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Automobile : Les constructeurs tricolores ne devraient pas échapper au coup de frein

Article du 07/07/2008

Dans un contexte de morosité du marché automobile européen et d’envolée des prix des matières premières, les constructeurs français pourraient être amenés à revoir à la baisse les objectifs ambitieux de leurs plans stratégiques. Comme leurs homologues européens, ils devraient subir les effets d’une consommation en berne, de l’envolée des prix du pétrole et de l’acier ainsi que du niveau élevé de l’euro qui pénalise les exportations. Et si le marché français a fait mieux que la moyenne des pays européens au premier semestre, avec une hausse des ventes de 4,5 %, notamment grâce au bonus écologique, il ne devrait pas échapper au coup de frein.
Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, prévoit d’ailleurs « une rentrée difficile » sur un marché français qui représente environ un quart des ventes du groupe. La raison : la chute de confiance des consommateurs qui pronostique un tour de vis dans leurs dépenses.
Renault est également handicapé par une facture en acier qui ne cesse de grimper : ce poste de dépense s’est alourdi d’un milliard d’euros en 2008 par rapport à 2005, « c’est à peu près 50 % de la totalité du profit de Renault », selon son PDG. Igor Pruniaux, analyste de CM-CIC Securities, estime que les coûts des matières premières pourraient même tripler en 2009.
Dans ce contexte, le plan Contrat 2009, annoncé par Carlos Ghosn en février 2006, est « objectivement hors d’atteinte », explique l’expert. Les analystes doutent de la capacité du groupe à respecter les deux engagements phare du plan, à savoir la vente de 3,3 millions de véhicules en 2009, soit 800 000 de plus qu’en 2005, et une marge opérationnelle de 6 % du chiffre d’affaires.
« Carlos Ghosn a toujours dit dans le passé qu’il y aura un plan B si le plan A ne fonctionne pas, faute de croissance. Renault va restructurer le groupe et ajuster les effectifs pour baisser les coûts », pronostique Gaëtan Toulemonde, analyste chez Deutsche Bank. Si le marché européen, surtout en Espagne et Italie, donne des signes d’essoufflement, les ventes de voitures en Europe de l’Est, en Inde ou en Chine devraient continuer à croître. Mais ce relais de croissance est également suspendu à l’envolée des prix des carburants.
Quant àPSA Peugeot Citroën, le constructeur « semble encore capable de résister à une année 2008 de plus en plus difficile » mais « les risques s’accumulent sur le secteur et rendent de plus en plus probable la dégradation de la marge de PSA en 2009 », prévient Igor Pruniaux.
D’où des doutes sur le respect des objectifs du plan Cap 2010, présenté en septembre 2007 par Christian Streiff : il tablait alors sur la vente de 4 millions de véhicules en 2010 contre 3,37 millions en 2006, et visait une marge opérationnelle de 5,5 à 6 % du chiffre d’affaires. En février, PSA avait tablé sur une hausse de 5 % de ses ventes annuelles.
Ces prévisions seront peut-être révisées lors de la présentation des comptes semestriels le 23 juillet. En attendant, PSA présentera demain ses chiffres semestriels de ventes dans le monde, un exercice auquel Renault se livrera le lendemain.

Francebourse.com, avec AFP
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