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Bourse de Paris : Le CAC a cassé sa dynamique haussière

Article du 20/05/2008

Mnemo : PXI


La Bourse de Paris a affirmé son repli en fin de matinée, dans un marché calme, marqué par des prises de bénéfices après six séances consécutives de hausse ainsi que par le recul des valeurs financières (affectées par la dégradation par Moody’s du véhicule de titrisation de la Société Générale, Pace, ce qui relance les inquiétudes sur une persistance de la crise financière).
Ce soir, le CAC 40 termine en baisse : il recule de 1,7 % à 5 054,88 points, mettant fin à une série de hausses consécutives. Hier, la Bourse de Paris avait gagné 1,26 % à 5 142,10 points.

La Bourse de New York était en nette baisse mardi, inquiète de l’envolée d’un indicateur d’inflation aux Etats-Unis. Vers 17h30, l’indice Dow Jones perdait 1,33 % à 12 855,47 points et le Nasdaq Composite 1,06 % à 2 489,46 points
Hier, Wall Street a terminé autour de l’équilibre, déjà freinée par le niveau historiquement élevé du prix du pétrole : le Dow Jones a pris 0,32 % et le SP 500 0,09 %, mais le Nasdaq a cédé 0,5 %.
La semaine dernière, le marché avait été plutôt rassuré par une hausse de 0,2 % des prix à la consommation en avril et de seulement 0,1 % pour l’indice de base. Mais le lien entre prix à la production et prix à la consommation est souvent fluctuant, notamment si les entreprises préfèrent rogner sur leurs marges bénéficiaires plutôt que de répercuter la hausse de leurs coûts sur les consommateurs.
Mais selon une statistique dévoilée aujourd’hui, en avril, si les prix à la production aux Etats-Unis ont progressé de 0,2 %, moins que prévu, l’indice de base (hors alimentation et énergie) des prix à la production (PPI) a en revanche bondi de 0,4 %.
Sur un an, par rapport à avril 2007, l’inflation des prix producteurs ressort à 6,5 % tandis que l’indice PPI de base avance de 3 %, sa plus forte hausse depuis décembre 1991.
Les prix alimentaires sont restés inchangés en avril mais ceux du riz ont grimpé de 17,4 %, leur plus forte hausse depuis 1993.
Les prix de l’essence au niveau des producteurs ont reculé de 4,6 % en avril mais ils ont bondi de 23 % sur un an.
« Cet indice de base (des prix à la production) est une mauvaise nouvelle », a jugé Peter Cardillo, d’Avalon Partners, car il fait craindre un poids supplémentaire sur le portefeuille des consommateurs, au moment justement où l’économie américaine a besoin d’une consommation dynamique pour se redresser.
« La hausse des prix à la production se traduira dans les mois qui viennent par des prix à la consommation plus élevés ou par une réduction des bénéfices des entreprises, ou par les deux », a développé Frederic Dickson, analyste de DA Davidson.
La morosité de la consommation a également été mise en lumière par la baisse de 0,4 % des ventes hebdomadaires des chaînes de magasins lors de la semaine du 17 mai, soit leur troisième semaine consécutive de baisse, selon l’International Council of Shopping Centers (ICSC). Le recul est de 1,6 % sur un an.
Dans ce contexte, le vice-président de la Réserve fédérale, Donald Kohn, a tenu des propos plutôt rassurants, affirmant que l’économie américaine allait se reprendre au second semestre et l’inflation se résorber progressivement. Selon lui, les taux d’intérêt sont actuellement au bon niveau.
Pourtant, avec cette résurgence de l’inflation, certains craignent que la Fed ne baisse plus ses taux d’intérêt pour soutenir une économie chancelante voire les remonte.

En Allemagne, mauvaise nouvelle également : l’indice ZEW, qui mesure les anticipations des milieux financiers concernant l’économie, a reculé à - 41,4 ce mois-ci contre - 40,7 en avril.
« Les sociétés allemandes ont connu un très bon premier trimestre. Cependant, la dynamique économique devrait progressivement se dégrader en raison de la hausse des coûts de financement et d’un euro fort. Ce qui devrait impacter négativement les sociétés », a commenté Wolfgang Franz, président de l’institut ZEW.
Le baromètre de confiance Ifo, qui mesure les attentes des chefs d’entreprises allemands, doit être publié demain. Il devrait permettre de donner une image plus précise de l’évolution de la première économie de la zone euro.
Par ailleurs, les prix à la production en Allemagne ont affiché en avril leur plus forte progression depuis août 2006, avec un taux sur un an de 5,2 % qui dépasse les prévisions des économistes. Comparé à mars, les prix ont augmenté de 1,1 %, une hausse principalement imputable à la flambée des prix de l’énergie.

A suivre demain mercredi 21 mai :
- aux Etats-Unis : la publication des minutes de la Fed en fin de journée et, auparavant, les stocks hebdomadaires de pétrole
- au Royaume-Uni : les minutes du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre
- en Allemagne : l’indice Ifo de mai
- en Espagne : le PIB du premier trimestre 2008

Les cours du pétrole continuent d’enchaîner record sur record, en dépassant pour la première fois les 129 dollars le baril à New York. Le contrat juin sur le brut léger américain qui arrive à échéance mardi a touché un niveau sans précédent de 129,31 dollars le baril avant de céder une partie de ses gains.
Cette hausse reflète notamment les tensions sur le marché provoquées par la forte demande de la Chine, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Sud et de l’Amérique latine et les possibles ruptures d’approvisionnement en provenance d’Iran ou du Nigeria alors que les déclarations de plusieurs responsables de l’OPEP cette semaine ont été interprétées comme le signe d’une réticence du cartel à augmenter sa production.
Elle est soutenue par la faiblesse persistante du dollar.

L’euro est resté en hausse face au dollar dans la journée, après des chiffres mitigés sur les prix à la production aux Etats-Unis en avril. Vers 13h00 GMT, un euro valait 1,5647 dollar contre 1,5509 dollar lundi à 21h00 GMT.

L’once d’or cotait 907 dollars au fixing du matin contre 906,50 dollars la veille au soir.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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