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Automobile : Chinois et Indiens s’avancent très prudemment sur le marché européen

Article du 05/03/2008

Constructeurs chinois et indiens sont très entourés au Salon de l’automobile de Genève mais l’invasion tant redoutée de ces producteurs à bas coûts reste hypothétique sur le marché européen, où les producteurs s’estiment bien armés pour relever le défi.
Les modèles produits dans les pays émergents suscitent un peu plus chaque année les crépitements des appareils photos lors de leur présentation genevoise, à mesure que l’industrie des pays occidentaux semble céder le pas face à celle du continent asiatique.
L’indien Tata présente son modèle Nano, la voiture la moins chère du monde vendue 100 000 roupies (1 600 euros) sur son marché national. La petite voiture, qui ne comprend ni climatisation, ni fenêtres électriques, ni direction assistée, a été lancée en janvier à New Delhi à grand renfort de publicité. Mais malgré la notoriété que lui vaut son prix, « nous ne prévoyons pas de la lancer en Europe actuellement », a assuré le patron du groupe, Ratan Tata, tout en espérant qu’un jour une version « haut de gamme » puisse être vendue sur le Vieux continent.
Tata est devenue la marque symbole de la revanche automobile des pays du sud, avec son projet de rachat des prestigieuses marques britanniques Land Rover et Jaguar que l’américain Ford, en grande difficulté, pourrait lui céder.
Côté chinois, un deuxième constructeur, BYD, a fait son apparition à Genève après Brilliance l’an dernier. Alors que Brilliance s’est attaqué au haut de gamme, BYD vise le créneau de la voiture électrique, porté par la peur du changement climatique. « Nous espérons démarrer la commercialisation en Europe d’ici deux à trois ans », confie le directeur commercial. En Chine, pays en passe de devenir le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, BYD entend doubler cette année ses ventes à 200 000 unités.
BYD, qui a commencé en 1995 comme simple producteur de batteries, mise sur cette expertise pour produire des automobiles hybrides ou électriques sur les marchés étrangers. Le groupe compte exporter 25 000 modèles cette année contre 10 000 l’an dernier.
Mais le groupe prendra son temps pour s’adapter à la stricte réglementation européenne en matière de sécurité. Force est de rappeler que les premiers pas des constructeurs chinois sur le Vieux continent se sont plutôt mal passés lorsqu’en 2005 le 4X4 « Landwind » du constructeur Jiangling Motors a été mis en cause pour son manque de résistance aux tests de collision.
Du côté des producteurs européens, on compte bien résister à la menace asiatique en utilisant la même arme : la production dans des pays à faible coût de main-d’oeuvre. Renault a vu s’envoler les ventes de la Logan, la voiture à bon marché produite par sa filiale roumaine Dacia, dont le modèle de base est vendu aux alentours de 7 600 euros en France. Dacia a présenté à Genève la petite soeur de la Logan, baptisée Sandero, qui sera commercialisée en juin en Europe autour du même prix. Renault s’est aussi associé à l’indien Bajaj pour produire en Inde une voiture à 2 500 dollars d’ici à 2010. Mais Jean-Philippe Collin, directeur général de Peugeot, doute qu’un constructeur quel qu’il soit puisse jamais vendre un véhicule à un prix aussi bas en Europe compte tenu des normes écologiques et de sécurité en vigueur.



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