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Automobile : Toyota devient le nouveau leader mondial, PSA débauche

Article du 09/05/2007
Tous les constructeurs automobiles ne sont pas touchés de la même manière par l’atonie du marché, notamment européen. Ainsi, alors que PSA Peugeot-Citroën confirme la suppression de 4 800 emplois, Toyota a réaffirmé ce matin sa position de leader mondial.
En effet, les derniers chiffres publiés ce matin, malgré une baisse inattendue du résultat d’exploitation trimestriel, confirment la bonne santé du constructeur nippon. Sur l’exercice 2006 -2007, le chiffre d'affaires atteint un seuil historique de 23 948,1 milliards de yens, soit un bond de 13,8 % par rapport à l’année précédente. Le résultat d’exploitation s’inscrit également en hausse de 19,2 %, ce qui lui permet d’être le premier à franchir la barre des 2 000 milliards de profit opérationnel.
Pour l’exercice en cours (clos au 31 mars 2008), Toyota anticipe une croissance des livraisons mondiales de 4,3 % à 8,89 millions de véhicules et une hausse de 4,4 % du chiffre d’affaires à 219 milliards de dollars.
« La poursuite des efforts pour soutenir notre croissance internationale a puissamment contribué aux records de revenus, de bénéfice d’exploitation et de résultat net », a estimé le président de Toyota, Katsuaki Watanabe, lors d’une conférence de presse, à l’occasion des 70 ans de la firme.
Le groupe (marques Toyota, Hino et Daihastu) s’est même offert le luxe de frôler la barre des 3 millions d’unités vendues en Amérique du Nord, alors que les constructeurs américains stagnent. En Europe également, Toyota continue à grignoter des parts de marché.
Toutefois, Toyota reste prudent. Sa nouvelle orientation vers des automobiles à plus faible marge et ses lourdes dépenses dans de nouveaux sites et dans la recherche-développement a pesé sur ses marges.
Le groupe table sur une hausse de 0,4 % du bénéfice net 2007-2008 à 13,8 milliards de dollars.
Grâce à un modèle de fonctionnement ultra-performant qui lui donne une forte réactivité, et une grande maîtrise des structures de coût, Toyota s’en tient enfin à son objectif d’une marge opérationnelle stable de 10 % (contre 8 % pour Honda Motor et Nissan Motor durant l’exercice 2006-2007).
Cela ne devrait pas empêcher le nippon de reléguer General Motors (GM) au deuxième rang.

Réductions salariales chez PSA

Tous les constructeurs ne sont donc pas logés à la même enseigne. Parmi les firmes européennes, PSA Peugeot-Citroën devrait confirmer au cours de Comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire prévu cet après-midi la suppression de 4 800 emplois (a priori 1 200 ingénieurs, 1 800 ouvriers et 1 800 employés sur l’ensemble des sites du groupe), comme annoncé par le groupe fin avril.
Ces suppressions de postes passeraient en fait par le non remplacement des départs en retraite et le recours à des départs volontaires, avec à la clé des incitations financières.
Ce plan de restructuration est le premier du nouveau PDG Christian Streiff mais fait suite à celui annoncé par son prédécesseur Jean-Martin Folz, qui prévoyait la suppression de 10 000 postes.
Ce plan est pour la direction de PSA Peugeot-Citroën la conséquence de la « dégradation des ventes en Europe de l’Ouest et de la rentabilité du groupe ».

Rester concurrentiel

Cette confirmation intervient alors même que l’agence de notation Standard and Poors, juge le marché automobile européen toujours aussi concurrentiel. L’étude remarque cependant la baisse de la profitabilité alors que la réglementation en matière d’environnement pourrait accroître les coûts.
Pour rester dans la course, les constructeurs doivent donc répondre à une double demande : des voitures de plus en plus perfectionnées et respectueuses de l’environnement pour des budgets d’achat moindres. Chez Renault, où la Logan démontre un fier succès, on pense à étendre cette stratégie d’une voiture à bas coût.
Ainsi, la semaine dernière, Nissan, partenaire du français Renault, a annoncé travailler « sur l’arrivée de voitures moins chères », a expliqué le PDG des deux groupes Carlos Ghosn.
« Ce sera une voiture très différente » de la Logan, a-t-il cependant assuré, « un plan de produit à un niveau de prix inférieur et avec des concepts complètement différents ».
Une telle voiture pourrait être construite en Inde, où Renault a commencé à renforcer ses positions et où un constructeur local a par ailleurs annoncé vouloir lancer un véhicule à 2 500 dollars.
Une telle offre à bas coût pourrait sortir Nissan de l’ornière, alors que le constructeur n’a pas atteint ses objectifs fixés l’an dernier.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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