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Alimentation : Les Français boudent fruits et légumes

Article du 21/08/2008

Pour sa santé, il faut manger cinq fruits et légumes par jour. Peu d’entre nous respectent ces préconisations de santé publique. Un mauvais point pour notre forme. Un mauvais point également pour la filière agricole français.
Car en boudant fruits et légumes, nous n’aidons pas la santé d’une filière où les producteurs peinent à s’organiser face à une grande distribution toute puissante.
Principale raison de ce désamour chez les consommateurs : le prix. L’an dernier, une enquête du Credoc relevait qu’un quart des Français n’achetaient pas de fruits tant ils trouvaient leurs prix élevés.
Au ministère de l’Agriculture, cette excuse n’est en pas une bonne : « cette perception ne correspond pas à une réalité objective lorsque l’on examine le prix d’un produit de saison », dit-on. Pourtant, les derniers indicateurs de l’INSEE montrent qu’en un an, les prix des fruits et légumes ont flambé respectivement de 18 % et de 11 %. L’association Familles Rurales va dans le même sens. Dans une récente enquête, elle a calculé que le budget fruits et légumes mensuel d’une famille avec deux enfants âgés de plus de 10 ans s’élevait cet été à 131 euros, soit 12,6 % du Smic.
Des chiffres contestés par Interfel, l’interprofession du secteur qui récuse ce mode de calcul tant les prix sont « volatils » d’une semaine sur l’autre, d’une production à l’autre. L’organisme en veut pour preuve les prix des melons, courgettes, ou encore laitues et tomates qui ont dégringolé ces dernières semaines, à des prix inférieurs à ceux de l'an dernier et à la moyenne de ces trois dernières années.
Reste que la consommation de produits frais est en baisse constante. Le budget fruits et légumes a chuté à 15 % en 2005 contre 18,2 % en 1960, selon le Credoc. La génération dite Internet, née entre 1977 et 1986, consomme quatre fois moins de fruits frais que ses aînés, nés quarante ans plus tôt. A 20 ans, ils ne dépensent que 100 euros par an en fruits frais.
Face à cette atonie du marché, le secteur est en peine. Les producteurs se trouvent dans une position difficile face à la grande distribution qui concentre à elle seule 74 % du chiffre d’affaires de la filière fruits et légumes et interfère largement sur le système de fixation des prix. « Il faut que les producteurs travaillent de manière coordonnée », explique-t-on au ministère de l’Agriculture. « Tant que la production ne se sera pas structurée et n’aura pas défini des stratégies au niveau national, elle connaîtra des problèmes de concurrence entre bassins de production, voire entre producteurs au sein d’un même bassin ».

Francebourse.com, avec AFP
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