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Automobile : ça bouge chez les constructeurs étrangers ... moins en France

Article du 19/07/2007
Automobile : ça bouge chez les constructeurs étrangers … moins en France

Ford remanie sa stratégie

…dans le luxe tout d’abord. On apprenait ce week-end que le groupe automobile américain étudierait une éventuelle cession de sa filiale suédoise Volvo, selon des informations du Wall Street Journal .
Volvo est la principale marque du pôle de luxe que Ford démantèle peu à peu, après Aston Martin cédé en mars pour 925 millions de dollars. La valeur du constructeur est estimée à 8 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros).
Pour l’heure, chez le constructeur automobile, on précise qu’aucune discussion n’a encore été prise et que le groupe ne mène aucune discussion dans l’optique d’une vente.
Pour autant, selon une autre source proche du dossier, l’idée d’une vente fait son chemin et est aujourd’hui considérée en interne comme ayant 50 % de chances d’aboutir, ajoutait hier le quotidien anglo-saxon.
Par ailleurs, Ford pourrait recevoir plusieurs offres, émanant pour la plupart de fonds, dont Cerberus Capital Management, One Equity Partners ou Ripplewood Holdings, pour ses marques Jaguar et Land Rover, selon le journal New York Times.
Le journal indien Economic Times rapporte de son côté que deux constructeurs indiens, Tata Motors Ltd. et Mahindra & Mahindra, étudient aussi la possibilité d’une offre sur les deux marques britanniques.
La vente des marques de luxe apporterait une bouffée d’air frais à Ford qui est en pleine restructuration, après une perte nette historique de 12,6 milliards de dollars en 2006. Ford, menacé d’être supplanté comme numéro 2 aux Etats-Unis par le Japonais Toyota, a mis en place un plan de restructuration qui prévoit d’ici à 2009 la fermeture de 16 usines et la suppression de 44 000 emplois en Amérique du Nord, avec une diminution de sa gamme de produits.

…et à l’international. Autre aspect de la stratégie de Ford : se renforcer en Europe en s’installant en Roumanie. Le constructeur y est en négociations avec le gouvernement pour la reprise de l’usine Daewoo de Craiova, indiquaient hier ses responsables. Aucun montant n’a été diffusé mais Ford est l’unique groupe sur les rangs pour le rachat de Daewoo, les deux autres constructeurs, General Motors et JC Russian Machines, qui avaient exprimé leur intérêt, ayant renoncé à déposer des offres.
On parle d’investissement à hauteur de 675 millions d’euros dans la restauration technologique de l’usine, afin d’atteindre une production annuelle de 300 000 véhicules et 300 000 moteurs à partir de 2011.
Deuxième constructeur automobile roumain, après Dacia (groupe Renault), l’usine de Craiova, reprise par Daewoo en 1994, a jusqu’ici produit au total environ 250 000 véhicules et détient une part de 7 % du marché.

General Motors se met au moteur diesel italien

L’autre constructeur automobile américain General Motors va acquérir 50 % du fabricant italien de moteurs diesel VM Motori, dans le cadre de sa stratégie de développement de véhicules moins gourmands en carburants.
GM travaillait déjà avec VM Motori, avec lequel il a développé un nouveau moteur V6 turbo diesel qui sera lancé dans des modèles Cadillac CTS en Europe en 2009.
Alors que plus de 50 % des nouvelles voitures vendues en Europe tournent au diesel, ce type de moteur ne représente que 3 % du gigantesque marché américain. La plupart des stations essence ne vendent d’ailleurs pas de diesel, un carburant que les consommateurs américains ont longtemps jugé trop polluant. Mais de nouveaux « diesels propres » ainsi que la hausse des prix de l’essence commencent peu à peu à modifier cette image.

Honda à la conquête de pays émergents

Le constructeur automobile nippon qui a ravi à Nissan l’an dernier la place de numéro deux du secteur au Japon entend conquérir de nouveaux marchés en implantant des usines en Inde, en Thaïlande et en Argentine et en développant une voiture spécialement conçue pour le marché chinois.
Objectif : doper sa production de 20 % en 2010, soit 4,7 millions de véhicules par an en 2010 contre 3,65 millions en 2006, grâce des investissements de l’ordre de 840 millions de dollars, a annoncé le PDG Takeo Fukui.
En Inde, Honda va construire une usine au Rajasthan (ouest), sa deuxième dans le pays, pour un montant de 230 millions de dollars, afin de répondre à la demande croissante sur ce marché. Cette usine aura une capacité de production annuelle initiale de 60 000 voitures à partir de 2009.
En Chine, le constructeur japonais va bâtir un centre de recherche et développement à Canton pour concevoir un véhicule bon marché destiné spécifiquement au marché chinois et qui sera lancé en 2010 sous une nouvelle marque, différente de Honda. Soit un investissement de 246 millions de dollars.
En Thaïlande, Honda a annoncé une deuxième usine, d’un montant de 200 millions de dollars. La nouvelle unité, qui ouvrira en 2008, produira 120 000 véhicules Accord, City, Jazz et CR-V par an.
Au Vietnam, Honda va installer une nouvelle usine de motos, pour un investissement de 65 millions de dollars.
Enfin, le groupe devrait installer sa première usine d’assemblage en Argentine, pour 100 millions de dollars. Ses capacités atteindront 30.000 véhicules par an, qui seront en partie exportés.
Lors de l'exercice 2006-2007 clos fin mars, le chiffre d’affaires du groupe nippon a battu un record historique à 69,3 milliards d’euros, en hausse de 11,9 % sur un an.
Mais son bénéfice net a légèrement reculé (- 0,8 %) en raison d'éléments exceptionnels, de lourds programmes d'investissement déjà lancés et de mauvaises ventes au Japon où le marché automobile est saturé. Pour ne plus dépendre exclusivement des automobiles et des motos, Honda a considérablement diversifié ses activités ces dernières années. Le groupe s’est ainsi lancé dans l’aviation d’affaires en produisant un petit biréacteur, le Honda Jet, mais aussi dans les panneaux solaires pour particuliers et dans les générateurs d’électricité domestiques.

L’automobile française en perte de vitesse

En revanche, dans l’Hexagone, l’industrie automobile accuse le coup : repli de l'emploi et des perspectives sombres pour 2007, recul des parts de marché en France (les immatriculations de véhicules neufs ont baissé de 2 % en 2006) et à l’étranger, concurrence mondiale accrue, vieillissement des gammes française et absence de nouveaux produits, recul du moyen de gamme au détriment des voitures bon marché ou plus luxueuses.. Autant de facteurs pénalisants qui explique, selon l’Insee, que la production des constructeurs et des équipementiers automobiles ait diminué de 5,7 % en volume.
« Pour la première fois en 2006, le nombre de véhicules produits par les constructeurs français sur le territoire national (2,8 millions) a été inférieur à leur production réalisée à l’étranger (3,1 millions) », souligne l’étude.
Sur le marché français, la part des marques françaises diminue, passant de 56,4 % en 2005 à 55,3 % en 2006, au bénéfice des marques étrangères.
Avec une conséquence sur l’emploi salarié hors intérim qui se replie de 3,6 % en 2006 contre 2,2 % en 2005.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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