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Economie : La pression monte en Europe pour limiter les salaires des grands patrons

Article du 15/05/2008

La polémique enfle en Europe autour du montant des rémunérations des dirigeants d’entreprise. Dans une sortie inhabituellement dure, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a qualifié de « proprement scandaleux » les « dérapages » de certains salaires de patrons. Parlant d’un véritable « fléau social », il a annoncé que les pays européens examineraient des mesures à prendre « pour lutter contre ces excès ». En tête de liste : une taxation des primes de départ telles que les « golden parachute » - en règle générale, ces primes sont aujourd’hui faiblement ou pas imposées du tout.
Il y a quatre ans, la Commission européenne avait lancé une première initiative sur ce terrain, restée largement sans effet. A ce jour, seuls quelques pays ont pris des mesures fiscales. Aux Pays-Bas, le gouvernement veut taxer les parachutes dorés à hauteur de 30 % pour les personnes dont le salaire annuel dépasse les 500 000 euros, à condition que la prime soit supérieure au salaire annuel. Un projet en ce sens a été transmis à la chambre basse du parlement où il devrait être adopté sans difficulté, compte tenu de la controverse que le sujet suscite dans ce pays.
En France, les députés ont adopté à l’automne dernier des mesures pour encadrer les parachutés dorés en plafonnant à un million d’euros les avantages fiscaux accordés aux entreprises, déductibles du bénéfice imposable. La législation sur les stock-options a également été durcie.
C’est sans doute en Allemagne que la polémique est la plus intense. Le président Köhler a reproché aux patrons de mettre en danger la « cohésion sociale » en s’accordant des rémunérations faramineuses. Les salaires du directoire du groupe Daimler ont par exemple bondi de plus de 45 % en 2007, année du divorce entre le constructeur automobile et l’américain Chrysler. Dans le même temps, le pouvoir d’achat des salariés s’est érodé de 3,7 % depuis 2003 du fait de l’inflation et de la faible progression des salaires. Le ressentiment est d’autant plus grand que la classe moyenne allemande s’atrophie et que les chefs d’entreprises refusent tout salaire minimum national.
Les gouvernements de la zone euro sont aujourd’hui contraints à monter au créneau s’ils veulent que leurs appels répétés à la modération salariale en direction des Européens - pour éviter d’alimenter encore plus l’ inflation- aient une quelconque chance d’être entendus.



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