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Pétrole : Proche des 120 dollars

Article du 23/04/2008
Le prix du pétrole a terminé pour la première fois au-delà de 119 dollars à New York, après avoir frôlé le seuil symbolique des 120 dollars, sous l’effet de la chute continue du billet vert, au plus bas face à l’euro.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai, dont c’était le dernier jour de cotation, a terminé en hausse de 1,89 dollar à 119,37 dollars, un record de clôture. Il a atteint en cours de séance le prix historique de 119,90 dollars. Le prix du baril s’est renchéri de plus de 57 dollars par rapport à son niveau il y a un an à New York, soit une progression de 86 %. Le pétrole a fait en sept mois à peine un chemin qu’il avait mis quatre ans à parcourir : passé de 40 à 80 dollars entre 2004 et fin 2007, il a depuis lors gagné presque 40 dollars.
Le président américain George W. Bush s’est dit « inquiet » de l’envolée de ce prix, estimant lors d’une conférence de presse que les prix de l’énergie agissent « comme une taxe sur les travailleurs ».
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, plus lourd et soufré, a aussi établi un record absolu, en montant à 116,75 dollars. Il a reculé en fin de séance à 115,95 dollars, en hausse de 1,52 dollar par rapport à lundi.
Le dollar faible a de nouveau incité les investisseurs à se lancer à des achats de matières premières en général et d'or noir en particulier, selon les analystes. La baisse du billet vert rend moins chères à l’international les matières premières dont le prix est libellé en dollar et offre aussi aux investisseurs un rempart contre l’inflation pour leurs placements.
Les raisons de cet emballement sont multiples. En toile de fond, l’industrialisation à cadence rapide des pays émergents, menés par la très gourmande Chine, entraîne une forte hausse des besoins mondiaux d’hydrocarbures.
Or l’offre ne suit pas : sous-investissement dans le secteur ; fonte des stocks, notamment américains ; réticence de l’OPEP à produire plus ; risques géopolitiques accrus et dollar faible, on l’a vu.
Hier, les investisseurs ont aussi réagi à la résurgence de perturbations sur les approvisionnements de brut, notamment au Nigeria où deux oléoducs appartenant au groupe pétrolier Shell ont été attaqués. La perte de la production est estimée à 169 000 barils par jour.
Ils gardent toujours en tête la position du cartel pétrolier alors que les acteurs du secteur sont réunis à Rome : l’OPEP ne veut pas pomper plus. L’organisation craint qu’un ralentissement économique américain n’entame la demande et argumente de toute façon qu’une hausse de ses quotas aurait peu d’incidence sur les cours. Seul geste accordé hier par l’OPEP : le cartel a annoncé qu’il allait accroître de 5 millions de barils par jour sa capacité de production d’ici 2012. Cet effort répond en partie à la question du sous-investissement qui est reproché dans les pays OPEP : le marché doute que les pays producteurs puissent répondre, à long terme, aux besoins mondiaux. L’AIE estimait en février à 37,5 millions de barils par jour la capacité de production nécessaire au niveau mondial pour répondre à la croissance de la demande et compenser le déclin des gisements existants d’ici 2015.
Les prix du pétrole pourraient être influencés par la publication des stocks hebdomadaire de pétrole brut aux Etats-Unis.
Par ailleurs, les investisseurs ont pris en compte les risques liés à une grève prévue dans la raffinerie écossaise de Grangemouth et du conflit social dans des terminaux pétroliers français.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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