Economie : Un nouveau rôle pour la Caisse des dépôts
Article du 10/01/2008
Lors de sa conférence de presse mardi, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir faire de la Caisse des dépôts (CDC), déjà présente au capital de la plupart des grands groupes français, « un instrument de la politique de défense » des entreprises nationales face à la montée en puissance des « fonds spéculatifs extrêmement agressifs et des fonds souverains qui n’obéissent à aucune logique économique ».
La France assume « le choix politique, stratégique, de protéger ses entreprises, de leur donner les moyens de se défendre et de se développer », a déclaré le chef de l’Etat. « La Caisse des dépôts, nous allons en faire un instrument de cette politique de défense et de promotion des intérêts économiques primordiaux de la Nation », a-t-il insisté, dans une veine proche du « patriotisme économique » prôné par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
La CDC est une institution publique. Elle est considérée comme le bras financier de l’Etat. Elle s’est dotée en décembre d’un plan stratégique à l’horizon 2020 qui fixe notamment comme « priorité » le soutien aux PME.
La Caisse gère déjà plusieurs dizaines de milliards d’euros investis dans les plus grands groupes français. Elle est présente au capital de 250 entreprises cotées, actionnaire minoritaire de la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 et principal ou second actionnaire d’une douzaine d’entre elles. Pour Augustin de Romanet, son directeur général, la Caisse est guidée d’abord par un souci de « rentabilité financière » mais se veut attentive à « d’autres critères » comme « la nécessité de stabiliser l’actionnariat de sociétés afin de développer leurs centres de décision en France ou en Europe ».