des activités chimie et pharmacie de Rhône-Poulenc.
« Limogé » de son poste en octobre 2003 après que le groupe chimique eut connu un effondrement en Bourse et peu avant qu’il n'annonce une perte d’1,3 milliard d’euros, Jean-Pierre Tirouflet a perçu 2,1 millions d’euros d'indemnités et 5,3 millions d’euros de retraite complémentaire.
Si les mandataires sociaux n’ont pas droit à un contrat de travail, le code du travail accepte que les salariés d’entreprise devenant mandataires sociaux mettent en sommeil leur précédent contrat de travail pour la durée de leur mandat et en récupère les avantages une fois leur mandat terminé.
Jean-Pierre Tirouflet était salarié, directeur financier de Rhône-Poulenc, avant de prendre la tête de Rhodia en janvier 1998.
Si une indemnité devait être versée à Jean-Pierre Tirouflet à la suite de la rupture d’un contrat de travail, elle aurait dû être supportée par Rhône-Poulenc, soit au moment de la fin de ses fonctions de salarié, soit à une date ultérieure, expliquent les plaignants dans un document transmis à la justice.
Le 25 juillet 2001, le conseil d’administration de Rhodia, auquel participaient notamment Jean-René Fourtou et Thierry Breton, notait dans son procès verbal que le contrat de travail de Jean-Pierre Tirouflet (et ses avantages) avaient été transférés à Rhodia à la date du 1er novembre 1999. Or, selon les documents d’Hugues de Lasteyrie, ce transfert est fictif car il n’a jamais fait l’objet d’une approbation du conseil d’administration, de l’assemblée générale des actionnaires, ni du comité d’audit dirigé par Thierry Breton.
Interrogé par l’AFP, le groupe Rhodia s’est refusé à tout commentaire sur cette affaire.
L’ex-PDG de Rhodia est par ailleurs au centre d’une enquête préliminaire ouverte en février par le parquet de Paris sur des achats et des ventes suspects de titres réalisés au préjudice de la société Rhône-Poulenc entre 1988 et 1990.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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