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L’Europe clémente vis-à-vis de la France et de ses déficits

Article du 12/02/2008
La croissance ralentit en Europe et dans le monde… Un argument que Paris a utilisé pour obtenir plus de temps et la clémence de ses partenaires européens. En 2007, le déficit de l'Etat français s'est établi à 38,4 milliards d'euros. Hier, les ministres des Finances de la zone euro ont un peu réduit la pression sur la France à propos de ses déficits, réitérant leur appel à un retour à l'équilibre de ses comptes publics d'ici 2010, mais à condition que la conjoncture ne se dégrade pas trop.
La France doit « faire en sorte d'atteindre l'objectif en 2010 », a souligné devant la presse à Bruxelles le président du forum qui regroupe ces ministres (Eurogroupe), Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion à Bruxelles. Il a dans le même temps rappelé que cet engagement, pris il y a un an environ par les pays européens, était à atteindre seulement « si les conditions cycliques le permettent », autrement dit si la croissance ne ralentit pas trop. Une manière d'en relativiser le caractère impératif. Paris en a profité pour mettre en avant le fait qu’une politique de rigueur excessive risquerait à ses yeux d'aggraver la situation.
Le message de l'Eurogroupe est « équilibré », a estimé la ministre française de l'Economie Christine Lagarde. « On verra ce que les conditions cycliques nous réservent », a-t-elle dit. Dans une interview au quotidien Le Figaro publié lundi, elle avait souligné qu'il serait « très difficile » à la France « dans la situation actuelle » d'atteindre l'équilibre en 2010.
Cet objectif avait été pris en avril 2007 par la France et ses partenaires de l'Union européenne, avant que Nicolas Sarkozy ne succède à Jacques Chirac comme président de la République. Mais peu après son élection, Nicolas Sarkozy a remis en cause cet engagement, en juillet, soulignant que son pays se réservait la possibilité de ne remplir l'objectif qu'en 2012. Cette déclaration de Nicolas Sarkozy n’a pas manqué d’irriter ses partenaires européens, particulièrement de l'Allemagne, déjà revenue à l'équilibre, et de la Commission européenne.
La France reste dans le collimateur de ses partenaires. « Nous avons exprimé l'avis unanimement partagé que la France doit renforcer sa consolidation budgétaire et réduire le niveau de ses dettes » de façon « à pouvoir assurer une marge manoeuvre suffisante » par rapport à la limite de déficit public autorisé dans l'UE chaque année, à savoir 3% du Produit intérieur brut (PIB), a dit Jean-Claude Juncker. Ce dernier a également jugé que la France devrait encore « accélérer les réformes structurelles de façon à diminuer le niveau très élevé des dépenses publiques ».
Après l'Eurogroupe, qui rassemble les seuls quinze pays de la zone euro, les ministres des Finances de l'ensemble des 27 pays de l'UE devraient réitérer le message mardi à Bruxelles lors de leur réunion mensuelle.
La France n'est pas la seule visée. L'Eurogroupe a aussi exhorté lundi soir l'Italie à faire des efforts de « consolidation budgétaire », particulièrement cette année. Une mise en garde intervenant alors que se profilent des élections anticipées en avril, où la droite de Silvio Berlusconi est donnée favorite.
Une autre pique a été adressée à la France, au sujet de l'idée, très controversée, d'un sommet des chefs d'Etat de la zone euro l'été prochain, récemment évoquée par le Premier ministre François Fillon. « Quelle sera la valeur ajouté par rapport à une réunion au niveau des ministres des Finances? », s'est demandé Jean-Claude Juncker.

Francebourse.com, avec AFP

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