Etats-Unis : Ben Bernanke veut une « réponse vigoureuse » à la crise immobilière
Article du 04/03/2008
Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, a appelé les banques à une « réponse vigoureuse » pour infléchir les saisies immobilières des ménages étranglés par leurs emprunts « subprime ». La situation « appelle une réponse vigoureuse » qui aiderait non seulement les ménages concernés mais « en fait, l’ensemble de l’économie », a-t-il expliqué. « Réduire les procédures de saisies qui peuvent être évitées permettrait de promouvoir la stabilité pour les ménages, les quartiers, et l’ensemble du pays. Même si les prêteurs ont intensifié leurs efforts (...), on peut, et il faut en faire plus », estime Ben Bernanke.
Le dirigeant de la Fed appelle les banques et les prêteurs à explorer toutes les pistes possibles pour que les emprunteurs acculés au défaut de paiement puissent rester dans leur logement. Il évoque notamment la piste d’une renégociation des emprunts en cours, soit par une baisse des taux et un allongement des emprunts, soit par une réduction du capital dû.
Ben Bernanke souligne que les banques ont aussi intérêt à trouver un compromis pour ne pas perdre trop d’argent. « Jusqu’à présent, les modifications des prêts ont généralement porté sur une réduction des taux d’intérêt, tandis que les réductions du capital dû ont été rares », a-t-il noté. Mais la crise actuelle diffère des précédentes en ce que les emprunteurs à risque ont souvent acheté sans le moindre apport. Dans ce contexte, une réduction du principal « pourrait être un moyen relativement plus efficace d’éviter des défauts de paiements et des saisies ». Ben Bernanke reconnait que les banques sont souvent réticentes à de telles mesures mais souligne que dans les cas d’extrêmes difficultés de l’emprunteur « une réduction du principal pourrait augmenter le remboursement prévu en réduisant le risque de défaut de paiement ou de saisie ».
Eviter la contagion
Cette crise de l’immobilier est la menace numéro un pesant sur l’économie américaine et les experts redoutent qu’elle ne débouche sur une récession. Lle dirigeant de la Fed juge « probable » que les défauts de paiement et les saisies immobilières continuent d’augmenter « pendant un certain temps », notamment du fait de la hausse des taux des emprunts immobiliers à risque (« subprime ») et de la baisse prévisible des prix de l’immobilier.
Selon lui, quelque 1,5 million d’emprunts, soit 40 % de l’ensemble des prêts « subprime » consentis à taux variable, vont être ajustés à la hausse cette année, et cela se traduira par une augmentation de plus 10 % des traites mensuelles pour les ménages.
Ces propos interviennent alors que le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, s’est dit hostile la semaine dernière à un plan de sauvetage des emprunteurs en difficulté dans l’immobilier, jugeant que cela servirait surtout à sauver les spéculateurs ou les banques.
