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Agriculture : Bruxelles dévoile une série de mesures pour produire plus

Article du 20/05/2008

Fin des terres en jachère, hausse des quotas laitiers : Bruxelles devrait dévoiler une série de mesures pour permettre à l’Europe de produire plus face à la hausse de la demande et des prix agricoles alors que l’agriculture revient au premier plan des préoccupations.
Ces propositions sont contenues dans un « bilan de santé » de la Politique agricole commune (PAC) de l’UE préparé par la Commission européenne. Elles vont devoir ensuite être discutées par les Etats membres, avant des décisions attendues durant la présidence française de l’UE au second semestre.
Les tractations promettent d’être âpres car le sujet est controversé. Si les Britanniques applaudissent, la France, première puissance agricole de l’UE, juge que certaines idées de ce « paquet » risquent de fragiliser l’agriculture européenne au mauvais moment. L’UE a déjà, l’an dernier, suspendu pour une saison le gel de terres afin de répondre à l’augmentation de la demande et la flambée des cours. La Commission, dans son projet de texte, veut cette fois y renoncer définitivement, ce qui pourrait libérer 4 à 5 millions d’hectares.
Autre mesure : un relèvement « graduel » des quotas laitiers instaurés en 1984 pour limiter à l’époque la production, avant leur suppression définitive en 2015. Ils ont déjà été augmentés de 2 % cette année. « Les conditions qui ont amené à leur introduction ne sont plus d’actualité » compte tenu de la forte demande, notamment en provenance de Chine ou d’Inde, estime la Commission.
Pour compléter la panoplie, Bruxelles compte aussi reconduire pour un an la suspension des droits de douane sur les importations de la plupart des céréales dans l’UE, décidée l’an dernier jusqu’en juillet 2008. Cette mesure, si elle n’entre pas dans le cadre du bilan de santé, répond à la même logique.
L’Europe espère que ces coups de pouce, ajoutés à une récolte céréalière dans l’UE qui s’annonce nettement meilleure cette année, avec 25 à 30 millions de tonnes attendues en plus, contribueront progressivement à réduire la tension sur le marché.
Car même si les prix agricoles ont un peu reflué après leur pic de l'automne (ceux du blé et du lait en particulier), ils restent historiquement élevés. Ceux du blé affichent toujours une progression de 84 % sur un an, de 28 % pour le maïs, de 21 % pour le beurre et de 17 % pour les oeufs.
Si ce volet du « bilan de santé » devrait être approuvé par les Etats, d’autres propositions risquent de susciter davantage de résistance. Bruxelles a renoncé, sous la pression de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, à plafonner les subventions agricoles les plus élevées. Mais elle veut quand même les réduire indirectement en les ponctionnant plus que les autres pour alimenter des fonds d’aide au développement rural, hors de la stricte production agricole.
La Commission veut aussi remettre en cause certains mécanismes de soutien des prix et surtout ne plus du tout lier le niveau des subventions versées au volume de production (« découplage », dans le jargon européen), pour parachever la réforme de 2003. « Si vous supprimez les outils de régulation ou de stabilisation des marchés comme le propose d’une certaine manière la Commission, et que vous supprimez toutes les aides agricoles, il n’y a plus de politique agricole commune », a dénoncé par avance le ministre français de l’Agriculture, Michel Barnier.



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