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Bourse de Paris : Flambée du pétrole et chute du dollar ont pesé sur les marchés

Article du 23/04/2008

Mnemo : PXI


La Bourse parisienne a ouvert en hausse ce matin, l’indice CAC 40 gagnant 0,32 % à 4 888,14 points et continuant sur sa lancée haussière vingt minutes après le début de la séance.
La Bourse de Paris reste sur deux séances de baisse consécutives, le CAC 40 ayant reculé hier de 0,77 % à 4 872,64 points.

Wall Street a fini en net repli hier soir, entravée par la prudence des investisseurs concernant la fin de l’exercice de plusieurs grands groupes américains la nervosité face à la flambée du pétrole.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 0,82 % à 12 720,23 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 1,29 % à 2 376,94 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a baissé de 0,88 % à 1 375,94 points.
Les avertissements sur résultats ont continué de donner le ton hier. Ainsi, si le producteur de composants électroniques Texas Instruments a répondu aux attentes du marché, ses performances trimestrielles ont été totalement éclipsées par la prudence dont il a fait preuve pour le deuxième trimestre.
Le groupe chimique Dupont a également entraîné le marché vers le bas en dépit d’une progression de 26 % de son bénéfice et de la confirmation de ses objectifs 2008, car il a souligné la perspective d’un ralentissement de la demande sur le marché américain pour le reste de l'année.
Dans ce contexte, le marché a fait fi des résultats supérieurs aux prévisions de McDonald’s ou de Lockheed Martin, ainsi que de ceux, conformes aux attentes, du géant des télécoms ATT.

La Bourse de Tokyo a fini en légère hausse mercredi, le Nikkei progressant de 0,23 %.

Parmi les premiers chiffres de la journée, on notera la baisse de 1,7 % des dépenses des ménages français en produits manufacturés en mars, en volumes chaînés, selon les chiffres de l’INSEE. Cette baisse intervient après une hausse de 1,3 % en février, chiffre révisé de + 0,1 point (données CVS-CJO). Sur l’ensemble du premier trimestre, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés augmentent cependant de 0,6 % (après - 0,1 % au quatrième trimestre de 2007).
Dans le détail, dans le champ commerce, les dépenses ont baissé de 2,3 % en mars (après +0,3% en février). Les achats des ménages en automobiles ont diminué de 1,5 % (après + 7,6 %). Les dépenses en biens d'équipement du logement poursuivent leur baisse (- 0,7 % après -0,2 %). Sur l’ensemble du premier trimestre de 2008, les dépenses de consommation en biens durables se sont tassées (+1,0% après +2,0%).
Nette contraction pour les dépenses de consommation en textile-cuir (- 7,9 % en mars après + 1,4 % en février). Sur le trimestre, elles se redressent néanmoins (+ 1,1 % après - 3,2 % au quatrième trimestre 2007).
Enfin, les dépenses de consommation en autres produits manufacturés ont augmenté légèrement en mars (+ 0,5 % après - 0,3 % en février).

Le prix du pétrole a terminé pour la première fois au-delà de 119 dollars à New York, après avoir frôlé le seuil symbolique des 120 dollars, sous l’effet de la chute continue du billet vert, au plus bas face à l’euro.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai, dont c’était le dernier jour de cotation, a terminé en hausse de 1,89 dollar à 119,37 dollars, un record de clôture. Il a atteint en cours de séance le prix historique de 119,90 dollars. Le prix du baril s’est renchéri de plus de 57 dollars par rapport à son niveau il y a un an à New York, soit une progression de 86 %. Le pétrole a fait en sept mois à peine un chemin qu’il avait mis quatre ans à parcourir : passé de 40 à 80 dollars entre 2004 et fin 2007, il a depuis lors gagné presque 40 dollars.
Le président américain George W. Bush s’est dit « inquiet » de l’envolée de ce prix, estimant lors d’une conférence de presse que les prix de l’énergie agissent « comme une taxe sur les travailleurs ».
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, plus lourd et soufré, a aussi établi un record absolu, en montant à 116,75 dollars. Il a reculé en fin de séance à 115,95 dollars, en hausse de 1,52 dollar par rapport à lundi.
Le dollar faible a de nouveau incité les investisseurs à se lancer à des achats de matières premières en général et d'or noir en particulier, selon les analystes. La baisse du billet vert rend moins chères à l’international les matières premières dont le prix est libellé en dollar et offre aussi aux investisseurs un rempart contre l’inflation pour leurs placements.
Les raisons de cet emballement sont multiples. En toile de fond, l’industrialisation à cadence rapide des pays émergents, menés par la très gourmande Chine, entraîne une forte hausse des besoins mondiaux d’hydrocarbures.
Or l’offre ne suit pas : sous-investissement dans le secteur ; fonte des stocks, notamment américains ; réticence de l’OPEP à produire plus ; risques géopolitiques accrus et dollar faible, on l’a vu.
Hier, les investisseurs ont aussi réagi à la résurgence de perturbations sur les approvisionnements de brut, notamment au Nigeria où deux oléoducs appartenant au groupe pétrolier Shell ont été attaqués. La perte de la production est estimée à 169 000 barils par jour.
Ils gardent toujours en tête la position du cartel pétrolier alors que les acteurs du secteur sont réunis à Rome : l’OPEP ne veut pas pomper plus. L’organisation craint qu’un ralentissement économique américain n’entame la demande et argumente de toute façon qu’une hausse de ses quotas aurait peu d’incidence sur les cours. Seul geste accordé hier par l’OPEP : le cartel a annoncé qu’il allait accroître de 5 millions de barils par jour sa capacité de production d’ici 2012. Cet effort répond en partie à la question du sous-investissement qui est reproché dans les pays OPEP : le marché doute que les pays producteurs puissent répondre, à long terme, aux besoins mondiaux. L’AIE estimait en février à 37,5 millions de barils par jour la capacité de production nécessaire au niveau mondial pour répondre à la croissance de la demande et compenser le déclin des gisements existants d’ici 2015.
Les prix du pétrole pourraient être influencés par la publication des stocks hebdomadaire de pétrole brut aux Etats-Unis.
Par ailleurs, les investisseurs ont pris en compte les risques liés à une grève prévue dans la raffinerie écossaise de Grangemouth et du conflit social dans des terminaux pétroliers français.

L’euro a goûté pour la première fois au taux de 1,60 dollar hier, poussé par l’inquiétude des marchés sur la santé de l’économie américaine après la publication d’un indicateur immobilier américain en berne, et soutenu par l’attitude conservatrice de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Le dollar est ainsi tombé à un nouveau plus bas face à l’euro, à 1,6019 dollar pour un euro, en raison d’un mauvais indicateur économique aux Etats-Unis qui a conforté le scénario d’une baisse supplémentaire des taux d’intérêt américains.
Les cambistes gardent, à plus long terme, le regard fixé sur la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine, les 29 et 30 avril, à l’issue de laquelle une nouvelle baisse des taux d’intérêt est attendue, ainsi que sur les chiffres de la croissance américaine qui doivent être publiés le 30 avril.
La position européenne s’inscrit dans une tendance inverse : les déclarations de deux responsables de la BCE ont encore participé, hier matin, à faire reprendre à la monnaie unique son ascendant sur le dollar. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a déclaré que la BCE bougerait, « s’il le faut » ses taux d’intérêt pour ramener l’inflation sous les 2 % en 2009, indiquant la possibilité d’une hausse des taux. Son homologue luxembourgeois s’est dit lui « surpris » que certains économistes espèrent encore une baisse de taux, alors que la zone euro connaît une poussée d’inflation (à + 3,5 % en mars).


Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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