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Allemagne : Grève dans le fret ferroviaire

Article du 09/11/2007

Le fret ferroviaire était très perturbé vendredi en Allemagne au deuxième jour d'une grève des conducteurs de train, tandis que la Bahn réitérait son appel à la négociation pour sortir de l'enlisement.
L'arrêt de travail était suivi par environ 900 conducteurs et touchait environ 700 trains, affectant particulièrement l'est de l'Allemagne, selon un communiqué de la Deutsche Bahn (DB).
Le syndicat des conducteurs de train GDL a affirmé de son côté que plus de 1.800 conducteurs participaient à la grève - la cinquième en cinq semaines, mais la première menée dans le fret - et qu'un millier de trains ont été jusqu'à présent paralysés.
Le mouvement lancé jeudi midi par le syndicat, qui revendique depuis début octobre une convention collective séparée de celle des autres salariés de la société, devait se poursuivre jusqu'à samedi 6H00 locales, soit sur 42 heures au total.
Le Financial Times Deutschland, citant des sources proches de la compagnie publique, a rapporté vendredi qu'une idée de compromis prévoyant la filialisation de l'ensemble des conducteurs de train dans une société pour qu'ils puissent mener des négociations salariales à part avec la direction, "circulait" à la direction de la Deutsche Bahn.
Celle-ci n'a pas confirmé l'information. La DB a "développé de nombreuses idées" pour mettre fin au conflit mais une telle "externalisation n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré la chef du personnel de la DB, Margret Suckale.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du GDL, Maik Brandenburg, a affirmé n'avoir reçu aucune offre en ce sens de la part de la DB.
Il s'agit du "conflit social le plus dur" qu'ait connu la DB, a reconnu Mme Suckale, appelant le GDL à enfin négocier sur la base d'une offre faite le 15 octobre sur une hausse de salaire de 10% et une prime de 2.000 euros pour 2007.
De son côté le GDL menaçait de faire grève simultanément dans tous les secteurs --trafic passagers, sur les grandes lignes et les lignes régionales en plus du fret-- si la compagnie refusait de lui faire une nouvelle offre.
La Bahn, qui emploie 134.000 salariés en Allemagne, a engagé quelques conducteurs de pays voisins pour remplacer des grévistes.
Le ministre allemand des Transports Wolfgang Tiefensee a qualifié d'"immense" le préjudice d'ores et déjà causé à l'économie du pays, appelant sur la chaîne de télévision Phoenix les deux parties à mener "des négociations concrètes".
En temps ordinaire, quelque 5.000 trains sont affrétés chaque jour par la filiale de fret de la DB, Railion, et de lourdes conséquences économiques sont à craindre.
Même si nombre d'entreprises s'étaient préparées à cette grève, en se rabbattant par exemple sur le fret routier, il est impossible de remplacer complètement les transports de fret de la Deutsche Bahn par les poids-lourds.
L'industrie métallurgique, dépendante du rail pour son fret, a exprimé ses craintes de ne plus pouvoir fournir ses clients si la grève perdurait.
"Si les grèves devaient durer plus longtemps que les 42 heures annoncées, nous ne pourrons éviter que notre clientèle ne soit plus suffisamment fournie, ce qui pourrait entraînerait un préjudice pour l'industrie automobile et pour toute l'économie entière", a critiqué le président de la fédération métallurgique, Dieter Ameling, à la télévision publique ZDF.
GDL, qui réclame jusqu'à 31% de hausse de salaires, avait obtenu le feu vert de la justice allemande la semaine dernière pour étendre sa grève, jusque-là limitée au trafic régional et aux réseaux urbains rapides.
Selon un sondage publié vendredi, 57% des Allemands estiment le conflit social justifié alors qu'ils étaient 45% début octobre, au commencement de leur action.


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