Sécurité routière : A quoi ressemblera la voiture de demain ?

Ce sera une voiture « communicante », avec mobile intégré et commandé en totalité par la voix, offrant un accès au vrai multimédia en ligne. Le conducteur pourra passer un coup de fil par la seule magie de sa voix. Depuis près de vingt ans, des programmes européens comme Prometheus ou Carminat s'attachent à offrir à la voiture des moyens de communication bon marché et grand public. Malgré tous ces efforts, l'automobile « communicante » demeure un luxe et ne devrait apparaître véritablement sur le marché que d’ici trois à quatre ans.

Demain, nos voitures seront intelligentes. Dotées de systèmes de sécurité de pointe, elles permettront non seulement de réduire le nombre de morts sur les routes mais également les encombrements routiers et les émissions polluantes.
La Commission européenne, dans le cadre de son programme d'action européenne sur la sécurité routière, tente de sensibiliser les citoyens et de mobiliser Etats membres et constructeurs automobile afin que ces dispositifs intelligents « passent plus rapidement des modèles haut de gamme aux modèles moins luxueux » et depuis 1998, l’Union européenne investit chaque année 50 millions d’euros pour la recherche dans ce secteur. Mais l’objectif affiché de diminuer le nombre des victimes de la route de moitié d'ici 2010 est loin d'être atteint.

Le dispositif « eCall » sera installé dans tous les véhicules. En cas d'accident, un appel d'urgence sera envoyé au centre de réception le plus approprié, avec un certains nombre de données relatives au véhicule dont sa localisation précise, afin de réduire le délai d’intervention des secours. Ce système pourrait faire baisser de 5 à 15 % le nombre de morts, réduire le temps perdu dans les embouteillages de 10 à 20 % et réaliser des économies de plusieurs milliards d'euros.

Plus sûre

Les voitures intelligentes seront dotées de technologies permettant d'éviter les collisions par l'arrière et d’aider le véhicule à rester sur sa voie de circulation ou à doubler. Selon l’UE, en évitant les collisions par l’arrière, le nombre d’accidents sur les routes européennes pourrait diminuer de 4 000 par an si seulement 3% des véhicules étaient équipées de cette technologie d’ici 2010, de 1500 par an si 0,6% seulement des véhicules étaient équipés d’un système aidant la véhicule à rester sur sa voie.

Autre nouveauté : les voitures du futur seront équipées de signaux vibratoires pour réveiller les conducteurs somnolents. Une innovation qui pourrait permettre d'éviter 30 % des accidents mortels sur autoroute et 9 % du total des accidents mortels. Le fabricant de pièces détachées japonais Denso prédit qu’en 2020, toute nouvelle voiture aura des signaux vibratoires. Mais selon lui, la meilleure combinaison serait d’avoir à la fois des signaux d'avertissement auditifs et vibratoires, travaillant en tandem l’un avec l’autre.

La voiture intelligente sera inviolable. Déjà les vols ont largement reculé chez de nombreux constructeurs de modèles haut de gamme grâce à la généralisation des puces et de nouveaux moyens de commande à distance. Aujourd’hui, les premiers systèmes de suivi par satellite, capables de localiser géographiquement une voiture volée et de l'arrêter à distance, entrent dans leur phase active. Demain, la clé sera remplacée par des badges conçus dans l’esprit des cartes à puce. La carte servira de télécommande automatique pour l'ouverture du parking, de porte-monnaie électronique et d'identificateur aux télépéages d'autoroutes. D’autres, comme Valéo, envisagent des portière tactile. La voiture reconnaîtra les empreintes digitales de son propriétaire, les portes s’ouvriront et la voiture vérifiera en même temps la pression des pneus.

Moins polluante

Les voitures « intelligentes » permettront également de réduire les émissions polluantes, notamment grâce à leurs récepteurs permettant de déterminer à l'avance la densité du trafic routier. L'automobiliste pourra ainsi adopter un style de conduite en accord avec la circulation. De même que la technologie hybride, le véhicule intelligent, capable de prédire l'importance de la circulation avec 7 secondes d'avance voire une minute dans certains cas, permettra de faire une économie allant de 15% à 25% par rapport aux voitures classiques, selon une étude réalisée par des ingénieurs de l'université de Melbourne.

Les voitures intelligentes sont pour l’heure très peu répandue même si les constructeurs automobiles y travaillent depuis de longues années. A l’instar de PSA Peugeot Citroën, ils attendent 2009 pour véritablement les lancer. PSA envisage en effet de doter un demi-million de voitures en quatre ans (à partir de 2009) de capacités de communications cellulaires : communications téléphoniques intégrées mains libres, dispositif d'appel d'urgence et localisation GPS intégrée.

Mais comme le note justement la Commission européenne, il a fallu plus de vingt ans pour introduire l’ABS et certains véhicules n’en sont toujours pas équipés. Quant aux dispositifs ESP, qui accroissent la maîtrise du pilotage en cas de chaussée glissante, ils n'atteignent un taux de pénétration du marché que de 40 %, dix ans après leur arrivée. Il faudra donc être patient avant de véritablement connaître la voiture intelligente du futur.

Francebourse.com – Manuelle Tilly