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Allemagne : Le débrayage dans le rail braque les projecteurs sur la fracture allemande entre l’ouest et l’est

Article du 16/11/2007

En se prolongeant à l’est, la grève des conducteurs de trains allemands attaque l’économie du plus grand pays européen là où les séquelles des décennies de régime communiste sont encore bien visibles et où le chômage fait toujours des ravages.
Et c’est dans ce que les Allemands appellent encore 17 ans après la Réunification « les nouveaux Länder » que la grève des conducteurs de trains est la plus suivie. Ce matin, un train régional sur cinq y circulait, contre un sur deux à l’ouest. L’approvisionnement par le rail était « minimal », alors qu’à l’ouest il était « largement assuré ».
De facto, la grève met en difficulté nombre d’entreprises de la région, dans la métallurgie, l’électrotechnique ou la production automobile qui ne reçoivent plus leurs matières premières. Hier, une centrale électrique a même failli cesser la production.
Cette grève vient pointer le doigt sur deux questions : la dépendance de ces industries au rail et la répartition de la production dans l’espace. Le tissu industriel lâche et la faible densité de la population font que l’est de l’Allemagne est fortement tributaire du trafic de Deutsche Bahn. Et ce qui est vrai pour le transport des marchandises l’est aussi pour les passagers : beaucoup d’Allemands de l’est habitent loin de leur lieu de travail.
De plus, les régions de l’est ne se sont toujours pas remises de l’effondrement des structures industrielles dans les années 1990 et l’économie est toujours sous perfusion.
L’exode des populations qualifiées vers des perspectives plus riantes vient aggraver un chômage chronique et dépeuple des districts entiers. Si le chômage a fortement reculé en Allemagne ces derniers mois, il était toujours de 13,6 % de la population active à l’est en octobre, contre 6,8 % à l’ouest et 8,2 % sur l’ensemble du pays.
Ce n’est pas non plus un hasard si la ligne de fracture épouse le tracé du rideau de fer : les conducteurs recrutés à l’est au moment de la Réunification ont adhéré en masse au syndicat GDL, à l’origine du mouvement social. En outre, c’est parmi ses salariés de l’ouest en place depuis longtemps que Deutsche Bahn compte ses fonctionnaires, interdits de grève. A l’est, pas de tel traitement de faveur.
GDL est engagé depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec Deutsche Bahn sur des questions de statut et de salaires et en est à sa sixième grève en quelques semaines.

Francebourse.com, avec AFP
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