De nouvelles interpellations ont eu lieu cette nuit à Rangoun par les forces de sécurité birmanes qui ont déjà écrasé la semaine dernière le mouvement de protestation populaire.
Comme les nuits précédentes, les forces de sécurité ont ratissé certains quartiers pendant les heures de couvre-feu, notamment le secteur de la pagode Shwedagon qui avait été le point de départ d’importants défilés emmenés par des moines bouddhistes, ont témoigné des habitants.
Les forces de sécurité semblaient disposer de listes de suspects, photographiés ou filmés lors des manifestations des 24 et 25 septembre.
Cependant, suite à cette dure répression, la plupart des monastères de Rangoun semblent désertés et de nombreux bonzes sont toujours portés manquants. Et de nombreux Birmans auraient quitté le territoire.
Difficile de dire pour l’heure combien de personnes ont été au total arrêtées par les autorités de la junte militaire. Lesquelles relâchent au compte-gouttes et après interrogatoire certaines personnes arrêtées la semaine dernière. Selon des diplomates occidentaux, les arrestations se compteraient par milliers, tandis que le nombre de personnes tuées lors de la répression des 26 et 27 septembre est bien supérieur aux 13 morts admis de sources officielles et officieuses birmanes.
Dans l’attente du verdict de l’ONU
Aujourd’hui, l’envoyé spécial des Nations unies, Ibrahim Gambari, doit aujourd’hui rendre son rapport au secrétaire général Ban Ki-moon et demain au Conseil de sécurité, suite à sa visite diplomatique en Birmanie. « Les inquiétudes de la communauté internationale ont été transmises aux autorités birmanes, clairement et à voix haute », a insisté le secrétaire général de l’ONU. Mais, pour sa part, Léon de Riedmatten, ancien médiateur informel de l’ONU en Birmanie, a indiqué douter sérieusement que la junte soient prête à engager un « vrai dialogue » politique.
Par ailleurs, les 27 pays européens sont tombés d’accord hier sur le principe d’un renforcement des sanctions contre la Birmanie.
